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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’assassinat de cette femme… Évidemment, le grand prévôt
lui avait promis deux cents écus au retour, mais c’était peu pour une vie.
    — Je comprends, soupira-t-il. Quelle
tâche difficile… Si par malheur j’étais pris…
    — Rassurez-vous, vous ne risquerez rien !
Si vous étiez arrêté, vous demanderiez à rencontrer le prévôt de l’hôtel de la
reine et vous lui montreriez ceci…
    Richelieu lui tendit une médaille en argent.
    — Cette médaille vient du roi qui les
fait frapper pour ceux qui sont à son service.
    La médaille représentait une femme nue [55] entre les constellations du Bélier et du Taureau, le nom d’Asmodée sur
la tête, un dard à la main, un cœur dans l’autre.
    — Le prévôt saura que celui qui lui
montre cette pièce est au roi. Il ne vous inquiétera pas.
    Venetianelli regarda longuement le petit ovale
argenté en se frottant la moustache de l’autre main. Jusqu’à présent, il n’avait
été qu’un agent subalterne pour le prévôt. En possession de cette médaille, il
devinait qu’il prenait une tout autre importance. Il serait désormais un agent
du roi. Satisfait, il accrocha la pièce à la chaînette qu’il avait au cou et la
glissa sous sa chemise.
    — Vous me la rendrez quand tout sera
terminé, le prévint Richelieu, avec un rictus. Le roi compte sur vous. Ne le
décevez pas !
    Un peu plus tard dans la journée, le grand
prévôt reçut Nicolas Poulain. Il lui rappela qu’il devrait toujours, et
uniquement, agir dans l’intérêt du roi de France, et protéger, même au prix de
sa vie, celle d’Henri de Navarre. Il lui montra ensuite une médaille similaire
à celle qu’il avait donnée au comédien.
    — Si quelqu’un vous présente ceci, monsieur
Poulain, vous saurez qu’il est aussi à mon service, et dans la mesure où vous
pourrez le faire, vous l’aiderez.
    Poulain comprit qu’il y aurait d’autres agents
du roi dans l’équipage de la reine mais qu’on ne voulait pas les lui nommer. Avec
tout ce qu’il avait déjà fait pour le roi, il fut indigné de ce manque de
confiance.
    — Si j’ai moi-même de graves décisions à
prendre, monsieur le grand prévôt, qui sera là pour m’aider à la Cour ? demanda-t-il
avec aigreur.
    — Personne ! Et ne demandez aucun
secours à la reine, ni à M. de Nevers, ni au maréchal de Gondi.
    Le grand prévôt ne voulait pas dévoiler l’existence
de Venetianelli, mais il comprenait le courroux de Poulain, aussi précisa-t-il
après un instant, d’un ton plus aimable :
    — Il y aura à la Cour un fidèle de Sa
Majesté qui a toujours rejeté la Ligue. C’est M. de Montpensier. C’est
un Bourbon, il est prince de sang et il a la confiance du roi de Navarre. Si
vous vous trouvez acculé, il vous aidera… peut-être.
    Le roi et la reine
mère quittèrent Paris le 23 juillet. La cour du roi se rendait à Moulins, et de
là à Lyon, afin d’installer M. La Valette au gouvernement de Lyon et le
duc d’Épernon à celui de Provence. La cour de la reine partait pour Chenonceaux
et devait faire étape à Orléans et Blois. Durant leur absence, le chancelier et
le seigneur de Villequier furent chargés du gouvernement de la capitale.
    Le déplacement de la Cour était une entreprise
considérable. Non seulement des centaines de serviteurs, de courtisans et de
soldats partaient, mais ils emmenaient avec eux meubles, tentures, ravitaillement
et vêtements.
    Bien sûr, à cause des encombrements, tout le
monde ne partait pas en même temps. Certains courtisans quittaient leur hôtel
la veille ou le lendemain. Les plus riches avaient leur propre équipage et
suivaient même un itinéraire différent de celui du roi ou de la reine, se
retrouvant seulement aux étapes.
    C’est devant le Louvre, et principalement le
long de la Seine, que se situait le point de ralliement. La cour du roi partit
la première et sortit par la Porte Neuve, ne laissant derrière elle que des
monceaux de déjections, de purin et de paille souillée. Ensuite, ce fut l’arrivée
des équipages de la cour de la reine : charrettes à deux roues, lourds
chariots à quatre, attelages de toutes sortes, coches ciselés ou litières. Les
charrettes et chariots qui ne transportaient que des coffres, des malles ou des
meubles étaient tirés par des mulets de bât ou des courtauds, parfois même par
des bœufs. Les voitures transportant femmes et serviteurs étaient plutôt
tractées par des chevaux mais

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