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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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voulant pas parler du Gelosi suspect de peur qu’il ne l’apprenne et ne s’enfuie.
L’ami qui m’avait accompagné est resté là-bas. Il connaît Mme Sardini et
conduira une enquête.
    — Selon vous, pourquoi a-t-on fait ça ?
demanda-t-elle.
    — Cela ressemble à une vengeance, madame.
    — Contre Isabeau ? Mais c’était une
sainte femme !
    — À travers elle, c’était peut-être M. Sardini
qui était visé, suggéra Poulain.
    La reine ne dit mot. Elle aussi y avait songé
quand elle avait appris qu’on avait tiré sur Isabeau de Limeuil. Sardini avait
fait quelque action mauvaise contre les Guise, elle le savait. Et cette façon
de faire était bien celle des Lorrains.
    À aucun moment elle ne songea que ce crime
pouvait être lié à son dessein contre Navarre. En revanche, le prévôt Poulain
ne lui paraissait guère désireux de trouver le coupable, or il était homme des
Guise. Peut-être en savait-il bien plus qu’il ne le disait. Peut-être même
avait-il organisé cet attentat !
    Elle décida de prévenir Bezon, d’autant que
Poulain avait dit avoir laissé quelqu’un à lui chez Isabeau. Et si celui-là
avait pour charge de terminer la besogne de l’assassin ?
    — Vous avez fait du bon travail, monsieur
Poulain, déclara-t-elle sans laisser paraître sa défiance. Vous pouvez faire
repartir le convoi.
    Nicolas se retira. Sorti de la tente, il fut
entouré par plusieurs gentilshommes qui le questionnèrent et lui demandèrent de
venir raconter à leur maître ce qui s’était passé. En quelques mots, il leur
expliqua la situation et promit d’aller voir chacun durant le trajet de l’après-midi.
    Ayant écarté les fâcheux, il alla donner
quelques ordres à son lieutenant et à ses sergents, puis se dirigea vers les
voitures des Gelosi.
    Venetianelli et Flavio préparaient un combat
burlesque avec des sabres de bois pour la prochaine comédie qu’ils
représenteraient à Chenonceaux.
    — Monsieur Venetianelli, fit Poulain en s’approchant,
les traits durs, puis-je vous dire deux mots ?
    Une lueur de crainte traversa le regard de l’Italien
qui se contraignit à sourire.
    — Certainement, monsieur le Prévôt, répondit-il
avec une feinte nonchalance.
    Il tendit son sabre de bois à Flavio qui les
vit s’éloigner avec inquiétude. Comme tout le monde, les Gelosi avaient appris
la mort de Mme Sardini – car chacun pensait qu’elle était morte – pourquoi
à peine arrivé le prévôt voulait-il parler à Il Magnifichino  ?
    En s’éloignant avec Poulain, Venetianelli
faisait défiler dans son esprit toutes les raisons pour lesquelles le prévôt
voulait lui parler. Malheureusement, une seule s’imposait… Il s’agissait de l’assassinat
de Mme Sardini. L’avait-on vu tirer sur elle ? Était-il soupçonné ?
Que pouvait-il raconter ? Avait-il le temps de s’enfuir ? Il jeta
quelques brefs regards autour de lui. Les autres Gelosi les suivaient des yeux
et il leur sourit chaleureusement. Plusieurs gentilshommes et soldats les
observaient de même. S’il tentait quelque chose, sans cheval, il n’avait aucune
chance.
    Quand ils furent à une vingtaine de toises de
toute oreille indiscrète, Poulain déclara, la main sur son épée.
    — Monsieur Venetianelli, on vous a vu, ne
niez pas ! Pourquoi avez-vous tiré sur Mme Sardini ?
    Il Magnifichino soupira. Il n’avait pas le choix et devait se découvrir s’il ne voulait pas
être pendu.
    — Puis-je vous montrer quelque chose, monsieur
le Prévôt ?
    Sans attendre, il fouilla sous le col de sa
chemise et sortit sa chaîne. Deux médailles y étaient attachées, une de la Vierge
et une seconde représentant une femme nue entre les constellations du Bélier et
du Taureau, avec gravé le nom d’Asmodée.
    Découvrant la médaille que Venetianelli lui
montrait, Nicolas Poulain eut l’impression qu’un gouffre sans fond s’ouvrait
sous ses pieds. Le comédien n’avait pas nié quand il l’avait accusé, et cette
médaille prouvait qu’il était un agent de Richelieu, comme lui. Donc il avait
tiré sur Mme Sardini sur ordre du grand prévôt… et sans doute du roi. Il
inspira profondément pour se calmer.
    — Qui vous a donné ça ? s’enquit-il,
en s’efforçant de ne pas laisser paraître son trouble.
    — On nous regarde, monsieur le Prévôt, dit
doucement Venetianelli. Vous devriez avoir un comportement obligeant avec moi, sinon,
on finira par me suspecter vraiment. Jouons la

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