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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qu’elle ? Comment
l’avait-elle séduit ? Pourquoi avait-elle vécu chez lui ?
    Son frère Mayenne en savait certainement plus,
puisqu’il avait demandé à Maurevert de tuer Hauteville. Il fallait qu’elle
sache ce qui s’est passé à Paris. Elle décida de lui envoyer Cabasset, porteur
d’un courrier dans lequel elle raconterait ce qu’elle savait.
    Ce serait un voyage facile, car on disait que
la situation militaire en Gascogne venait enfin de tourner en faveur de Charles
de Mayenne. En effet, le 12 juillet, le duc avait mis le siège devant Castillon,
une petite ville de Guyenne qui ne présentait aucun intérêt militaire mais qui
avait appartenu à son épouse. La ville avait pourtant été défendue par le baron
de Savignac, un des meilleurs officiers du Béarnais, et par quelques centaines
de vétérans protestants. De surcroît, Turenne avait envoyé des troupes à son
secours. Malgré tout, après six semaines de siège atroce, elle s’était rendue, vaincue
tant par la peste que par l’armée catholique. Quand elle avait été donnée au
pillage, il ne restait qu’une centaine de défenseurs valides.
    La nouvelle de ce succès avait enflammé les
partisans de la Ligue, persuadés que désormais Mayenne serait partout vainqueur.
À Chenonceaux, les plus enthousiastes chantaient dans les auberges :
    Le duc de Mayenne arrive !
    Je tiens perdu le Béarnais !
    Les adversaires des Guise, eux, brocardaient
ces soi-disant victoires. Ainsi un messager venant de Paris raconta qu’un
favori d’Henri III avait déclaré au sujet des soi-disant victoires de
Mayenne : S’il ne prend tous les ans que trois villes, il sera encore
longtemps en peine !
    Le capitaine Cabasset, persuadé que le duc
tenait toute la Gascogne, et peut-être même la Saintonge, assura à la duchesse
qu’il gagnerait Bordeaux en moins de six jours et qu’il reviendrait encore plus
vite. Partant au début du mois, il serait de retour avant la mi-septembre.
    Avant même d’arriver
à Chenonceaux, Poulain était retourné à Blois, expliquant à la reine qu’il
voulait poursuivre son enquête dans la rue du Puy-Châtel. Il demanda à Il
Magnifichino de l’accompagner et lui prêta un cheval.
    Mme Sardini étant toujours inconsciente, Nicolas
Poulain proposa à Olivier, intrigué par la présence du comédien, qu’ils se
rendent ensemble jusqu’aux remparts qui dominaient la Loire. Il voulait lui
parler loin d’oreilles indiscrètes.
    En chemin, Olivier fit quelques remarques sur
l’état de la blessée tout en jetant des regards préoccupés à Venetianelli qui
restait indifférent. Il expliqua aussi qu’il n’avait pas encore prévenu M. Sardini
afin de lui laisser un peu d’espoir. Constatant le silence du comédien italien
et de son ami, il se tut finalement, devinant que Nicolas allait lui annoncer
quelque mauvaise nouvelle.
    Aux murailles, ils grimpèrent un escalier et s’installèrent
sur le chemin de ronde. Il était une heure de l’après-midi et le temps était
beau. Il y avait quelques soldats et des miliciens, mais suffisamment loin pour
qu’ils ne puissent les entendre.
    — Olivier, annonça brusquement Nicolas. Comme
tu le craignais, c’est M. Venetianelli qui a tiré sur Mme Sardini.
    Olivier considéra son ami la bouche ouverte, atterré.
    — Tu… tu l’as laissé libre ?
    — Venetianelli est à Richelieu, Olivier. Il
a tiré sur Mme Sardini sur ordre du roi. Il va t’expliquer…
    Devant un Olivier désemparé, Il
Magnifichino fit un compte rendu de son entretien avec le roi, O et
Richelieu, puis de sa dernière conversation avec le grand prévôt de France.
    — Mme Sardini voudrait tuer le roi
de Navarre ? Je ne peux y croire !
    — J’ignore comment M. de Richelieu
le sait, dit Venetianelli. Peut-être s’est-il trompé… mais si c’était le cas, elle
aurait obéi à l’ordre royal que je lui ai fait parvenir.
    L’argument était imparable. Le roi avait beau
être faible, c’était un crime de lèse-majesté de lui désobéir. Pour s’y être
risquée, Mme Sardini devait avoir eu des motifs bien puissants.
    — Que vas-tu faire ? demanda Olivier
à Nicolas.
    — Attendre ! M. de Richelieu
souhaitait que madame Sardini ne vienne pas à Chenonceaux. Elle n’ira pas. Si
elle guérit, elle rentrera à Paris, et si elle meurt… Ce crime concernera
Richelieu. Je suis venu te parler aujourd’hui parce que je voulais que tu
connaisses la vérité.
    Nicolas

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