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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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déplaçait juste au-dessus d’une tranchée dans la rue Solitchnaïa. Il prévenait Morozov qu’il y avait une cible à abattre quand Thorvald avait tiré. Zaïtsev en conclut qu’il y avait du mouvement près de la Maison de Pavlov, ou que Thorvald avait demandé à un assistant de placer ce casque sur un bâton.
    C’était Shaïkine et Morozov qui avaient commis l’erreur. Ils n’auraient pas dû tirer. Ils étaient allés place du Neuf-Janvier pour repérer Thorvald, non pour l’affronter. Quand ils avaient mordu à l’appât — le casque, probablement —, le Professeur avait ferré.
    Il faut ensuite estimer les points forts et les faiblesses de l’ennemi. Éviter les premiers, accentuer les seconds. Si c’est un remarquable tireur, comme Thorvald, le tester par des leurres, de fausses positions ; lui offrir des cibles pour l’inciter à révéler sa propre position. Défier son adresse en se faisant passer soi-même pour un tireur débutant ; commettre de petites erreurs contrôlées pour le faire croire à ses chances de gagner le duel. S’il est impatient, pressé d’en finir et de rentrer, comme Thorvald, l’entraîner dans une bataille longue et compliquée. S’il est obstiné, comme le Professeur, distraire son attention, saper sa concentration et ses capacités physiques. S’il a pris l’initiative, comme Thorvald, la lui reprendre.
    Quand vient ton tour de tirer, ne pas se précipiter. Se rappeler le vieil adage : mesure sept fois, coupe une seule.
    La couverture de l’entrée se souleva et retomba. Des pas précautionneux traversèrent l’abri jusqu’au coin de Zaïtsev.
    Il leva les paupières, ne vit rien, passa une main hors de sa couverture, tâtonna dans le noir. Une jambe l’effleura.
    Il entendit Tania s’asseoir par terre près de lui. Elle prit la main du Lièvre dans les siennes et la tint sans la presser, comme si ses doigts étaient fragiles.
    — Koulikov est un bon choix, dit-elle. Je suis contente qu’il soit de retour.
    Il eut une expiration qui ressembla, à son propre étonnement, à un soupir. La casemate, glacée et noire l’instant d’avant, semblait maintenant palpiter autour de lui avec la présence de Tania.
    — Reste cette nuit.
    Il n’avait pas eu l’intention de prononcer ces mots. Bon sang, elle me tire les idées de la tête par la bouche, elle les façonne en mots et en actes avant que je puisse les retenir, pensa-t-il.
    — Non, Vashinka, murmura-t-elle. Tu affrontes Thorvald demain, tu dois être pur. J’attendrai. (Elle se leva.) Il est temps que le Professeur apprenne une nouvelle leçon. Comment mourir. Une seule balle, une seule leçon du Lièvre.
    Lorsqu’elle souleva la couverture, le clair de lune dessina ses jambes et sa poitrine dans l’entrée, puis sa silhouette s’éloigna.
    — Tue-le, Vasha, dit-elle avant de disparaître.
    La couverture retomba. La bouffée d’air froid qui avait pénétré dans l’abri rampa vers Zaïtsev pour occuper l’endroit où Tania avait été assise.

22
     
    L’après-midi touchait à sa fin quand Nikki et Thorvald arrivèrent place du Neuf-Janvier. L’intérêt du colonel s’éveilla aussitôt quand il découvrit le parc.
    L’endroit idéal pour sa mission, déclara-t-il. Il regarda pardessus le mur bas, promena une main sur le panorama — un espace découvert de deux cent cinquante mètres — comme s’il y cherchait des bosses ou des irrégularités. Le parc offrait une vue dégagée. Le soleil se coucherait dans son dos et le mettrait à l’ombre dans l’après-midi. La partie ouest du parc regorgeait de cachettes possibles : plusieurs chars brûlés, une redoute abandonnée et de nombreux tas de décombres. L’autre partie, côté russe, était plus plane. Dans ce secteur, les combats s’étaient concentrés sur l’immeuble situé à leur droite. Les rouges s’y accrochaient, bien que le parc lui-même demeurât désert : un no man’s land. Parfait, estima Thorvald.
    Nikki resta accroupi à l’abri derrière le mur, tandis que Thorvald examinait le terrain avec ses jumelles. Au bout d’une minute, le colonel se leva presque, tant son excitation était grande, et s’exclama :
    — Ah oui ! Là-bas.
    Il courut une cinquantaine de mètres vers la gauche le long du mur. Nikki le suivit. Ils s’arrêtèrent devant une brèche qu’un char avait percée. À une dizaine de mètres devant eux, une tôle ondulée recouvrait une pile de briques.
    Une demi-heure plus tard, Thorvald

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