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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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une meilleure méthode ?
    Ils reprirent leur chemin en silence.
    Reconnaissant Adolf, le réceptionniste du foyer sortit de sa cage vitrée et lui remit une enveloppe à l’en-tête du commissariat. Le cœur de l’intéressé bondit dans sa cage thoracique jusqu’à produire une douleur pointue.
    – Ils ont dit que c’était rapport au service militaire.
    Adolf sentit ses chaussettes glisser le long de ses mollets et tenter de s’enfuir de ses chaussures.
    – Ils n’ont rien dit d’autre ?
    – Que c’était très urgent et très important !
    ***
    Le dimanche 25 mai 1913, Adolf et Rudolf descendaient du train de Vienne et découvraient la München
Hauptbahnhof. Adolf rayonnait de plaisir. Il était enfin en Allemagne !
    Au foyer, Simon Robinsohn, un ami de Neumann, apprenant qu’il partait à Munich, lui avait donné le nom d’une longue rue munichoise près du quartier étudiant de Schwabing, une rue connue pour sa quantité de chambres à louer peu onéreuses.
    – Imagine, Rudi, c’est ici que Richard à composé Les Maîtres chanteurs , L’Or du Rhin et Tristan et Isolde  !
    S’assurant qu’Adolf ne le voyait pas, Rudi haussa les épaules et soupira sans bruit :
    – Ça y est, le voilà lancé !
    Trois quarts d’heure plus tard, ils entraient dans la Schleissheimerstrasse. Adolf choisit le trottoir de droite et, deux pâtés de maisons plus loin, il tombait en arrêt devant une affichette manuscrite collée sur la devanture du tailleur Josef Popp : « Chambres meublées à louer pour messieurs comme il faut. »
    Adolf se tourna vers Rudi :
    – On va essayer ici… et, surtout, laisse-moi parler.
    Rudolf hocha la tête.
    – Je te signale que, depuis qu’on est sortis de la gare, tu n’as pas arrêté de parler.
    Adolf eut un petit sourire dépourvu de gaieté.
    – J’espère que tu as retenu tout ce que je t’ai enseigné. Je ne parle jamais pour ne rien dire, moi…

30
    « En additionnant toutes les indications de temps dans la Bible, j’ai trouvé que Dieu le Père avait terminé son œuvre le dimanche 26 octobre 4004 avant Jésus-Christ, à 9 heures du matin. »
    James Ussher, évêque irlandais, en 1654.
    Dimanche 18 janvier 1914.
    Schleissheimerstrasse 34.
    Munich.

    Adolf terminait une variante de la Hofbräuhaus (sa huitième depuis son arrivée sept mois plus tôt) en assourdissant un rouge trop chaud par une pointe d’ocre jaune, quand des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier puis devant sa porte. Des coups énergiques résonnèrent contre le battant ; une voix forte retentit.
    –  Kriminalpolizei !
    Il déglutit avec difficulté, posa son pinceau, ouvrit la porte. Un policier en uniforme le toisa :
    – Herr Adolf Hitler ?
    – Oui ?
    Le policier entra dans la chambre.
    – Vous êtes en état d’arrestation. Tenez-vous tranquille !
    Il vit deux lits défaits, un canapé encombré de livres ouverts, un chevalet près de la fenêtre et, non loin, un brasero qui chauffait mal et dégageait une âcre odeur de charbon.
    – Pourquoi m’arrêtez-vous ?
    – Lisez et signez ! ordonna le policier en lui présentant un formulaire qu’Adolf reconnut.
    L’air lui manqua : les autorités autrichiennes le sommaient de se présenter ce mardi 20 janvier 1914 à la caserne Elisabeth de Linz afin d’y effectuer son service militaire. Il était précisé que si l’enquête en cours démontrait qu’il avait quitté l’Autriche dans le but d’échapper à ses obligations militaires il serait condamné à une amende de deux mille Kronen et à une peine d’emprisonnement d’un an minimum.
    – Prenez un manteau et emportez quelques affaires de toilette, rien d’autre.
    Incapable d’aligner une seule bonne idée, Adolf obéit comme un automate.
    – Vos poignets !
    Adolf les tendit.
    Herr Popp, Frau Popp et leurs enfants Peppi et Liesel (six et huit ans) étaient dans le couloir.
    – Pourquoi vous l’enchaînez comme si c’était un anarchiste ? s’indigna Herr Popp son logeur. Je vous ai pourtant dit que je me portais garant de sa moralité. J’ai entièrement confiance en lui !
    – Je sais, Herr Popp, mais Dienst ist Dienst .
    – Prévenez Rudi de ce qui m’arrive, Frau Popp.
    – Bien sûr, Herr Hitler, je n’y manquerai pas.
    Rudi était parti acheter de la charcuterie au Delikatessenladen du coin.
    Ils s’engagèrent dans l’escalier qu’embaumait la tarte dominicale de Frau Popp cuisant dans le four. Adolf

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