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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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sur son giron.
    – Voyons Adi, il n’a qu’un an, il est trop jeune.
    Pas du tout convaincu par un tel argument, Adolf parcourut le chemin jusqu’à l’école primaire, le front plissé, les intestins en ébullition.
    ***
    Le gentleman farmer de fraîche date fit construire un auvent capable d’accueillir vingt-cinq ruches (toutes mobiles), et se piqua ensuite d’exploiter lui-même son domaine.
    Appliquant la méthode qui lui avait si bien réussi lorsqu’il voulait devenir fontionnaire, Aloïs lut tout ce qui pouvait se lire sur le sujet, prit des quantités ahurissantes de notes et s’informa auprès de ses voisins chaque fois que le besoin s’en fit sentir. Puis, le poing fermé sur son front pour s’aider à réfléchir, il se rendit à la foire de Lambach am Traun, il acheta un taureau reproducteur et proposa aux locaux de monnayer les saillies de l’animal cornu. De nombreux éleveurs répondirent favorablement à son offre et se présentèrent au Rauscher-Gut avec leurs vaches. Quelques jours plus tard, les éleveurs étaient de retour et réclamaient une nouvelle saillie, prétextant que la précédente n’avait pas pris. Certains se présentant plusieurs fois, Aloïs finit par réaliser que ce n’était jamais avec la même vache ( Ach , si j’étais encore en uniforme, ces bouseux n’auraient jamais osé !).
    La facilité avec laquelle il avait été berné le déconsidéra définitivement auprès des locaux. Oh, certes, nul n’osait se moquer en sa présence, mais on ne se gênait pas dès qu’il avait le dos tourné. Plus grave encore, Aloïs supportait mal cette nouvelle vie familiale à plein temps ; il se découvrait allergique à la présence continuelle d’enfants braillards,
chamailleurs, indisciplinés, toujours dans ses bottes, et qui débordaient d’une énergie parfaitement écœurante. Circonstances aggravantes, la plus proche Gasthaus se trouvait à Lambach am Traun, à douze kilomètres du Rauscher-Gut ; ainsi, Aloïs passait toutes ses soirées à domicile, à s’ennuyer comme un caillou sur le bord d’un chemin où personne ne passe, à boire et à fumer plus qu’à son habitude, à s’irriter pour des riens, à distribuer des gifles à la moindre broutille ; les enfants prirent l’habitude de se taire et de baisser les yeux dès qu’ils l’apercevaient.
    ***
    En octobre 1895, Adolf remarqua le ventre à nouveau rebondi de sa mère.
    – Encore ! s’exclama-t-il.
    Son propre ventre se mit à gargouiller, pareil à un évier qui se vide mal.
    Dans la nuit du 21 janvier 1896, Klara accoucha d’une fillette de trois kilos deux cents grammes baptisée Paula.
    ***
    L’hiver 1895-1896 fut particulièrement rude.
    La rivière gela, les trois cents arbres fruitiers aussi ; pire, en février, Apis, le taureau étalon, mourut sans qu’Aloïs comprenne pourquoi. Comme si cela ne suffisait pas, en avril, le directeur de la Realschule de Linz lui annonçait que son fils, Aloïs Hitler junior, venait de s’échapper, laissant derrière lui une lettre criblée de fautes d’orthographe.
    « Je veu pas être douanier, je veu être cloune dans un cirk. Adieu vous me verez plus jamé. »
    La veille, le cirque italien Trempolino avait donné une représentation sur la Franz-Josef Platz. La nationalité du
cirque déplut énormément à Aloïs, qui se lança alors dans une violente tirade contre cette race de perfides hypocrites qu’étaient les Italiens, surtout les Piémontais.
    – Qui a pu lui donner une idée aussi saugrenue ?
    – Il n’a que treize ans, vous verrez, il reviendra.
    – Moi aussi j’avais treize ans quand je suis parti et je ne suis pas revenu ! À partir de tout de suite, je ne veux plus entendre son nom prononcé dans cette maison.
    Le lendemain, Aloïs se rendait chez son notaire de Linz et réduisait au minimum légal l’héritage d’Aloïs junior.
    ***

    Depuis la fuite de Junior, Adolf recevait quotidiennement l’attention exclusive de son père.
    – Félicitations, mon fils, tes notes sont excellentes, continue ainsi et tu monteras bien plus haut que moi dans la hiérarchie… ce qui me serait arrivé si j’avais eu ta chance !
    En effet, dès son premier jour à l’école primaire, Adolf s’était révélé bon élève et sa vivacité à comprendre avait été remarquée par le maître.
    – Votre fils est mon meilleur élève, Herr Hitler, avait décrété Herr Mittermaier.
    – Il tient ça de moi, avait dit Aloïs

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