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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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de Nepomuk Hiedler, ce 17 septembre 1888.
    Conformément à la volonté du défunt, la somme de deux mille deux cent cinquante florins est à votre disposition à mon étude.
    Son autorisation de congé spécial acceptée, Aloïs partit pour Weitra, mais, cette fois, personne ne l’attendait à sa descente de la diligence. Il loua une carriole et sa première visite fut pour l’étude du notaire. Tout en lui comptant ses florins, le notaire lui apprit que les héritiers avaient été désagréablement surpris en découvrant que, sous la mention « Liquidités », « Néant » était écrit.
    La deuxième visite fut pour la tombe de Nepomuk, au-dessus de laquelle il se recueillit, plus ému qu’il ne l’aurait souhaité. Quant à sa troisième visite, elle fut pour la ferme de Baptiste et Johanna Pölzl.
    Le lendemain, lorsque Aloïs reprit la diligence pour Braunau, Johanna Pölzl, la bossue, était du voyage.

8
    « La photo d’Adolf enfant dérange parce qu’elle montre un Hitler innocent, un Adolf avant qu’il devienne Hitler. Une photo qui entraîne la question de la transformation de ce poupin à l’air candide en assassin de masse. »
    Ron Rosenbaum, Pourquoi Hitler ?
    20 avril 1889.
    Braunau am Inn.

    Klara rêvait qu’elle perdait au whist lorsqu’une douleur pointue l’éveilla. Sa sœur Johanna – qui redonnait de l’éclat aux meubles en les lavant à la bière chaude – se redressa.
    – Tu as mal ?
    – Je crois que ça y est !
    Du liquide amniotique coula le long de ses cuisses. Une nouvelle contraction lui arracha un cri.
    – Va chercher Frau Pointecker.
    La jeune bossue releva ses jupes à deux mains pour courir plus vite.
    Le quatrième enfant de Klara naquit quarante minutes plus tard, à 18 h 30. Dehors la pluie tambourinait contre les vitres.
    – C’est un mâle, annonça la sage-femme en tranchant le cordon ombilical qu’elle rangea avec le placenta pour le revendre à l’apothicaire Müller.
    Frau Pointecker s’apprêtait à prendre congé de l’accouchée quand la pluie redoubla d’intensité. S’approchant de la fenêtre, elle examina les gros nuages couleur encre violette qui cachaient le ciel.
    – On dirait que le mauvais temps se gâte.
    ***
    – Adolf ? Mais quelle drôle d’idée ! Pourquoi Adolf ? voulut savoir Aloïs lorsque Klara l’implora de renoncer à François-Joseph.
    – J’aime bien ce prénom, c’est tout. Pour une fois tu pourrais me laisser choisir.
    Aloïs eut beau chercher, il ne connaissait personne portant ce prénom. Il haussa les épaules.
    – Si tu y tiens tant que ça…
    L’enfant fut baptisé dans l’après-midi du 22 par le père Ignaz Probst, et, pour la première fois, Aloïs eut la vanité d’annoncer cette cinquième naissance dans la Warte am Inn . L’idée était de faire savoir à tous ce qu’il était encore capable d’accomplir en dépit de ses cinquante et un ans révolus.
    – Je vieillis, se dit-il en découpant le faire-part du journal et en le rangeant dans le tiroir où il conservait les exemplaires du Journal officiel (le Verordnungsblatt ) qui mentionnaient toutes ses promotions, les documents concernant son changement de patronyme, l’exemplaire de La Mouche à miel contenant sa lettre-réponse aux Étouffeurs…
    ***
    Début mars, Aloïs et Klara déposaient le petit Adolf (onze mois) chez le photographe Helmut Helle afin qu’il l’immortalise sur plaque.
    Plus tard, Aloïs inscrivit sur le dos cartonné de la photographie : Adolf Hitler, 9 mars 1890.
    ***
    Au printemps 1891, après six mois d’âpres négociations, l’Autriche et l’Allemagne signaient un accord révolutionnant les échanges commerciaux entre les deux empires. En septembre, cet accord s’étendit à l’Italie, à la Suisse, à la Belgique. De fait, l’administration des Douanes impériales et royales dut recruter et former des fonctionnaires à ces nouvelles réglementations.
    Aloïs fut promu inspecteur en chef avec un salaire annuel de deux mille six cents Kronen . Braunau (trois mille cent quarante habitants) étant une trop petite ville pour bénéficier d’un tel poste, Aloïs fut transféré dans le nord, à Passau (dix sept mille habitants), le plus important centre d’échanges douaniers entre l’Allemagne et l’Autriche, situé en Bavière, au confluent du Danube vert pâle, de l’Inn blanc azuré et de l’Ilz noir et trouble.
    Dans un premier temps, il se rendit seul à Passau préparer sa

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