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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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surgit de sa cachette, visa Grizzli-Mal-Léché et lança sa motte boueuse hurlant un entraînant « À l’attaque ! »
    D’autres mottes de terre vrombirent dans l’air chaud, provoquant des cris stridents, tous de protestation.
    – À toi Bison-Blindé ! ordonna Loup-Très-Méchant.
    Bison-Blindé chargea en poussant de puissants HEY, HEY, HEY, le cri de guerre des Cheyennes de la Wachita.
    Déroute générale et fuite en désordre en abandonnant le chef Grizzli-Mal-Léché qui se remettait mal d’avoir reçu en plein visage une motte alourdie. Un peu de sang coulait de son nez écorché.
    – Bandes de traîtres ! On devait se battre à la loyale !
    Loup-Très-Méchant ricana.
    – On s’est battus à la britannique !
    – Mais tu avais dit à la loyale !
    – Justement, c’est comme ça à la britannique !
    Loup-Très-Méchant faisait allusion aux méthodes utilisées contre les Boers du Transvaal par le corps expéditionnaire anglais, plus soucieux de résultat que d’élégance. Peu de temps auparavant, ils avaient abusé du drapeau blanc pour tranquillement massacrer un détachement de Boers qui se rendait sans méfiance, drapeau blanc en tête… et quand ils n’attaquaient pas les ambulances pour achever les blessés, ces pragmatiques Britanniques attaquaient Johannesbourg en poussant devant eux des femmes et des enfants boers en guise de boucliers !
    – Tenez-le bien pendant que je le fouille, dit Loup-Très-Méchant en palpant et repalpant en vain son prisonnier : le livre n’y était pas. Enlevez-lui ses chaussures.
    Grizzli-Mal-Léché voulut s’insurger lorsque Bison-Blindé le maîtrisa sans forcer son talent. À dix ans, il pesait soixante-cinq kilos même pas mouillé.
    – Maintenant, si tu veux récupérer tes chaussures, tu dois payer une rançon. Howgh !
    Les traits du prisonnier se figèrent sous les salissures de boue et le brillant filet de sang.
    – Quoi ? Hein ! On n’a jamais joué comme ça ! Je suis pas d’accord du tout !
    – Tu n’as pas le choix, tu es mon prisonnier, je fais de toi ce que je veux et ce que je veux c’est À la poursuite des Mescaleros . C’est ça la rançon.
    Grizzli-Mal-Léché se rebiffa avec panache.
    – Jamais !
    – Où est-il ? D’habitude, tu l’as toujours sur toi !
    – Plutôt mourir, sale félon !
    Loup-Très-Méchant mima un air de sincère désolation.
    – Bon, tu l’auras voulu. Allez, aidez-moi, on va le mettre sur la fourmilière.
    Comme tous ceux qui étaient présents, Grizzly-Mal-Léché avait lu Dans les griffes pointues des Kiowas .
    – Tu vas pas faire ça ?
    Ça n’étant rien d’autre que le supplice favori des Kiowas lorsqu’ils voulaient faire parler un prisonnier récalcitrant.
    Grizzly-Mal-Léché eut beau se défendre comme un vrai Brave, il ne put empêcher ses ennemis de lui lier poignets et chevilles et de le traîner jusqu’à un petit trou dans le sol d’où sortaient et entraient des centaines d’insectes à six pattes.
    – Tu ne veux toujours rien dire ? insista Loup-Très-Méchant en sortant de sa poche une boîte métallique contenant un peu de miel, preuve à la fois de grande préméditation et de grande mansuétude lorsqu’on sait que les Kiowas, eux, faisaient saigner leurs prisonniers pour attirer les fourmis.
    Tant de bienveillance échappa à son bénéficiaire, qui commença à supplier, à menacer, jusqu’à enfreindre les règles fondamentales.
    – Arrête, Adolf, arrête ! Je joue plus ! C’est sérieux, je le dirai à mon père…
    Ramassant une brindille, Loup-Très-Méchant l’imprégna de miel qu’il badigeonna sur les orteils du gamin.
    Grizzly-Mal-Léché hurla.
    – Johann, Johann, vite, va chercher l’arme secrète !
    Loup-Très-Méchant ricana derechef.
    – Menteur, trouve autre chose… Alors, il est où ce livre ?
    – Je l’ai laissé dans ma chambre, je voulais pas l’abîmer.
    L’affaire se compliquait. Si Grizzly-Mal-Léché disait vrai, seul Grizzly-Mal-Léché pouvait récupérer le livre… Mais si on le relâchait, on devait lui restituer ses chaussures, faute de quoi on prenait le risque de voir les parents interférer. Mais si on lui rendait ses chaussures, il ne reviendrait pas avec la rançon et ce serait l’échec.
    Indécis, Loup-Très-Méchant donna l’ordre de se replier à l’ombre dans le cabanon. Il cherchait une solution quand l’ennemi contre-attaqua. Projeté avec force, un grand bocal de verre

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