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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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culotte de peau et s’allongea sur le lit, les intestins gargouillant d’appréhension : de combien de coups allait-il écoper cette fois ? Dix, comme le jour où il avait pris au râtelier la pipe de marine au long tuyau pour la transformer en calumet de la paix ? Quinze, comme la fois où il avait effrayé le cheval du livreur de bière en voulant le prendre au lasso ? Le record absolu, dix-huit, était détenu par Aloïs junior, lorsqu’il avait mis accidentellement le feu à la grange du Rauscher-Gut, l’un des rares dimanches où il n’était pas collé à son pensionnat.
    Il entendit sa mère dans l’escalier intercéder en sa faveur.
    – Je t’en prie, Aloïs, avec tout ce qu’il a déjà enduré aujourd’hui.
    – Tu ne comprends donc rien à rien, ma pauvre fille ! Ce pisse-froid de Jetzinger s’est montré d’une grande mansuétude ! Il s’agit d’un VOL et d’une tentative d’extorsion de bien… Il aurait pu tout aussi bien se rendre au commissariat et porter plainte !
    Aloïs entra dans la chambre, la boucle du ceinturon dans la main droite.
    Adolf enfonça son visage dans l’oreiller et serra les fesses : le premier coup était toujours douloureux.
    – AAAAïïïïïïïïïïïeeeeeeeeee ! hurla-t-il quand la lanière de cuir de première qualité cingla son postérieur dans toute sa largeur.
    – Pas si fort, je t’en supplie, mon oncle, pas si fort ! implora Klara qui n’osait pas dépasser le seuil de la chambre.
    Le deuxième coup lui tira un grognement indigné considérablement étouffé par l’oreiller, mais le troisième lui fit si mal qu’il ne put retenir ses larmes.
    Au dixième coup, Aloïs fit une pause.
    – Ces dix coups sont pour avoir volé.
    Il se remit à frapper, onze, douze, treize…
    – Et ça c’est pour ton essaim de guêpes en juillet !
    – C’était un essaim !
    Les mâchoires soudées par une froide colère qui faisait ressortir dramatiquement ses muscles maxillaires et modifiait sa physionomie, Aloïs accentua la force de ses coups.
    Cambrant les reins sous la douleur, Adolf rejeta la nuque en arrière et hurla si fort qu’on l’entendit trois étages plus bas.
    – C’ÉTAIT UN ESSAIM !
    – Il n’y a pas d’essaim de guêpes en juillet.
    Ne pouvant frapper plus fort sans se démettre l’épaule, Aloïs frappa plus vite.
    Adolf allait capituler lorsqu’il perdit tout contrôle de ses sphincters qui en profitèrent pour libérer l’entier contenu de son intestin grêle.
    Son père eut un haut-le-corps suivi d’un haut-le-cœur qui le fit reculer. Une odeur peu engageante emplit la petite chambre.
    –  Mein Gott ! Il ne bouge plus ! Tu l’as tué cette fois ! Il faut appeler le docteur !
    – Apporte-lui plutôt un pot de chambre, dit Aloïs en vérifiant la propreté de son ceinturon avant de le remettre autour de sa taille.
    Aloïs sorti, Klara se précipita. Elle lui caressa le front mouillé de sueur, en murmurant dans sa trompe d’Eustache :
    – Tu en as reçu au moins vingt !
    Ouvrant un œil strié de rouge, Adolf rectifia d’une voix mourante :
    – Vingt-quatre, maman.
    Le record absolu était pulvérisé, mais à quel prix ! Adolf avait la sensation de s’être assis dans une lessiveuse d’huile bouillante. Après qu’elle l’eut torché avec un linge trempé dans de l’eau tiède, Klara appliqua du propolis partout où la peau était déchirée. Remerciant la Providence d’être allongé sur le ventre, ce délicat attouchement sur son fessier le fit inexplicablement bander ; et, comme chaque fois, une inexplicable douleur éteignit son plaisir naissant, le laissant frustré d’il ne savait même pas quoi.

11
    « Il me serait difficile aujourd’hui, sinon impossible, de dire à quelle époque le nom de juif éveilla pour la première fois en moi des idées particulières. Je ne me souviens pas d’avoir entendu prononcer ce mot dans la maison paternelle du vivant de mon père. Je crois que ce digne homme aurait considéré comme arriérés des gens qui auraient prononcé ce nom sur un certain ton. Il avait, au cours de sa vie, fini par incliner à un cosmopolitisme plus ou moins déclaré, qui non seulement avait pu s’imposer à son esprit malgré ses convictions nationales très fermes, mais avait déteint sur moi. »
    Adolf Hitler, Mein Kampf
    Novembre 1898.
    Leonding.

    Après de nombreuses recherches, Aloïs dénicha une jolie maison à étage au 16 de la

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