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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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Hagen, lançant par-dessus son épaule :
    – Viens, allons manger une soupe bien chaude, je t’invite !

17
    « Au début notre entente fut difficile. J’étais de nature calme, contemplative, donc assez passive, tandis que mon ami était d’un tempérament véhément et coléreux. Des mots sans importance lancés au hasard le faisaient entrer dans des fureurs terribles dont la violence ne me paraissait pas en rapport avec l’importance du sujet. Je comprenais mal ses éclats. »
    August Kubizek, Adolf Hitler, mon ami d’enfance .
    Spital.

    Son chapeau noir à la main, Anton Schmidt, le mari de Theresa (la cadette des sœurs Pölzl) vint à leur rencontre sur le quai de la gare de Weitra. Il salua Klara et Hannitante, sourit aux enfants et s’occupa des bagages qu’il chargea dans le char à bœufs, étonné toutefois qu’au lieu de l’aider, le jeune Adolf préférât s’intéresser à la locomotive.
    – Quand je pense qu’avant il fallait deux jours en omnibus, alors qu’aujourd’hui on a mis moins de six heures, dit Klara en se hissant sur le banc, suivie de Hannitante ; Adolf et Paula se casèrent comme ils purent à l’arrière.
    Les deux sœurs Pölzl n’étaient pas revenues à Spital depuis le décès de leur père Baptist, un an avant celui
d’Aloïs. Elles harcelèrent leur beau-frère de questions, désireuses de rattraper quatre années de commérages.
    Quand les bœufs entrèrent dans la cour de la ferme, Johanna Pölzl, leur mère, apparut, soutenue par Theresa.
    Adolf se laissa embrasser avec réticence. Il allait s’éloigner avec l’intention d’examiner le poulailler quand Anton réclama son aide pour décharger les bagages et les monter dans les chambres. Adolf mit d’emblée les choses au point :
    – Je suis ici en vacances, pas pour soulever des valises, laver la vaisselle ou garder les vaches ! Howgh !
    Il s’insurgea avec la même véhémence quand il fut question de lui faire partager sa chambre avec sa petite sœur.
    – Je préfère coucher dans le poulailler !
    On déménagea le lit de die Kleine dans la chambre de Klara et l’incident fut déclaré clos.
    ***
    Les habitudes journalières du cousin Adolf ne manquèrent pas d’étonner son entourage. Il se couchait tard, il se levait tard, il passait le plus clair de son temps à dessiner, à lire, à parcourir la campagne, à improviser des vers dédiés au vent, aux oiseaux, à un nuage en forme de Walkyrie… Il lisait beaucoup et, détail qui en stupéfia plus d’un, il lisait en marchant, sans jamais trébucher ou même attraper la migraine !
    Curieux de mieux connaître celui qu’ils appelaient l’étudiant, les jeunes villageois tentèrent à plusieurs reprises de lui poser des questions pertinentes sur ses vêtements, sur sa mèche, sur ce qu’il gribouillait tout le temps, sur ce qu’il sifflait jusqu’à dégoûter les rossignols. Il répondit par de secs Uff uff uff qui les découragèrent les uns après les autres.
    L’été passa sans qu’Adolf osât aborder le sujet de la rentrée, ne trouvant aucun argument à l’inévitable : « Passe
d’abord ton Abitur  ! » que sa mère ne manquerait pas de lui opposer.
    Il trouva la solution quelques jours avant la fin des vacances : elle était si évidente qu’il s’en voulut de ne pas y avoir songé plus tôt.
    La nuit venue, il courut discrètement se jeter habillé dans la rivière et il attendit courageusement le lever du jour sans se changer, grelottant dans ses vêtements détrempés, cherchant le gros rhume comme d’autres cherchent un médicament.
    Le résultat dépassa toutes ses prévisions. D’abord simple bronchite, son coup de froid muta en broncho-pneumonie, rendant sa mère folle d’inquiétude. Anton attela le char à bœufs et revint de Weitra en compagnie du docteur Keiss.
    – Jurez-moi sur la Sainte Vierge que ce n’est pas la tuberculose, l’adjura Klara après qu’il eut ausculté le malade.
    – Rassurez-vous, Frau Hitler, ce n’est pas la tuberculose, mais c’est néanmoins sérieux. Il a besoin de beaucoup de repos et il doit impérativement éviter les courants d’air.
    Observant Klara, le médecin ajouta avec sollicitude :
    – Vous-même ne me paraissez pas en grande forme. Voulez-vous que je vous examine ?
    – Non, merci, ce n’est rien, seulement un peu de fatigue, Herr Doktor, je dors mal depuis qu’il est malade. Mais maintenant que vous m’avez rassurée sur sa guérison, je

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