Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
Vom Netzwerk:
c’est bien celui d’une autopunition. »
    Rudolph Binion, Hitler among the Germans
    Samedi 21 décembre 1907.
    Urfahr.
    Blütengasse 9.
    La cuisine.

    Klara fut la seule à entendre la pendule sonner 2 heures du matin. La douleur qui la taraudait depuis des mois semblait s’être assoupie, on aurait dit que la bête regroupait ses forces avant l’assaut final. Sur le divan près de la fenêtre, son fils dormait d’une respiration régulière, une respiration qu’elle connaissait dans ses plus infimes nuances pour l’avoir si souvent surveillée. Aussi loin qu’elle pouvait s’en souvenir, elle avait craint de le perdre… Mein lieber Gott ! Qu’allait-il devenir lorsqu’elle ne serait plus de ce monde ? Elle n’était pas dupe, bien qu’il lui eût certifié le contraire, elle savait qu’il avait échoué à son examen à Vienne… Qui allait le protéger d’une vie à laquelle il était si mal préparé ?
    Adolf se réveilla en sursaut.
    – Maman ? Tu as mal ?
    Klara, qui ne s’entendait pas gémir, vit son fils se lever.
    – Maman ! Maman ! Réponds-moi.
    S’agenouillant à son chevet, il prit sa main et eut peur : elle était si froide.
    – Ce n’est rien, Adi, recouche-toi, sinon tu vas prendre froid.
    – Maman ! Tu bouges les lèvres mais je n’entends rien ! Qu’est-ce que tu as ?
    La mourante eut une légère contraction des lèvres pouvant passer pour un sourire. Depuis qu’il était revenu de Vienne, Adi était méconnaissable : lui si désordonné et brouillon était désormais un modèle d’ordre et de propreté. Il faisait lui-même sa chambre, il obéissait aux ordres d’Hannitante et il aidait sa petite sœur à faire ses devoirs sans plus s’emporter les fois où elle ne comprenait pas assez vite.
    – Maman, tu as mal ? Parle-moi ! insista Adolf, avant de crier : Hannitante, Paula, venez vite !
    Les voyant tous les trois penchés au-dessus d’elle, Klara voulut les rassurer. Ne vous inquiétez pas, crut-elle murmurer, je me sens déjà mieux, puis elle mourut comme on s’endort, d’un seul coup et sans bruit.
    – C’est fini, balbutia Adolf en se relevant, l’air parfaitement incrédule, la main de sa mère encore dans les siennes.
    Johanna se signa en pleurant.
    – C’est fini quoi ? demanda Paula en les regardant tour à tour.
    Adolf lâcha la main et fit quelques pas dans la pièce, remettant sa mèche en place. Johanna ferma les yeux de sa sœur tandis qu’Adolf ouvrait la fenêtre et respirait à fond
l’air glacial. Contrairement aux dernières fois, il ne trouvait aucun avantage à cette disparition, tout au contraire…
    ***
    – Merci d’être venu si vite, dit Leo Raubal en aidant le docteur Bloch à sortir de sa pèlerine.
    – C’est tout naturel. Quand est-ce arrivé ?
    – En pleine nuit. D’après Adolf il était 2 h 15.
    – Et lui, comment va-t-il ?
    Lançant un regard vers la chambre, Leo baissa la voix pour répondre :
    – Je le trouve très bizarre… Je veux dire par là qu’il l’est un peu plus que d’habitude… Il a passé la nuit à la dessiner sous tous les angles. D’ailleurs, voyez par vous-même, il y est encore.
    Eduard regretta d’avoir ôté sa pèlerine ; il régnait un froid polaire dans l’appartement. Bien que toutes les fenêtres fussent ouvertes, l’odeur de l’iodoforme flottait toujours, comme si les murs en étaient imprégnés. Le médecin entra dans la grande pièce où gisait Klara. Adolf était assis à son chevet ; il terminait les ombres d’un portrait au fusain plutôt réussi.
    –  Guten Tag, Herr Doktor . Merci d’être venu si vite.
    Le docteur Bloch n’aima pas la fixité du regard, pas plus qu’il n’aima son calme apparent : il le devinait au bord de l’effondrement nerveux.
    – A-t-elle reçu les derniers sacrements ? questionna-t-il en se penchant au-dessus de la morte pour constater officiellement le décès.
    – Oui, le prêtre est venu à matines, répondit Hannitante tandis qu’Adolf feuilletait son carnet de dessins.
    – Tenez, le voilà. Il lui montra un dessin de Klara sur son lit de mort avec le curé en soutane qui priait les mains jointes.
    Le docteur Bloch sortit de sa sacoche un formulaire de certificat de décès. Il s’assit, le remplit en se servant du
Parker offert par sa femme pour son trente-deuxième anniversaire, il data, il signa. Il s’apprêtait à le remettre à Leo Raubal quand Adolf devança son geste et le lui

Weitere Kostenlose Bücher