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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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sur l’épaule {45} . Mais que ferons-nous ? car tous ces discours ne vont pas au but.
    – Les plus courts sont les meilleurs, s’écria l’armurier. Allons trouver notre prévôt, et demandons-lui son appui et son assistance.
    Un murmure approbateur se fit entendre dans l’atelier, et Olivier Proudfute s’écria : – C’est ce que je dis depuis une demi-heure, mais personne de vous ne veut m’écouter. Allons trouver notre prévôt, dis-je. Il est noble lui-même, et il doit intervenir entre la ville et les nobles en toute occasion.
    – Paix ! voisins ! paix ! prenez bien garde à ce que vous dites et à ce que vous faites, dit un homme maigre et de petite taille, qui paraissait encore plus semblable à une ombre par les efforts qu’il prenait pour se donner un air d’extrême humilité, afin de faire accorder son extérieur avec ses discours et de se montrer encore plus mince et plus insignifiant que la nature ne l’avait créé.
    – Pardon, dit-il, je ne suis qu’un humble apothicaire. Cependant j’ai été élevé à Paris, j’y ai fait mes humanités ; et j’y ai suivi mon Cursus medendi {46} tout aussi bien que certaine, gens qui prennent le titre de doctes médecins : je crois que je puis scinder cette blessure et la traiter avec des émolliens. Voici notre ami Simon Glover qui, comme vous le savez tous, est un homme respectable. Croyez-vous qu’il ne serait pas le plus empressé de nous à adopter des mesures de sévérité dans une affaire qui touche de si près l’honneur de sa famille ? et puis qu’il paraît ne pas se soucier de porter une accusation contre ces tapageurs, réfléchissez s’il n’est pas possible qu’il ait quelque bonne raison qu’il ne juge pas à propos de mettre au jour pour laisser cette affaire s’assoupir. Ce n’est pas à moi à mettre le doigt sur la plaie ; mais, hélas ! nous savons tous que les jeunes filles sont ce que j’appelle des essences qui s’évaporent aisément. Or supposez qu’une honnête fille, en toute innocence j’entends, laisse sa fenêtre entr’ouverte le matin de la Saint-Valentin pour que quelque galant cavalier, en tout bien et tout honneur j’entends, puisse devenir son Valentin ; supposez ensuite que le galant soit découvert ; ne peut-elle pas pousser des cris comme si elle n’eût pas attendu cette visite ? et… et… broyez tout cela dans un mortier, et voyez ensuite si ce qui en sortira sera de nature à porter la ville à se faire une querelle avec qui que ce soit.
    L’apothicaire prononça son discours du ton le plus insinuant, mais sa petite taille sembla diminuer encore quand il vit le sang monter aux joues du vieux Glover, et la flamme de la colère briller sur le front du redoutable armurier. Celui-ci s’avançant et jetant un regard furieux sur l’apothicaire alarmé, s’écria : – Squelette ambulant ! vieil asthmatique ! empoisonneur de profession ! si je croyais que le souffle pestiféré de tes infâmes paroles pût nuire un instant à la renommée sans tache de Catherine Glover, je te pulvériserais dans ton propre mortier, indigne empirique, et je battrais ta misérable carcasse avec de la fleur de soufre, la seule drogue non falsifiée qui se trouve dans ta boutique, afin d’en faire un onguent pour en frotter les chiens galeux.
    – Silence, mon fils Henry, silence ! dit le gantier ; personne que moi n’a le droit de parler à ce sujet. – Digne bailli Craigdallie, puisque c’est ainsi qu’on interprète ma modération, je suis déterminé à poursuivre cette affaire jusqu’au bout ; et quoique le résultat puisse prouver que nous aurions mieux fait de nous tenir tranquilles, on verra du moins que ma fille n’a donné lieu à ce grand scandale ni par folie ni par légèreté.
    Le bailli intervint à son tour. – Voisin Henry, dit-il, nous sommes assemblés ici pour délibérer et non pour nous quereller. Comme un des magistrats de notre belle ville, je te commande d’abjurer toute rancune et tout ressentiment contre maître Dwining l’apothicaire.
    – C’est un trop pauvre hère pour que je pense à lui, bailli, répondit Smith. Un coup de mon marteau et c’en serait fait de lui et de sa boutique.
    – Silence donc et écoutez-moi, dit le dignitaire. Nous croyons tous à l’honneur de la Jolie Fille de Perth comme à celui de Notre-Dame ; – et ici il fit un signe de croix ; – mais quant à l’appel à notre prévôt, êtes-vous tous d’avis, voisins,

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