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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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long moment puis fronça les
sourcils comme s’il était incertain.
    — Alors ? le pressa le roi.
    — Je ne l’ai pas vu au cours des seize dernières
années, dit le héraut qui paraissait ne pas se fier à son propre jugement, mais
je pense que ce sont les armes de la famille Vexille, sire.
    — Les Vexille ? demanda le roi.
    — Les Vexille, rugit l’évêque, les Vexille, ces
traîtres. Ils se sont enfuis de France sous le règne de votre grand-père, sire,
il leur a donné des terres dans le Cheshire. Ensuite, ils se sont mis du côté de
Mortimer.
    — Ah ! fit le roi avec un demi-sourire.
    Ainsi les Vexille avaient soutenu sa mère et son amant,
Mortimer, qui tous deux avaient essayé de l’écarter du trône. Il n’était pas
étonnant qu’ils se battent bien. Ils voulaient se venger d’avoir perdu leurs
domaines du Cheshire.
    — Le fils aîné n’a jamais quitté l’Angleterre, dit
l’évêque en regardant le combat qui s’élargissait sur la pente.
    Il devait élever la voix pour se faire entendre dans ce
tintamarre de bruits métalliques.
    — C’était un homme étrange, continua-t-il. Il est
devenu prêtre ! Est-ce croyable ? Un fils aîné ! Il n’aimait pas
son père, prétendait-il, mais nous l’avons tout de même enfermé.
    — Sur mon ordre ? demanda le roi.
    — Vous étiez très jeune, sire. Quelqu’un de votre
conseil a voulu s’assurer que le prêtre ne causerait pas de troubles. On l’a
enfermé dans un monastère, puis on l’a battu et affamé. Après cela, comme il
était devenu inoffensif, on l’a laissé pourrir dans une paroisse de campagne.
Il doit être mort maintenant.
    L’évêque fronça les sourcils parce que la ligne anglaise
pliait sous la pression du conroi des chevaliers Vexille.
    — Laissez-moi aller là-bas, sire, je vous fais cette
prière, laissez-moi emmener mes hommes là-bas.
    — Je vous ai demandé d’adresser vos prières à Dieu
plutôt qu’à moi.
    — J’ai beaucoup de prêtres en train de prier, dit
l’évêque, et les Français font la même chose. Nous assourdissons Dieu avec nos
prières. Je vous en supplie, sire !
    Le roi se laissa fléchir.
    — Allez-y à pied, et avec un seul conroi.
    L’évêque poussa un cri de triomphe puis se glissa
maladroitement au bas de son destrier.
    — Barratt ! cria-t-il à l’un de ses hommes
d’armes, amène ton groupe, dépêche-toi.
    L’évêque leva sa masse à pointes et courut sur la colline en
criant aux Français que l’heure de leur mort était arrivée.
    Le héraut compta le conroi qui suivait l’évêque sur la
pente.
    — Est-ce que vingt hommes peuvent changer les choses,
sire ? demanda-t-il au roi.
    — Cela fera peu de différence pour mon fils, répondit
celui-ci en espérant que son fils vivait toujours, mais beaucoup pour l’évêque.
Je pense que je me serais fait pour toujours un ennemi dans l’Église si je ne
lui avais pas permis de se livrer à sa passion.
    Il vit l’évêque écarter les derniers rangs anglais et,
toujours hurlant, se jeter dans la mêlée. On ne voyait toujours ni l’armure
noire du prince ni son étendard.
    Le héraut replaça son palefroi derrière le roi qui fit un
signe de croix puis tira son épée sertie de rubis pour s’assurer que la pluie
n’avait pas rouillé la lame à la gorge du fourreau. L’arme était facile à
manier et le roi savait qu’il pourrait avoir à s’en servir. Mais pour l’heure
il croisa ses mains gantées de fer sur le pommeau de sa selle et se contenta
d’observer la bataille.
    Il allait laisser son fils la gagner, décida-t-il. Ou bien
il le perdrait.
    Le héraut jeta à la dérobée un regard sur son roi. Il vit
qu’Edouard d’Angleterre avait les yeux fermés. Le roi était en prière.
     
    La bataille s’était étendue sur toute la longueur de la
colline. Toute la ligne anglaise était engagée, bien qu’en beaucoup d’endroits
le combat ne fût pas sévère. Les flèches avaient pris leur dû, mais il n’en
restait plus, aussi les Français pouvaient-ils monter vers les hommes d’armes.
Certains Français tentèrent une percée mais la plupart se contentèrent de crier
des insultes dans l’espoir d’attirer quelques Anglais hors de leur mur de
boucliers. Mais la discipline anglaise résista. On retourna insulte pour
insulte en invitant les Français à venir se faire tuer sur les épées.
    Ce n’est que là où la bannière du prince de Galles était
tombée que le combat

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