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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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était féroce. À cet endroit, sur une centaine de pas de
chaque côté, les deux armées avaient fini par se mélanger inextricablement. La
ligne anglaise avait été enfoncée mais non percée. Ses rangs de derrière
continuaient à défendre la colline tandis que les premiers rangs s’étaient
éparpillés pour combattre les cavaliers qui les entouraient. Les comtes de
Northampton et de Warwick s’étaient efforcés de maintenir la ligne, mais le
prince de Galles avait rompu la formation dans son empressement à aller
combattre l’ennemi, et sa garde personnelle se trouvait à présent à côté des
trous, où tant de chevaux s’étaient brisés les jambes. C’était là que Guy
Vexille avait percé de sa lance le porte-étendard du prince, si bien que le
grand drapeau, avec ses fleurs de lys, ses léopards et sa frange dorée fut
piétiné par les sabots ferrés de son conroi.
    Thomas se trouvait à vingt pas de là, recroquevillé contre
le ventre ensanglanté d’un cheval mort et tressaillant chaque fois qu’un autre
destrier passait près de lui. Il était écrasé par le bruit, mais, au travers
des hurlements et des coups, il entendait toujours des voix anglaises lancer
des défis. Levant la tête, il vit que Will Skeat, le père Hobbe, une poignée
d’archers et deux hommes d’armes se défendaient contre des cavaliers français.
Thomas fut tenté de rester dans son havre, malgré l’odeur de sang, mais il se
força à passer par-dessus le corps du cheval et à courir vers Skeat. Une épée
française fit sauter son casque, il donna un coup sur la croupe d’un cheval et
atteignit le petit groupe en trébuchant.
    — Toujours en vie, mon garçon ? dit Skeat.
    — Oui, par Jésus ! dit Thomas.
    — Tu ne l’intéresses pas.
    Puis Skeat s’adressa à un Français :
    — Approche ! Approche donc !
    Mais l’ennemi préféra porter sa lance intacte là où le
combat faisait rage, autour de l’étendard tombé à terre.
    — Il en arrive toujours, dit Skeat sur le ton de la
stupéfaction, on n’en voit pas la fin, de ces corniauds.
    Un archer dans la livrée vert et blanc du prince, sans
casque et saignant d’une profonde blessure à l’épaule, se dirigea en chancelant
vers le groupe de Skeat. Un Français le vit, fit pivoter son cheval et
l’abattit avec une hache.
    — Le salaud, dit Sam.
    Avant que Skeat ait pu l’en empêcher, il s’échappa du groupe
et sauta sur la croupe du cheval, passa son bras autour du cou du chevalier et
se laissa simplement tomber en arrière, entraînant l’homme à terre. Deux hommes
d’armes ennemis tentèrent d’intervenir, mais le cheval sans cavalier se
trouvait sur leur chemin.
    — Il faut le protéger ! cria Skeat.
    Il conduisit son groupe jusqu’à l’endroit où Sam tapait du
poing sur l’armure du Français. Skeat écarta Sam, souleva la cuirasse du
Français et lui glissa la lame de son épée dans la poitrine.
    — Tu n’as pas le droit de tuer des archers, lui dit-il.
    Il tourna l’épée, l’enfonça plus profondément et la dégagea.
    Sam souleva la hache en souriant.
    — Bonne arme, dit-il.
    Puis il se retourna car les deux ennemis arrivaient, et frappa
de la hache le plus proche des chevaux.
    Skeat et l’un des hommes d’armes donnaient des coups d’épée
à l’autre animal. Thomas essaya de les protéger de son bouclier tout en
frappant de son épée le cavalier. Il sentit qu’elle était déviée par l’écu ou l’armure,
puis les deux chevaux, perdant du sang, s’éloignèrent.
    — Restez groupés, dit Skeat. Tom, attention derrière
toi !
    Thomas ne répondit pas.
    — Tom ! cria Skeat.
    Mais Thomas avait vu la lance. Il y avait des milliers de
lances sur le champ de bataille, mais la plupart portaient une décoration
peinte en spirale. Or celle-ci était noire, gauchie et fragile. C’était la
lance de saint Georges qui avait été accrochée parmi les toiles d’araignée dans
la nef de son enfance et qui servait maintenant à porter un étendard, une
bannière rouge ornée d’une éalé couleur argent. Son cœur bondit dans sa
poitrine. La lance était là ! Tout ce qu’il avait tenté d’éviter se
trouvait sur le champ de bataille. Les Vexille étaient là. L’assassin de son
père était probablement là.
    — Tom ! cria encore Skeat.
    — Il faut que je les tue, dit simplement Thomas en
montrant la bannière.
    — Ne sois pas stupide, Tom ! dit Skeat avant de
reculer vivement car un

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