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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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y avait même une femme, l’Oiseau Noir.
    — La pluie pourrait s’arrêter, continua Totesham, mais
le sol sera glissant. Il ne sera pas facile d’avancer sous les murs.
    — N’y allez pas cet après-midi, conseilla Will Skeat.
Laissez mes hommes entrer par la rivière demain matin.
    Le comte frotta la blessure sur son crâne. Cela faisait une
semaine qu’il donnait l’assaut au mur sud et il demeurait persuadé que ses
hommes pouvaient s’emparer de ces remparts, mais il avait aussi senti du pessimisme
chez ses « chiens de guerre ». S’ils étaient repoussés une nouvelle
fois en perdant vingt ou trente hommes, son armée serait démoralisée et il
faudrait envisager de s’en retourner sans avoir rien accompli.
    — Dites-m’en plus.
    Skeat s’essuya le nez à sa manche de cuir.
    — À marée basse, il y a un passage vers le mur nord. Un
de mes gars y est allé hier soir.
    — Nous avons essayé, il y a trois jours, objecta l’un
des chevaliers.
    — Nous avons essayé en aval, répliqua Skeat. Je veux
passer en amont.
    — Ce côté a des palissades, tout comme l’autre, dit le
comte.
    — Elles tiennent mal, répondit Skeat.
    L’un des capitaines bretons traduisit cet échange à ses
compagnons.
    — Mon gars a retiré facilement un pieu, continua Skeat,
et il pense qu’on pourra en ôter ou briser une demie douzaine d’autres. Ce sont
de vieux piquets de chêne, et non pas d’if, et ils sont complètement pourris.
    — Quelle est la profondeur de la boue ? demanda le
comte.
    — Jusqu’aux genoux.
    Le rempart de La Roche-Derrien entourait la ville à l’ouest,
au sud et à l’est, alors que le côté nord était protégé par la rivière Jaudy
et, là où le mur semi-circulaire rejoignait la rivière, les habitants avaient
planté dans la boue d’énormes pieux afin d’empêcher l’accès à marée basse.
Skeat suggérait qu’il était possible de franchir cette palissade pourrie, mais
quand les hommes du comte avaient essayé du côté est de la ville, les habitants
les avaient cueillis avec leurs carreaux. Cela avait été un massacre pire que
ce qu’on avait connu lors des assauts de la porte sud.
    — Il y a tout de même un mur sur la berge, fit
remarquer le comte.
    — Oui, admit Skeat, mais ces imbéciles l’ont détruit
par endroits. Ils ont construit des quais et il y en a un précisément tout près
des pieux instables.
    — Ainsi vos hommes devront retirer les pieux et
escalader les quais, tout cela sous le regard de ceux qui seront sur le
mur ? demanda le comte d’un air sceptique.
    — Ils peuvent y arriver, répondit Skeat avec fermeté.
    Le comte persistait à penser que ce qui avait la meilleure chance
de succès, c’était de rapprocher les archers de la porte sud en espérant que
leurs flèches tiendraient les défenseurs à l’écart pendant que ses soldats
escaladeraient la brèche. Cependant il devait bien admettre que ce plan avait
échoué le matin même et aussi la veille. Et il n’ignorait pas qu’il ne lui
restait qu’un jour ou deux.
    Il avait à sa disposition moins de trois mille hommes, dont
un tiers étaient malades, et s’il ne parvenait pas à leur trouver un abri, il
lui faudrait faire retraite vers l’ouest la queue entre les jambes. Il lui
fallait une ville, n’importe quelle ville, même La Roche-Derrien.
    Will Skeat vit les soucis transparaître sur le large visage
du comte.
    — Mon gars était à moins de quinze pas du quai, la nuit
dernière, affirma-t-il. Il aurait pu pénétrer dans la ville et ouvrir la porte.
    — Eh bien, pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? ne put
s’empêcher de demander sir Simon. Par les os du Christ ! Moi, j’y serais
allé.
    — Vous n’êtes pas un archer, dit Skeat avec aigreur.
    Puis il fit le signe de la croix. À Guingamp, l’un de ses
archers avait été capturé par les défenseurs. Ils lui avaient enlevé tous ses
vêtements et l’avaient placé sur le rempart afin que les assiégeants puissent
assister à sa longue agonie. Tout d’abord, on lui avait tranché les deux doigts
qui tendent la corde, puis sa virilité, et l’homme avait crié comme un cochon
qu’on châtre en saignant à mort sur le mur d’enceinte.
    Le comte fit signe à un serviteur de remplir à nouveau les
gobelets de vin chaud.
    — Es-tu prêt à conduire cette attaque, Will ?
demanda-t-il.
    — Non, pas moi, répondit Skeat. Je suis trop vieux pour
patauger dans la boue. Je laisserai celui qui a

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