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La Légion Des Damnés

La Légion Des Damnés

Titel: La Légion Des Damnés Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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pas un chat qui le lira ton bouquin, parce qu'il offrira pas au public l'histoire de la jolie standardiste et de l'élégant fils du patron, bloqués par les circonstances dans une chambre à deux lits ! Ou de l'infirmière et du grand chirurgien. Tout ce que tu voudras, mais pas des taulards crasseux et répugnants. Tu t'enrichiras jamais avec un bouquin pareil! Les gens s'en foutent. Si j'ai un conseil à te donner c'est de te saouler la gueule en buvant à notre mémoire, le jour que tu auras fini de l'écrire.
    Nous fîmes un effort pour improviser un Noël 1943 aussi ressemblant que possible. Nous avions même planté un if dans une vieille caisse à munitions.

Propagande soviétique de premier plan

    LES Russes faisaient preuve, dans le domaine de la propagande, d'un fantastique esprit d'invention. Ils nous contaient, parfois, des balivernes tellement énormes que pas un être normal ne les eût avalées, mais nous n'étions pas des êtres normaux et même les artifices les plus cousus de fil blanc — ou devrais-je dire : cousus de fil rouge ? — produisaient leur effet. Ils activaient la fermentation de nos doutes et de nos rancœurs, approfondissaient notre état de dépression de telle sorte que leurs auteurs soviétiques pouvaient se targuer de riches récoltes.
    Et je ne fais même pas allusion aux hommes qui passaient de l'autre côté ou se laissaient volontairement capturer, quelquefois par unités entières, escortées de leurs sous-officiers. Ceux-là pouvaient encore être facilement dénombrés. En ce qui nous concernait presque tous, la discipline prussienne et la propagande de Goebbels sur les horreurs du « paradis des Soviets » nous maintenaient la corde autour du cou ; et même sans cela, les dernières parcelles de notre sens commun nous eussent rappelé — considérant la façon dont les armées allemandes avaient ravagé l'U.R.S.S. — qu'il faudrait que les Rousskis fussent de sacrés bons zigues pour nous recevoir à bras ouverts comme le promettaient leurs orateurs. Ce que je veux dire, surtout, c'est que la propagande soviétique avait un effet paralysant sur les hommes qui préféraient s'abstenir de déserter. Elle laissait leur esprit déchiré, inapte à tout raisonnement sain.
    Ils avaient le chic, d'ailleurs, pour trouver des arguments-massues. On avait beau se répéter qu'il s'agissait là de pure et simple propagande, c'était, dans tous les cas, une propagande bien fondée : ils avaient leurs a preuves.
    En voici un exemple, diffusé par des douzaines de haut-parleurs.
    — Camarades allemands ! Rejoignez vos amis russes ! Pourquoi rester à geler dans vos tranchées ? Vous trouverez chez nous bonne couche et bon gîte. De jolies filles dévouées veilleront à ce que vous ne manquiez de rien. Vous toucherez des rations trois fois plus importantes que celles dont les Nazis daignent vous gratifier ! Le caporal Freiburg va maintenant venir, à ce micro, vous confirmer la véracité de nos dires. Il est chez nous depuis deux ans. Il a visité tous nos camps de prisonniers de guerre et pu constater qu'ils ne ressemblaient en rien à ce qu'on imagine généralement. Nos camps sont installés dans de grands hôtels ou de vastes colonies de vacances, et jamais une chambre n'est occupée par plus de deux couples à la fois : deux hommes et deux femmes. Mais voici le caporal Freiburg qui va vous parler lui-même de son existence en Russie Soviétique...
    Là-dessus une autre voix débita joyeusement :
    — Salut, camarades du 27 e Régiment Blindé. Ici, le caporal Jürgens Freiburg, du 309 e Grenadiers. Je suis né le 20 mai 1916 à Leipzig, et j'habitais au numéro 7 de l'Adlerstrasse, à Dresde. J'ai été fait prisonnier par les Russes en août 1941, et je vis, depuis cette date, mieux que je n'avais jamais vécu auparavant en Allemagne. J'ai visité à peu près tous les camps de Russie, et je puis vous affirmer que chaque homme y dispose de tout ce qu'un homme peut désirer...
    Durant une bonne heure, il décrivit cet Eden dans lequel il vivait, lisant, entre autres choses, les menus de toute une semaine, menus comprenant des mets tels que caviar, rôti de porc, oie et pigeon, dont les noms seuls nous faisaient venir l'eau à la bouche.
    Un soir, ils dressèrent un vaste écran de cinéma sur le parapet de leur tranchée, et projetèrent, à notre intention, un film qui nous rendit tous à moitié fous ou malades. Deux soldats allemands avaient été capturés. Nous

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