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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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mort douce. Les malades étaient pris de convulsions qui duraient un quart d’heure avant d’étouffer. Marek Biberstein, l’ancien président du Judenrat qui avait passé deux années dans la prison de Montelupich avant d’être envoyé à Plaszow, avait été transporté à la Krankenstube à la suite d’un infarctus. Le Dr Idek Schindel, l’oncle de la petite Genia qui avait tellement ému Schindler deux années plus tôt, était venu au chevet de Biberstein avec plusieurs de ses collègues. Une dose de cyanure lui avait permis de mourir sans souffrance.
    Ce jour-là, Blancke avait près de lui tous les registres du personnel du camp. Il allait faire le tri baraque par baraque. Quand une pile de fiches serait terminée, on passerait à une autre.
    Une fois alignés sur l’Appellplatz, les prisonniers reçurent l’ordre de se déshabiller. A l’appel de leur nom, ils devaient se présenter devant le comité de sélection et courir tout nus de long en large. Blancke et Léon Gross, le médecin juif collaborateur, examinaient les hommes, prenaient des notes, rappelaient parfois l’un ou l’autre pour bien vérifier son identité. Les prisonniers devaient courir en arrière pour que les médecins puissent déceler quelque anomalie ou quelque faiblesse musculaire. C’était un exercice à la fois bizarre et humiliant. Des gens affligés de mal au dos chronique (Pfefferberg, par exemple, dont la colonne vertébrale avait été disloquée par un coup de matraque donné par Hujar) ; des femmes souffrant de coliques permanentes et qui avaient tenté de dissimuler leur pâleur en se frottant les joues avec du chou rouge – tous couraient pour leur vie. La jeune Mme Kinstlinger, qui avait été sélectionnée pour représenter l’équipe de Pologne aux jeux Olympiques de Berlin, savait qu’autrefois c’était pour rire qu’elle avait couru. Maintenant, il s’agissait de gagner l’épreuve définitive. C’est l’estomac noué et la respiration sifflante que tous les prisonniers durent courir ce jour-là sous les flonflons des haut-parleurs. A l’arrivée, la vie. Ou la mort.
    Les résultats ne furent pas donnés avant le dimanche suivant. Les prisonniers furent rassemblés pour la seconde fois sous les mêmes banderoles et soumis à la même musique. Au fur et à mesure qu’on appelait les noms, et que les rebuts de la Gesundheitaktion étaient rassemblés à l’extrémité est de la place, des cris de colère s’élevaient dans la foule. Amon, s’attendant à quelque tumulte, avait fait appel à la garnison de la Wehrmacht de Cracovie qui se tenait en alerte en cas de coup dur. Près de trois cents enfants qui ne se trouvaient pas sur les registres avaient été découverts le dimanche précédent. Ils faisaient désormais partie des rebuts. Les parents hurlaient de douleur et de haine. La plupart des gardes de Plaszow et les forces de police de Cracovie appelées en renfort tentaient de former un cordon pour séparer les enfants des parents. Le face-à-face dura plusieurs heures. Les gardes repoussaient des parents à demi fous et tentaient de les apaiser en leur racontant les sornettes habituelles. Rien n’avait été annoncé, mais tout le monde savait que ceux qui étaient regroupés dans ce coin-là avaient échoué à l’examen et qu’il ne leur restait plus qu’à prier. D’un groupe à l’autre, on s’envoyait des messages, des conseils, des adieux que la musique déversée par les haut-parleurs rendait aléatoires. Henry Rosner était comme fou. Qu’était-il advenu d’Olek? En fait, le garçon, caché dans le camp, se retrouva devant un jeune SS qui, les larmes aux yeux, lui dit son dégoût de ce qui se passait. Il allait se porter volontaire pour le front de l’Est. Mais un peu plus loin, les officiers vociféraient :
    — Un peu de discipline, sinon nous ouvrons le feu.
    Amon pensait peut-être qu’une fusillade justifiée résoudrait en partie son problème d’hébergement.
    Quand le calme fut rétabli, mille quatre cents adultes et deux cent soixante-huit enfants se retrouvèrent entourés de gardes dans un coin de l’Appellplatz en attendant d’être expédiés à Auschwitz. Pemper se rappellerait ce nombre qu’Amon trouverait notoirement insuffisant. Bien que désappointé, le commandant ne s’en félicita pas moins d’avoir créé un petit vide que les Hongrois allaient bientôt combler.
    L’index nominal du Dr Blancke n’était pas au point : les enfants

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