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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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d’Amon. Les cartons que ce dernier faisait de son balcon sur les prisonniers ne l’intéressaient nullement. L’enquête devait porter uniquement sur les détournements de fonds, les trafics de marché noir, plus quelques plaintes déposées par des officiers subalternes pour mauvais traitements.
    Amon était en permission chez son père à Vienne quand on vint l’arrêter. Les SS firent une perquisition dans un appartement que le Hauptsturmführer Goeth avait en ville. Ils découvrirent dans une cachette une somme de quatre-vingt mille Reichsmark dont Amon ne pouvait pas expliquer la provenance. Et près d’un million de cigarettes entassées jusqu’au plafond. L’appartement viennois d’Amon ressemblait plus, on le voit, à un entrepôt qu’à un pied-à-terre.
    Il pourrait paraître surprenant à première vue que des SS – ou plutôt les officiers du bureau V des services de sécurité du Reich – veuillent mettre aux arrêts un serviteur aussi zélé que le Hauptsturmführer Goeth. Mais ils avaient commencé à mettre leur nez dans les combines des camps et avaient même essayé de coincer Koch, le commandant de Buchenwald. Comme d’ailleurs le célèbre Rudolf Höss : ils avaient interrogé une juive qui, soupçonnaient-ils, était enceinte des œuvres de cette superstar du système concentrationnaire. Quoi qu’il en soit, Amon, fou de rage d’avoir été pris la main dans le sac, ne pouvait guère espérer se voir blanchi.
    Ils l’enfermèrent dans une prison SS de Breslau en attendant les conclusions de l’enquête et un jugement. Ils révélèrent leur ignorance sur ce qui se passait à Plaszow en allant interroger Helena Hirsch qu’ils soupçonnaient d’avoir trempé dans les combines d’Amon. Au cours des mois suivants, ils lui feraient subir deux interrogatoires dans le petit bâtiment qui faisait office de prison à Plaszow. On lui demanderait de fournir des détails sur les intermédiaires qu’Amon utilisait pour ses trafics au marché noir, sur la façon dont il faisait marcher l’atelier d’orfèvrerie, la boutique de tailleur, la fabrique de tissus d’ameublement. Elle ne fut ni battue ni menacée. Ils n’en étaient pas moins persuadés qu’elle faisait partie d’un gang qui la brutalisait. Même au cours de ses rêves les plus extravagants, Helena n’aurait jamais pu imaginer qu’elle eût pu être sauvée parce qu’un jour Amon serait arrêté par ses pairs. Mais elle croirait devenir folle quand ces gens tenteraient de la persuader qu’elle avait été sa complice.
    — Chilowicz aurait pu vous expliquer pas mal de choses, avait-elle dit. Mais Chilowicz est mort.
    C’étaient malgré tout des policiers expérimentés, et ils finirent par se convaincre que la fille ne pourrait rien leur donner d’autre que quelques informations sur la somptueuse cuisine de la villa. Ils auraient pu la questionner sur ses marques et ses cicatrices, mais ils savaient que le sadisme n’était pas un motif qui pût faire condamner Amon. Ils avaient tenté de mener une enquête sur les brutalités exercées à Sachsenhausen, mais des gardes armés leur avaient interdit l’entrée du camp. A Buchenwald, ils avaient trouvé un sous-officier prêt à témoigner contre le commandant. On l’avait retrouvé mort dans sa cellule. Le directeur de la commission d’enquête SS avait donné l’ordre qu’on administre à quatre prisonniers russes le type de poison retrouvé dans l’estomac du sous-officier. Il les regarda mourir et obtint ainsi sa preuve contre le commandant et le médecin du camp. Il put les faire poursuivre pour meurtre et sadisme. Mais on conviendra que c’était une étrange façon de faire justice. Et cela renforçait la conviction du personnel des camps qu’il fallait se serrer les coudes et supprimer les mouchards. Les hommes du bureau V ne posèrent donc aucune question à Helena Hirsch sur ses blessures. Ils s’en tinrent au détournement de fonds et finirent par la laisser tranquille.
    Ils interrogèrent également Mietek Pemper qui eut le bon sens de ne pas trop en dire sur Amon, et surtout pas sur ses crimes contre l’humanité. Il n’avait guère que des rumeurs à rapporter sur les combines d’Amon. Il jouait à merveille son rôle de sténo bien consciencieux appelé à taper des documents non classifiés.
    —  Herr Kommandant n’aurait jamais discuté de ces choses avec moi, répondit-il la plupart du temps.
    Mais quelle que fût sa contenance, on

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