Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
Vom Netzwerk:
les reverrais dans les prochains jours ? Le roi ne nous avait pas encore libérés de son service de cour, mais j’avais bon espoir. Des fêtes, banquets et tournois, chasses au vol ou à courre, dont il avait été privé depuis son enchefriment dans la Tour blanche, il finirait bien par se lasser pour se pencher sur les affaires du royaume et se dispenser de notre présence.
     
    Par temps pluvieux, je m’enfermais en la librairie royale et consultais moult codex protégés par de somptueuses reliures, une librairie aussi riche que celle des chevaliers teutoniques, à Marienbourg.
    Le roi et le dauphin Charles, à qui j’avais été présenté, me rendirent parfois visite eux-mêmes, leurs notaires ou leurs pages, à la recherche de traités ou de lectures de divertissement. Je jouissais d’une paix que j’oserais qualifier de royale pour poursuivre mes investigations à ma guise.
    En vérité, je n’étais pas à la recherche de quelque trésor templier, dont j’avais appris, sept ans plus tôt, qu’il avait été dispersé aux quatre coins du monde, mais de la confirmation d’une probable connivence entre les commanderies templières et les hérétiques albigeois des pays d’oc.
     
    Par beau temps, je parcourais la capitale, du port de Grève à la montagne Sainte-Geneviève, où des lecteurs royaux enseignaient philosophie, théologie, astrologie, mathématiques et géométrie aux escoliers et aux bacheliers en l’université de la Sorbonne.
    Les rues Saint-Jacques, Saint-Germain, Saint-Michel étaient peuplées de toges et d’épitoges, de scapulaires et de chasubles. Le quartier latin grouillait de savantes personnes qui piaillaient telles des volailles de basse-cour. Sur leur passage, ils écartaient la foule d’un air d’autant plus fendant qu’ils devaient être encore peu instruits.
    Je me rendais souventes fois en la cathédrale dédiée à Notre-Dame, aux lumineuses rosaces serties de plomb. Les vitraux inondaient la nef, le transept et le chœur d’une lumière pieuse et chaleureuse, presque aussi belle que celle qui baignait la Sainte-Chapelle du Palais de la Cité.

    Un jour d’été, l’orage menaçait. Après la célébration d’un Te Deum en la cathédrale, je me réfugiai en la librairie du Palais du Louvre, sis la rive droite de la Seine.
    La chance me sourit. Plusieurs codex, soigneusement alignés sur des étagères, compilaient des biographies et des chroniques relatant les règnes des rois de France, dans l’ordre chronologique.
     
    Au cours de la période qui s’étendait de l’an de grâce 1285 à l’an 1314, sous le règne de Philippe, quatrième du nom, dit Le Bel, je mis la main sur un registre d’exception, dont j’ignorais l’existence à ce jour. Le document portait, sur sa couverture à ais de bois recouvert de cuir, un titre : Processus contra Templarios . Toutes les minutes du procès contre les frères templiers et l’Ordre du Temple de Salomon.
    Entièrement rédigées en latin, elles retraçaient copie des archives secrètes du Saint-Siège. Tous les actes des procès intentés contre l’Ordre par le roi Philippe et le pape Clément, cinquième du nom, entre les années 1308 et 1311.
    L’ouvrage comportait, sur chaque page, quelques ratures en marge, et le compte rendu des interrogatoires qui avaient eu lieu à Chinon et qui avaient été scrupuleusement reproduits sur cette copie par un clerc assermenté. Le tout était complété par des compilations de notes et des relevés d’observations.
     
    Aucune mention n’était cependant faite, ni de la dispersion du Trésor du Temple, ni du fabuleux et incroyable parchemin rédigé par Hugues de Payns, André de Montbard et les sept autres chevaliers fondateurs de l’Ordre, entre les années 1118 et 1128, dans les écuries du roi Salomon. Et, à la parfin, n’auraient-ils pas été envoyés en Terre sainte pour découvrir quelque chose de beaucoup plus important que le fabuleux trésor que les légions romaines de Titus, en l’an 70 après J. -C., avaient emporté à Rome ?
     
    Seules de vagues allusions étaient faites sur l’existence possible d’un document légendaire : certainement celui-là même dont j’avais gravé les mots dans ma mémoire. Jalousement conservé en la librairie de l’Ordre de Sainte-Marie des Allemands, il ne semblait pas avoir été porté à la connaissance des rois de France.
    Une arme redoutable qui ferait chanceler le trône de Saint-Pierre, s’il venait à

Weitere Kostenlose Bücher