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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dans l'enclos du Temple.
    Gaston lui raconta à son tour qu'il avait reçu Desgrais et La Goutte. Après leur avoir narré ses aventures, il les avait questionnés sur Pichon, Canto et Sociendo. Desgrais n'en avait jamais entendu parler mais La Goutte, grand amateur de garces, connaissait les puterelles d'un nommé Sociendo.
    â€” Je lui ai demandé de se mettre en faction devant leur maison. S'il voit notre homme, il le suivra et me rapportera ce qu'il aura appris.
    Le rapide dîner terminé, Louis se dirigea seul vers l'enclos du Temple, puisque Gaston avait trop de travail.
    *
    Devant le portail fortifié encadré de deux tours à archères, il dut attendre un moment, tant les gens se pressaient pour entrer dans l'enclos. En cette période de disette financière, des débiteurs venaient se mettre à l'abri de leurs créanciers ; le Temple étant lieu d'asile. Les officiers, en manteau des hospitaliers, vérifiaient cependant qu'ils disposaient des moyens de louer une chambre.
    Quand son tour arriva, Louis s'enquit de savoir si le comte de Bussy était là. L'hospitalier de garde lui répondit que non, mais le concierge de sa maison pourrait mieux le renseigner.
    Connaissant les lieux, Fronsac, traversa la grande cour, fit boire sa jument à l'abreuvoir devant le cabaret du Chêne-Vert , puis prit la ruelle qui contournait l'église Sainte-Marie-du-Temple.
    L'enclos avait tout d'une petite ville. D'ailleurs, les Templiers ne l'avaient-ils pas appelée la Villeneuve quand ils avaient construit la forteresse ? La ruelle se bordait de boutiques d'artisans et les chalands étaient nombreux. À un carrefour, il se dirigea vers le grand donjon dépassant des toits, puis déboucha dans une autre rue longée d'échoppes. Quelques maisons n'avaient cependant pas de boutique ; en particulier la plus vieille, une demeure de pierre à un étage, un peu de guingois à cause de son âge, dotée d'une minuscule fenêtre en façade et d'une porte voûtée en ogive. Au-dessus, creusée, une croix templière. C'était l'ancienne maison de Jacques de Molay devenue le logis de M. de Bussy-Rabutin.
    Fronsac descendit de cheval, l'attacha à un anneau et tira la chaîne de la cloche. Presque aussitôt, le valet qui assurait la garde et l'entretien des lieux vint ouvrir, le fit entrer et lui confirma l'absence du comte.
    â€” … Cependant monsieur, monsieur le grand prieur a reçu un courrier de mon maître lui annonçant son retour. Mgr de Condé viendra à Paris pour le retour de Sa Majesté et monsieur le comte l'accompagne, comme tous ses officiers. J'ai été prévenu que monsieur de Bussy serait présent jeudi ou vendredi, peut-être même plus tôt.
    Ayant demandé un papier, une plume et de l'encre, Louis écrivit un courrier prévenant le comte de sa visite et de son désir de rencontrer son secrétaire, M. Corbinelli. Il précisa qu'il logeait chez M. de Tilly.
    Le soir, chez Gaston, il apprit de la bouche de ce dernier que Sa Majesté entrerait dans Paris le mercredi soir. Gaston devrait se trouver au Palais-Royal à l'arrivée de la Cour.
    Fronsac avait envisagé de rentrer à Mercy après avoir vérifié les travaux dans sa maison, mais décida finalement de rester, puisque Bussy pouvait apparaître plus tôt. De surcroît, il souhaitait assister à l'entrée solennelle du roi, de la reine et de Mazarin afin de savoir comment les Parisiens les accueilleraient après leur fuite du 6 janvier et le siège de la ville.
    *
    Le mercredi 18, sur le point du jour, le tonnerre gronda à plusieurs reprises. Malgré la chaleur, ce n'était pas l'orage mais le bruit de pétards tirés de l'Hôtel de Ville pour préparer les esprits au retour du jeune Louis XIV.
    Gaston restant au Palais-Royal, Fronsac proposa d'emmener Armande en carrosse sur le chemin de Saint-Denis jusqu'à l'arrivée du cortège royal. La veille, les rues s'étaient pavoisées de tapisseries, de guirlandes et de fleurs. Ce matin-là, certaines façades affichaient tellement de décorations qu'on ne voyait plus ni les murs ni les colombages. À l'évidence, les Parisiens ne tenaient pas rigueur au roi et à sa mère qui les avaient pourtant affamés durant les deux mois du siège. Bien au contraire, ils semblaient

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