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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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« derviches tourneurs » à cause de la prière rituelle qu’ils font en tournant sur eux-mêmes comme des toupies, ce qui leur permet d’atteindre un état de transe où ils peuvent se concentrer sur le dieu qui est en eux.
    — Le dieu qui est en eux… répéta Reilly, qui avait retrouvé tout son sérieux. Cela me paraît légèrement gnostique sur les bords, non ?
    Tess leva un sourcil.
    — Exact, dit-elle, impressionnée. Je retire le « brute épaisse ».
    Elle réfléchit un instant. Le message spirituel était en effet identique. Elle relégua cette pensée dans un coin de son esprit et reprit :
    — Rumi et les membres de sa fraternité étaient basés à Konya. Il est enterré là-bas, son tombeau est devenu un grand musée. Konya. C’est sûrement à Konya.
    — Conrad est mort ici. Où ça se trouve exactement, Konya ?
    Tess essaya de se souvenir de ce que lui avait dit Abdülkerim.
    — A un peu plus de trois cents kilomètres à l’ouest de là où nous sommes.
    — Ce qui faisait un bon bout de chemin, à l’époque. Mais alors, comment le trésor se serait-il retrouvé ici ? Et qui s’en serait chargé ?
    — Peut-être la même personne qui a écrit ça, répondit-elle en montrant les caractères grecs sur le mur, son cerveau ayant déjà pris de l’avance, en quête de réponses. Mais Konya se trouvait en territoire soufi, à l’époque. C’est toujours le cas, d’ailleurs. Si le paquet de textes d’Osius a été apporté ici, la personne qui s’en est chargée était sans doute proche des soufis, à moins qu’elle-même ne l’ait été.
    — La personne, dis-tu. L’inscription sur le mur évoque « un homme et une femme », je te rappelle. Tu crois que notre femme mystérieuse aurait pu être cette soufie ?
    — Pas impossible. Le soufisme place les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, et bon nombre de saints soufis ont eu des femmes pour mentors, remarqua-t-elle avant de réfléchir une seconde puis de lancer : Il faut qu’on aille là-bas. On doit absolument se rendre à Konya.
    Reilly la regarda d’un air profondément dubitatif.
    — Allons, Tess, tu ne crois quand même pas que…
    — Ces changements ont été effectués pour une bonne raison, Sean. Et je crois vraiment qu’il y a une forte chance que le message qui nous est transmis soit que le trésor d’Osius a été confié à un drapier soufi habitant Konya, à charge pour lui de le conserver en lieu sûr, insista-t-elle. On partira de là.
    — Comment ?
    — On garde souvent la même profession génération après génération dans cette partie du monde. On va devoir trouver un drapier dont l’ancêtre était membre d’une des loges de Rumi.
    Reilly était loin d’être convaincu.
    — Tu crois vraiment que tu vas retrouver une famille de drapiers remontant à sept siècles en arrière ?
    — En tout cas j’ai bien l’intention d’essayer, répliqua-t-elle d’un ton railleur. Pourquoi, tu as une meilleure idée ?

53
    Konya, Turquie
    De rares étoiles précoces pointaient au firmament sur fond de soleil couchant quand un taxi lâcha Tess et Reilly au cœur d’une des agglomérations les plus anciennes de la planète.
    Chacune de ses pierres était baignée d’histoire. Selon la légende, c’était la première ville à avoir été érigée après le Déluge et, de fait, les archéologues avaient établi que des hommes avaient occupé ce site sans interruption depuis que des tribus s’y étaient installées au Néolithique, dix mille ans plus tôt. Saint Paul y avait prêché à trois reprises, la première fois en l’an 53, début d’une période glorieuse qui avait connu son apogée au XIII e siècle, lorsqu’elle était devenue la capitale du sultanat seldjoukide. A cette même époque étaient apparus Rumi et sa fraternité de derviches. La cité avait rapidement décliné après ses heures de splendeur sous l’égide des sultans, mais elle accueillait toujours l’un des sites les plus fréquentés de Turquie, ne le cédant qu’à Sainte-Sophie d’Istanbul : le mausolée du grand mystique, le Yesil Turbe, ou Mausolée vert, épicentre de la foi soufie, visité chaque année par une foule de deux millions de personnes venues lui rendre hommage.
    C’est à cet endroit que Tess avait décidé qu’ils entameraient leur quête.
    Elle savait que celle-ci ne serait pas facile : le soufisme était toujours proscrit en Turquie, et il n’y avait ni loges à

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