La mariage du Viking
qu’il ne se trompait pas.
— Trop saint pour vous toucher, n’est-ce pas ? railla-t-il cruellement.
— Comment osez-vous me parler de lui, barbare !
Elle leva la main pour le gifler, mais Einar lui saisit le poignet au vol et le serra si violemment que Meradycedut ravaler des larmes de douleur. Puis, d’un geste sec, il la relâcha.
— Seriez-vous jaloux ? osa-t-elle demander dans un murmure.
— Vous êtes ma femme, maintenant. Je me promets de vous faire oublier tous les hommes que vous avez connus !
Sans lui laisser le temps de répliquer, Einar étreignit la Saxonne et l’embrassa sauvagement. Libre à elle de penser à son prêtre, si bon lui semble ! Au moins s’emparerait-il du corps, à défaut d’en posséder l’âme !
— Arrêtez ! hurla-t-elle alors en s’arrachant à l’étreinte.
Figé de stupeur, la poitrine soulevée par son souffle court et puissant, Einar laissa la jeune femme s’écarter. Tous deux se retrouvèrent face à face, tels deux guerriers désarmés au milieu d’un champ de bataille.
Alors, Meradyce fixa son adversaire, qui, cette fois, fut incapable de soutenir son regard bleu.
— Voulez-vous vraiment de moi ? interrogea-t-elle d’une voix presque inaudible.
— Que… voulez-vous dire ?
— Svend a ordonné que vous me preniez pour épouse. Vous m’avez assuré que je l’étais. Je veux savoir, Einar. Voulez-vous vraiment de moi pour femme ?
— Oui !
Peu lui importait, maintenant, que Meradyce devinât en lui de la faiblesse ou de la force. D’une longue foulée, il la rejoignit et la prit dans ses bras.
— Oui, Meradyce, je veux que vous soyez ma femme. J’ai besoin de vous, de votre amour. Je vous en prie, acceptez de devenir mon épouse.
Sans attendre de réponse, ses lèvres vinrent écraserles siennes dans un baiser passionné, qui révélait tout ce que des mots n’auraient pu dire.
Meradyce y répondit avec enthousiasme. Alors qu’elle sentait Einar s’embraser tout entier, un sentiment de triomphe et de désir mêlés s’empara de tout son corps, tandis qu’une passion ardente s’immisçait en elle, se glissait jusqu’au plus intime de sa personne.
Les boucliers dont tous deux se protégeaient venaient tout à coup de se briser.
Meradyce désirait cet homme. De toute son âme, de tout son être.
S’écartant légèrement de son compagnon, d’une main fiévreuse, elle commença de délacer le col de la tunique, et ne put résister au plaisir envoûtant de presser les lèvres sur la peau tannée. Puis, elle glissa une main sous la rude étoffe de laine et la laissa se promener le long des puissants muscles du torse.
Einar laissa échapper un gémissement tandis que sa paume remontait contre le dos de Meradyce, et que l’autre lui recouvrait un sein. Sous ce contact, la Saxonne frissonna de délice. Puis, saisie d’une hardiesse qu’elle ne se connaissait pas, elle agrippa les pans de la tunique et débarrassa Einar de son vêtement. Malgré la faible lueur, elle devina chaque muscle, chaque contour du torse basané.
Alors, incapable de détacher de lui son regard, elle défit à la hâte la cordelette qui fermait le col de sa robe.
Son corps, ardent de désir, resta insensible au froid, qui ne fit que lui caresser la peau.
— Einar, dit-elle dans un souffle, prenez-moi.
Oui, il allait la prendre, la faire sienne. Mais sans hâte. Il voulait goûter pleinement son triomphe.
Un long moment, il contempla le corps merveilleuxde son épouse, puis il lui prit tendrement le menton et lui sourit, ravi à l’idée qu’il ne l’avait en rien forcée. Meradyce montrait autant d’enthousiasme que lui. Elle se donnait à lui, de son plein gré.
Comme il la caressait avec fièvre, elle s’arc-bouta contre son corps et, soudain, Einar perdit toute patience. Il souleva la jeune femme dans ses bras et la déposa sur le lit. Puis, d’une main nerveuse, il ôta ses braies et vint s’allonger auprès d’elle.
Plongeant dans le sien un regard débordant de tendresse, il lui murmura :
— Je ferai tout pour que vous ne souffriez pas, Meradyce.
Une telle expression de confiance la transfigura, alors, qu’Einar en eut un instant le souffle coupé.
— Je sais, Einar, dit-elle dans un sourire. Je sais aussi que la douleur sera brève et vite oubliée.
D’une pression sur l’épaule, Meradyce l’attira contre elle.
Malgré l’irrésistible envie qu’il avait de plonger en elle, de se perdre en elle,
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