La mariage du Viking
pousser des cris perçants, tandis que le thane frappait Lars de son épée. La lame acérée transperça le flanc du Viking, qui continua cependant de menacer ses ennemis avec de violents moulinets de son bras armé.
Un autre soldat se jeta sur lui par-derrière, pour se retrouver à terre, couvert de sang.
Mû par une folie meurtrière, Lars refusait de cesser le combat. Le regard chargé de haine, il se dirigea tout droit vers Ingemar.
— Rejeton de Loki ! cracha-t-il dans sa rage. Fille de Hel ! Je maudis le jour de ta naissance ! Je maudis le jour où j’ai quitté mon village pour te suivre !
Lars saignait de multiples blessures mais continuait sa progression, ignorant les coups mortels des soldats qui, l’un après l’autre, le pourfendaient de leur épée. Arrivé devant la jeune femme, épuisé, vidé de son sang, il souleva sa hache dans un dernier effort et l’abattit sur sa victime.
Ingemar, la traîtresse, s’écroula, morte. Elle ne pourrait plus mener les Saxons au village viking.
Alors, Lars arracha son arme plantée dans la poitrine d’Ingemar, se retourna et dégaina son épée. A présent, il pouvait en tout honneur rejoindre les dieux dans le Valhalla.
***
Kendric considéra d’un air dégoûté le corps sans vie du Viking. Autour de lui gémissaient les soldats blessés tandis que les guerriers encore alertes reprenaient peu à peu haleine.
— Otez de ma vue cette fiente insupportable ! ordonna-t-il à l’un de ses hommes. Qu’on le dépèce et qu’on cloue sa peau bien en vue sur la porte de l’église, pour aviser les barbares, qui oseraient encore m’attaquer, de ce qui les attend !
Comme il se baissait pour ramasser l’épée ensanglantée de Lars, Kendric avisa le corps d’Ingemar.
— Sortez-la d’ici, elle aussi. Et le lit, brûlez-le. Brûlez-la avec.
Quand sa main cruelle se fut refermée sur la garde de l’épée, il ajouta :
— Et trouvez-moi Selwyn.
***
Selwyn considéra d’un œil horrifié la chambre du thane. Des flaques de sang maculaient encore le sol, et Kendric ne s’était pas soucié d’ôter sa tunique tachée.
— Vous m’avez fait mander, Messire ? demanda-t-il, au bord de la catalepsie.
— Oui. Tu vas nous conduire au village viking.
Le thane prit alors place sur une chaise imposante, le fourreau de son épée venant cogner l’accoudoir de bois.
— Moi, Messire ?
— Oui, toi.
— Mais… j’ignore où se trouve ce village.
— Si, tu le sais, Selwyn.
— Non, Messire, je vous le jure sur…
— En es-tu certain ? insista Kendric, qui se leva d’un bond pour venir coller la lame de son épée, contre la gorge du gros homme.
— Messire, je vous en supplie ! Je… je n’en suis pas certain, mais j’ai peut-être une idée.
— C’est bien ce qui me semblait, reprit le thane en abaissant son arme d’un geste méprisant. Nous embarquons demain.
— Parfait, Messire.
Un frisson lui parcourut le dos quand il songea que, si les Vikings l’apercevaient sur le navire saxon, sa vie ne vaudrait plus grand-chose.
Par ailleurs, s’il refusait d’obéir à Kendric, c’était la mort certaine.
***
— Dois-tu vraiment partir ? demanda Meradyce, allongée sur le lit à côté d’Einar.
— Rien ne m’y oblige, dit-il en lui embrassant le front. Mais Thorston pense qu’il ne trouvera plus de vin à revendre au printemps s’il ne part pas maintenant. Et Svend semble y avoir pris goût.
— Et, bien sûr, tu dois l’accompagner ?
— Ai-je encore le droit de prendre mes propres décisions ? plaisanta-t-il en se levant pour passer sa tunique.
A vrai dire, Einar ne désirait pas partir avec Thorston,mais ce dernier lui avait assuré qu’il trouverait un excellent fabricant de berceaux dans le village où il voulait vendre son vin. Le Viking avait donc décidé de l’accompagner, mais voulait ménager la surprise à Meradyce.
— Bien sûr, mon amour. Mais tu vas me manquer. Combien de jours seras-tu absent ?
— Je l’ignore. Nous avons d’excellents chevaux, mais il y aura peut-être encore de la neige dans les vallées. Notre voyage ne devrait pas dépasser une semaine.
— Einar ?
— Oui, ma chérie ?
— Quand Adelar devra-t-il retourner chez lui ?
— Bientôt, nous allons pouvoir prendre la mer, répondit le Viking que l’expression triste de Meradyce affligeait.
— J’espère que je ne serai pas aussi malade, cette fois.
— Tu ne pars pas,
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