La mariage du Viking
présent ? A tuer encore ?
La Saxonne reposa l’arme auprès du corps de Svend.
***
L’air méprisant, Kendric regarda Meradyce s’avancer vers lui. Elle portait en elle un rejeton barbare, sa magnifique chevelure avait disparu, et elle avait de plus une pâleur et une maigreur affligeantes.
Elle restait cependant à ses yeux la femme la plus belle qu’il eût jamais vue.
Néanmoins, il s’en méfiait. Ne l’avait-il pas vue secourir le chef viking ? Et puis il la savait trop orgueilleuse pour survivre à un viol. Donc, il en déduisait qu’elle avait dû se donner librement à l’un de ces barbares.
Alors qu’elle avait eu l’audace de se refuser à lui !
— Kendric, prends-moi avec toi, dit-elle.
— Avec plaisir.
Oui, il la prendrait. Un jour…
Mais, pour l’heure, l’inquiétude qu’elle ressentait pour la pucelle qu’il tenait contre lui ne lui avait pas échappé.Que représentait donc cette Viking pour Meradyce ? Mais la réponse pouvait attendre…
— Tu es toujours aussi belle, déclara-t-il avec un sourire de compassion.
Puis, le thane poussa Endera vers le groupe de femmes que l’on entassait comme du bétail dans le bateau.
Meradyce ne manqua pas de remarquer l’expression méprisante de Kendric. Pourtant, elle se moquait éperdument de ce qu’il pouvait penser d’elle, du moment qu’elle pouvait venir en aide aux autres.
— Ta grossesse te sied à ravir, poursuivit-il. Bien que je regrette de n’être pas arrivé plus tôt pour… te venir en aide.
— Tu es là, maintenant, dit-elle d’une voix tranquille. Tu as retrouvé ton fils. Tu as eu ta revanche. As-tu besoin aussi d’emmener ces femmes et ces enfants ?
Visiblement irrité par cette question, Kendric grimaça tandis que Meradyce s’empressait d’ajouter :
— Ils ne feront que compliquer ton voyage.
— Cela ne devrait pas t’importuner, Meradyce. En les vendant comme esclaves, j’obtiendrai largement de quoi payer ce navire et la reconstruction de notre village.
— Comment nous as-tu trouvés ?
— Cela n’a pas d’importance, répondit-il avant de la toiser d’un regard indécent. La brute qui t’a mise dans cet état est-elle encore de ce monde ?
— Non, mentit la jeune femme.
— Bien, répliqua-t-il en lui prenant la main. Tu peux venir avec moi.
Muette, Meradyce laissa le thane l’emmener sur le drakkar.
***
La fatigue tassait Einar sur sa selle. D’ordinaire, ils s’arrêtaient la nuit dans un petit village pour se reposer, mais il avait terriblement hâte de rentrer chez lui.
La pluie incessante avait retardé leur départ et rendu les chemins impraticables tant ils étaient boueux. Thorston avait bien tenté de gagner une journée ou deux, mais Einar s’était montré intraitable.
— Nous ne sommes plus très loin, annonça ce dernier à Thorston qui s’assoupissait sur son cheval.
— Que… ? Que dis-tu ? marmonna-t-il dans un sursaut. Oh ! nous arrivons bientôt ? Tant mieux. J’ai les reins en charpie. Chevaucher de si longues heures durant m’épuise. Je comprends ton impatience, Einar, mais tu devrais prendre pitié d’un vieil homme comme moi.
— Tu admets donc être trop vieux pour partir marchander à l’autre bout du pays ?
— Jamais je n’ai dit une telle chose ! s’indigna Thorston. Mais, de là à chevaucher des journées entières…
— J’imagine déjà comme Olva sera contrariée par le retard que nous avons pris, observa Einar d’un air innocent.
— Me tiendrais-tu pour responsable du mauvais temps, Einar ? Je n’ai pas demandé à Odin ou à Freya de faire tomber la pluie. Je crois que tu t’inquiètes surtout de rater la fête du printemps.
— A propos de fête, lança Hamar qui fermait la marche derrière la colonne de chevaux, Svend ne sera pas très heureux d’apprendre que tu as vendu tout ton vin.
— Il n’aura qu’à s’en prendre à lui-même, rétorqua Thorston en se tordant sur sa selle. Je lui en aurais gardé un peu s’il m’en avait offert un bon prix. Tout le monde sait qu’il donne toute sa fortune aux femmes !
Les hommes du cortège se mirent à rire. CommeEinar, ils attendaient avec impatience de retrouver leurs familles au village. Sans être réellement long, ce voyage avait été marqué par un retard des moins appréciés. Toutefois, comme la plupart d’entre eux avaient accompli de fructueux échanges, personne ne songeait à se plaindre.
— Svend ne sera pas
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