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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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des royaumes de France et d’Angleterre, et le chevalier Foulques de Montfort. Tout au moins à ma connaissance.
     
     

     
     
    La haine qu’inspirait aux hérétiques albigeois notre Saint-Père le pape, les cardinaux, les évêques, les ordres dominicains et tous les membres de notre clergé, justifiait qu’Éléonore de Guirande se soit esdreciée contre le Saint-Siège pour avoir tenté, en vain, de mettre la main sur les fioles. Si elle tenait l’hérésie pour religion, comme je le supputais fortement.
    En réalité, pour les hérétiques albigeois, l’eau et le sang du Christ, n’avaient pas la valeur inestimable que nous leur donnions. Et certainement pas ceux du Saint-Graal.
    Le Christ n’était qu’une des neuf incarnations d’une âme dans un corps d’homme par le Dieu Mauvais sur la Terre, ainsi que l’était tout être humain à sa naissance.
    J’eus l’intention de rendre visite au chevalier Romuald Mirepoix de la Tour, qui croupissait dans une cellule du château de Commarque depuis que j’avais fait procéder à son enchefri-nement par le capitaine d’armes. Mais je fis auparavant le point sur l’état de mes connaissances, de mes doutes et de mes découvertes récentes. En fait, il s’avérait que :
     
    I. Le trésor des hérétiques albigeois existait certainement ; il avait été accumulé au fil du temps, suite aux donations de riches hérétiques qui en avaient fait don à leur Église. Peut-être était-il attesté par des titres ou des lettres à changer qui auraient été émis par des marchands-banquiers chargés d’en assurer la garde et la gestion ? Si tel était le cas, ces documents, cachés en grand secret après la prise du château de Cabaret, auraient été acheminés de la Montagne noire vers la forteresse de Montségur.
    II. Le mystérieux parchemin, que j’avais découvert en faisant jouer la mécanique secrète de la croix cléchée, portait le sceau de l’Ordre du Temple et les paraphes de ses plus hauts dignitaires, le grand maître, le visiteur général, le précepteur de Normandie et probablement celui du précepteur de l’Ordre pour l’Aquitaine.
    Il faisait allusion à un fabuleux trésor, à l’eau et au sang du Christ. Mais, s’agissait-il du trésor des hérétiques ou de la partie cachée du trésor du Temple, dont la rumeur laissait entendre qu’il avait échappé aux investigations acharnées des agents du roi, quarante ans plus tôt ?
    III. Il avait été plié et inséré dans la couverture à ais de bois du précieux codex qui relatait les dogmes, les rites et les événements de la tragédie des hérétiques albigeois.
    Portant les initiales des trois seigneurs qui étaient présents en la forteresse de Montségur, peu avant que le château ne se livrât aux croisés plus d’un siècle plus tôt, il n’apportait de précisions que sous la forme d’une énigme étrange et complexe que j’étais parvenue à traduire en partie.
    IV. Un accord aurait-il été passé entre les hérétiques albigeois et les maîtres de l’Ordre du Temple de Salomon ? Je ne le savais point, mais la châtelaine ne pouvait l’ignorer.
    V. Éléonore de Guirande était certainement une descendante de la famille de dame Guirande de Laurec, ensevelie dans le puits du château de Lavaur, en l’an 1211, ou de son frère Aymeri de Montréal, pendu par les croisés à la même époque après la prise de leur château.
    VI. La baronne était très certainement hérétique et ne m’avait pas encore avoué les ultimes informations qu’elle détenait sur le secret des Albigeois. Plusieurs d’icelles étaient pourtant indispensables pour dénouer tous les fils de cette trame passionnante, mais ô combien étrange.
    VII. Le sire de Castelnaud de Beynac, cousin éloigné du baron de Beynac, pouvait être apparenté avec le légat pontifical, Pierre de Castelnau, occis par un écuyer du comte de Toulouse, peut-être à la solde d’un prélat mandaté à cette fin par le Saint-Siège, pour justifier et déclencher la répression militaire contre les hérétiques albigeois.
    VIII. Ce dernier point, s’il s’avérait exact, remettait en question toutes les idées reçues à ce jour, provoquant un émoi sans nom, susceptible de faire vaciller les piliers, les fondements mêmes du trône de Saint-Pierre. Mais ils seraient particulièrement difficiles à vérifier, avec les seuls moyens dont je disposais. Et les preuves, délicates à établir dans l’état de

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