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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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tombes, une autre il trouve
    En marbre, qui semble être neuve,
    Sur toutes autres plus riche et belle.
    Le chevalier, le moine interpelle
    Et dit : « Ces tombes ici qui sont,
    À quoi servent-elles ? Et il répond :
    « Vous avez les lettres lues.
    Si vous les avez entendues,
    Donc, savez bien ce qu’elles disent
    Et ce que les tombes signifient. »
    — Et de celle-ci, la plus grande, dites
    À quoi elle sert. » Et l’ermite
    Répond : « Je vous le dirai assez :
    C’est un sépulcre qui a surpassé
    Tous ceux qui onques furent faits. »
    (…)
     
    Éléonore de Guirande leva vers moi des yeux de carpe farcie et s’exclama :
    « Je vous soupçonne de m’embufer. Soit vous faites erreur dans vos savants calculs, soit vous vous jouez de moi, de ma crédulité, de la généreuse confiance que je vous accorde ! Ce passage ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà !
    — Rien que vous ne pressentiez déjà, rectifiai-je. En revanche, ce texte m’inspire au plus haut point, car moi, je sais à présent, de façon quasi certaine, où gît le trésor de vos ancêtres albigeois, lui dis-je d’une voix lasse. »
    La baronne s’adoucit. Elle me supplia de lui ouvrir mon cœur, à défaut de bien vouloir lui écarter les cuisses pour jouir de quelque libidineuse fornication. Elle se fit cajoleuse, chatemite à souhait, langoureuse, lascive, aimante.
    Rompu aux stratagèmes versatiles auxquels elle m’avait habitué depuis mon arrivée à Commarque, je me gardais bien de lui avouer que je m’étais rendu, seul et en grand secret, dans la salle souterraine sur la voie de laquelle Marguerite m’avait mis.
     
    Un examen attentif des lieux, de la vaste table ronde qui trônait en son milieu, des sièges, des statuettes d’argile, des murs et des cénotaphes des chevaliers des douze Maisons m’avait convaincu de la justesse de mes calculs.
    En plaçant judicieusement, à un endroit bien précis et à une date qui restait à déterminer, l’une des fioles contenant l’eau et le sang du Christ, on devait pouvoir faire jouer une mécanique mystérieuse qui ouvrirait l’emplacement où gisait le trésor des hérétiques albigeois. Ou ce qu’il resterait de ces fameuses lettres à changer dont les marchands et les banquiers étaient par trop friands pour mon goût.
    Ce qu’il en resterait après cinquante ans passés à croupir dans une humidité naturelle qui avait du en altérer l’écriture ou les seings. À moins qu’elles n’aient été aussi bien protégées des dégradations du temps que les deux parchemins du chilindre.
    J’avais toutefois découvert que, sauf à prendre moult précautions, quiquionques auraient tenté de faire main basse sur icelles sans être initié au terrible piège qui les protégeait, seraient inévitablement ensevelis sous un amas considérable. Sous des centaines, que dis-je, des centaines de milliers de livres de pierres.
    Si l’on n’y prenait garde, la clef de voûte se briserait, disloquant tout l’édifice qui s’effondrerait et deviendrait un magnifique tombeau pour les profanateurs. Pour transformer en gisants de pierre, dans les entrailles de Lucifer, ceux dont la main serait souillée par crime de sang ou acte de félonie , selon l’avertissement clairement écrit sur le parchemin des maîtres du Temple.
    Et le trésor des hérétiques albigeois serait enfoui à tout jamais dans les profondeurs de la Terre. Jusqu’à la fin des temps.
     
     

     
     
    Pour découvrir quels étaient les vers du roman du Chevalier de la Charette qui dévoilaient le secret du parchemin, j’avais fini par comprendre que, si les croix potencées étaient qualifiées de magnifiques, c’est qu’elles avaient une grande valeur. Or donc, qui dit valeur, dit addition ou multiplication, avais-je pensé. Je testai le bien fondé incontinent. Il me suffit dès lors d’additionner les nombres contenus dans chacune des cases des croix potencées inscrites à l’intérieur du carré parfait pour vérifier la vraisemblance de mon hypothèse.
    Le début du passage correspondait au nombre obtenu par les deux croix inférieures, celles qui partaient du bas de l’eschaquier, symbolisant la Terre ou le Dieu mauvais. La fin du passage, c’est-à-dire le dernier vers à retenir pour en délimiter l’extrait, était obtenu en procédant pareillement, par addition des nombres contenus dans les cases des deux croix supérieures, celles qui s’élevaient vers le Ciel ou le

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