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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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Isabeau pouvaient-elles expliquer le secret des douze Maisons ? Et celui de la date étrange, l’an 642 par az-samt 31.47, le jour de Rabi’ou Al-Awwal, à laquelle la caverne du Temple scintillerait de mil feux d’or  ? Ou, pour le moins, me mettre sur la voie de l’une et de l’autre ?
     
     

     
     
    Notre nouveau maître haubergier, maître Pierre, lors d’un entretien que j’eus à huis clos, confirma les tristes soupçons que je nourrissais à rencontre de mon ami, Arnaud de la Vigerie.
    Icelui s’était rendu autrefois au village des Mirandes et avait pris langue avec le maître forgeron, en sa présence. Il avait tout simplement tenté d’acheter le silence d’Auguste Taillefer sur ma visite, au jour et à l’heure de l’assassinat du chevalier Gilles de Sainte-Croix ! Il avait prétendu agir sur ordre du baron de Beynac, en lui baillant dix écus d’or.
    Le maître forgeron l’avait proprement éconduit, en lui déclarant que, par Vulcain, il ne prenait d’ordres que de la bouche du baron lui-même.
    Ainsi, Arnaud, celui qui avait été pendant si longtemps mon plus fidèle ami, m’avait trahi en tentant de détruire le seul alibi qui pouvait m’innocenter de ce crime crapuleux.
    L’haubergier croyait mordicus que le sire de la Vigerie était responsable de la mort de son cousin, pour avoir trafiqué la mécanique du treuil qui rouillait la herse de la porte de Boines.
    L’étau se resserrait sur Arnaud. Je n’avais aucune raison de douter de la bonne foi du maître haubergier parce qu’il accepta que sa déclaration fut consignée par le curé de notre paroisse, en présence du chevalier Guillaume de Lebestourac, agissant en qualité de témoin à l’acte.
    Alors que je profitais de l’occasion pour mettre au point le piège que j’envisageais de tendre à cet autre traître, félon et meurtrier qui sévissait dans l’enceinte de notre village, Guillaume de Lebestourac m’apprit sous le sceau de la confidence que la rumeur du décès du baron de Beynac lui était parvenue aux oreilles, de l’aveu de ses propres écuyers.
    De sorte qu’à présent, toute la garnison saurait bientôt que le baron de Beynac avait passé les pieds outre. Ce que je voulais justement éviter à tout prix à l’approche de la bataille anglaise. L’autorité dont il m’avait investi s’effriterait comme château de sable si la rumeur allait bon train.
     
     

     
     
    « Ma Dame, n’auriez-vous point clabaudé la mort de votre époux à d’aucuns ? Répondez, je vous en conjure ! m’exclamai-je en franchissant la porte qui ouvrait sur la chambre de la baronne.
    — Voyons, gentil damoiseau, la nouvelle m’a trop réjoui le cœur pour que je la partage avec d’aucuns. Je ne m’en suis pas plus ouvert que mes cuisses ne s’escambillent devant le premier venu.
    — Alors je crains le pire ! Dans l’état d’insatisfaction charnelle qui est le vôtre, ne seriez-vous point prête à vous laisser pastisser par le premier venu ? Avouez que vous avez commis le péché de chair avec Romuald Mirepoix de la Tour, votre frère en la confrérie. Et ne niez pas : il l’a reconnu dans le mémoire qu’il m’a remis. » Clic et Clac, sur le seuil, approuvèrent en jappant de connivence.
    « Romuald ? Ah ? Oui… c’est possible. À dire vrai, je n’en ai plus souvenance, me dit-elle en passant une main sur son front d’un geste las. Et quand bien même ! Vous savez que notre religion nous permet l’union libre.
    — Soit, mais depuis lors Raoul d’Astignac, notre capitaine d’armes, ne se serait-il pas aussi glissé dans votre couche ?
    — Que nenni, il le souhaitait de façon pressante, mais l’homme est trop fourbe. Je l’ai toujours éconduit. Non, messire Bertrand, depuis votre arrivée impromptue en notre village, je réserve mon appétit charnel à vous. À vous seul. Et peut-être prochainement à mon chevalier servant, ce bon Foulques de Montfort. Ne suis-je point veuve et épousable à présent ?
    — Veuve certes, épousable, ce sera au chevalier de Montfort d’en juger. »
    Foulques de Montfort ne l’épouserait jamais s’il avait commis le crime dont je le soupçonnais ou s’il en avait été témoin ou complice du meurtre du chevalier Gilles de Sainte-Croix.
    La châtelaine ignorait en effet le doute terrible qui m’avait assailli lorsque j’avais découvert récemment sur les registres des trois paroisses qu’il n’était ni en la forteresse de

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