Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
Vom Netzwerk:
d’icelui, avant qu’elle ne mariât le baron Pons de Beynac.
    Les arbres généalogiques de nos familles se rejoignaient par Marie de Guirande, ma marâtre, mère d’Isabeau et sœur d’Éléonore. Mais, plus extraordinaire encore, le document portait plusieurs seings et sceaux qui en attestaient l’authenticité de manière irréfragable :
    Philippe , quatrième du nom (dit le Bel), roi de France Louis , dixième du nom (surnommé le Hutin), roi de France Philippe, cinquième du nom (dit le Long), roi de France Charles , quatrième du nom (dit le Bel), roi de France avant-dernier des signataires, en l’an de grâce 1328, année de ma naissance. Le denier paraphe, établi en l’an 1332, était celui du premier des Valois, Philippe , sixième du nom , régnant encore ce jour sur le royaume de France.
     
    Pourquoi le baron de Beynac n’avait-il onques fait la moindre allusion au remariage de mon père avec Marie de Guirande alors que je n’avais que quatre ans ? Il venait d’emporter le secret dans sa tombe. Il avait pris ma demi-sœur sous sa protection ainsi qu’il l’avait fait avec moi, après le sacrifice de notre père Thibaut lors de la triste bataille de l’Écluse.
    Le hasard, après des mois d’une sécheresse exceptionnelle, m’avait permis d’apercevoir le chilindre qu’une pluie torrentielle avait raqué dans le gourd qui s’était formé. Qui avait bien pu le sceller en cet endroit, dans ce muret ? Isabeau ? Née en l’an de grâce 1332, elle avait été atteinte de cécité pour des raisons encore non élucidées à l’âge de onze ans, vers l’an 1343.



 
     
    Serait-ce une enfant de cet âge qui aurait caché ce document ? Pour quelles raisons ? Comment lui était-il parvenu ? Par la grâce du baron, feu mon compère de baptême ? Pourquoi, s’il tenait à garder le secret, n’avait-il pas conservé les parchemins dans le coffre de sa librairie en la forteresse de Beynac ?
    Les paraphes des rois de France, je les devais probablement à mon grand-père Louis, qui avait été élevé à la cour de notre saint roi, après la fin tragique de mon aïeul Hugues, à la bataille de Mansourah. Au siècle dernier. À qui je devais l’honneur d’écarteler mes armes aux lys de France {xxx} .
    L’histoire se bouclait sur elle-même. Elle remontait au septième pèlerinage de la Croix. Et plus loin encore dans le temps. À l’époque de la tragédie des hérétiques albigeois.
     
    L’autre parchemin me confirma (Éléonore de Guirande me l’avait laissé entendre), qu’en vertu d’une règle de primogéniture mâle ou femelle, Isabeau était jusqu’à ce jour d’hui la dernière héritière du fabuleux trésor des Parfaits. Sans avoir à le partager avec quiquionques. Et encore moins avec sa tante. Adieu sa dot ! Cette information me laissa de glace. À vrai dire, elle me réjouit.
    Je souhaitais que ma sœur, à défaut de pouvoir l’épouser moi-même, se mariât un jour et mît au monde une belle descendance. Une descendance qu’elle ne paraissait pas désirer, à en croire la châtelaine. Mais je devais prendre les déclarations exaltées de la baronne avec moult précautions, persuadé qu’elle était plus préoccupée de la sauvegarde de ses intérêts que de ceux de sa nièce.
    Or donc, j’étais resté de glace jusqu’à ce que je réalise, qu’à défaut d’avoir un héritier mâle ou femelle, l’héritage me revenait de jure, à moi, son plus proche parent, sauf à elle d’y renoncer au profit d’un héritier de son choix.
    Mais un tel acte de renoncement devrait alors obéir à une procédure complexe qui garantissait que le donateur était sain de corps et d’esprit et n’agissait pas sous la contrainte. L’acte de donation qui valait renoncement au profit d’un tiers, d’un ordre militaire ou religieux ou d’une confrérie, devait être passé par-devant un notaire assermenté. Une mention spéciale devait alors être portée sur l’acte, écrite de la main du donateur. Ce mot de passe était, d’après le texte que j’avais sous les yeux, transmis aux héritiers par tradition orale.
    Il en résultait qu’à défaut de le connaître, personne ne pourrait revendiquer l’héritage des hérétiques albigeois. Les précautions incroyables dont s’étaient entourées les parties prenantes pour éviter que le trésor ne soit détourné par des mains peu scrupuleuses ne pouvaient s’expliquer que par son importance considérable. La

Weitere Kostenlose Bücher