Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
Vom Netzwerk:
que je ne pus réprimer à mon tour, une irrésistible envie de raquer. Je dégurgitai incontinent tout ce que je venais de mâchouiller peu avant. Une forme sanguinolente, déchiquetée, méconnaissable, gisait devant nous dans une mare de sang. La paille ne l’avait pas encore bue.
     
    L’hydre de Lerne aurait eu, selon la légende, plusieurs queues et plusieurs têtes. Dès que l’on tranchait l’une ou l’autre, elles repoussaient aussitôt.
     
    Mais aucun des membres du supplicié ne repousserait à jamais .
     
    L’Hydre n’était point là, céans, dans la cellule . Mais elle était tapie, sournoisement , à l’intérieur de ce village fortifié .

Les oiseaux de Stymphale, ou le signe du Verseau dans la constellation du zodiaque.
     
    Le sixième des douze travaux d’Héraclès
     
     
     
     
    Chapitre 6
    À Commarque, en août de l’an de grâce MCCCXLVIII, jusqu’au jour de la Sainte Marie-Madeleine {xxii} .
     
    Vers dix heures dans la matinée, le ci-devant Julien Liorac avait été écroué dans le cachot du donjon, sur mon ordre. Escorté par messire d’Astignac, le capitaine d’armes, je m’y étais rendu peu après.
    Le capitaine m’avait confirmé qu’il n’avait réuni ni preuves formelles ni témoignages sur sa culpabilité, mais qu’il n’avait aucune raison de douter de sa mauvaise foi. Personne d’autre que lui ne pouvait s’être tenu derrière les créneaux du donjon lorsque le trait avait été décoché.
    Il n’avait cependant pu, ni lui faire avouer sa forfaiture ni se convaincre de la complicité d’aucuns dans cette tentative pour m’occire. Je n’avais probablement dû la vie sauve qu’à l’angle de tir très incliné sous lequel seul un arbalétrier de grande adresse, comme Étienne Desparssac, notre maître ès arts en le château de Beynac, aurait pu m’atteindre en pleine poitrine.
    La paille du cachot avait été fraîchement changée, mais le prisonnier ne disposait ni d’eau ni de récipient en guise de longaignes pour soulager sa vessie et son ventre ailleurs que sur la paille. J’avais exigé que l’un et l’autre soient mis à disposition.
    En l’absence du capitaine d’armes, parti quérir le nécessaire, j’avais tenté d’arracher des aveux au sergent. L’homme, non sans arrogance, avait prétendu ignorer à quoi je faisais allusion. Malgré la pénombre qui régnait dans le cachot, il ne pouvait cependant ignorer que je portais un linge autour de la cuisse et ne pas remarquer ma forte claudication.
    Face à toutes les accusations dont je l’avais accablé, il avait farouchement et superbement nié, avant de s’accoiser tout à trac et définitivement.
    Raoul d’Astignac était revenu avec un écuyer chargé d’une cruche et d’un seau en bois cerclé de fer, qu’il avait posés sur la paille, à portée de main de l’homme.
    En désespoir de cause, je déclarai à Julien Liorac que ma décision était prise : une table, montée sur des tréteaux serait dressée céans dans le cachot, dès le lendemain :
    « En vertu des pouvoirs de basse justice dont le baron de Beynac, notre maître, m’a investi en cette place, tu seras soumis au supplice de la pierre jusqu’à ce que ta langue se délie.
    « Nous te donnerons à boire pour te maintenir en vie le plus longtemps possible, mais ton corps sera enchâssé et comprimé entre deux fortes planches de chêne. Tu seras alors conduit à soulager ton ventre et ta vessie en caguant et en orinant sous toi.
    « Tu seras allongé sur le dos et, chaque jour, nous placerons un poids de quarante livres sur la planche du dessus qui t’écrasera du col aux genoux.
    « Le premier jour, tu sentiras une légère oppression et ton dos te cuira.
    « Le second, avec un poids de quatre-vingts livres sur ta bedaine, tu résisteras.
    « Le troisième jour, tu auras du mal à respirer.
    « Le quatrième jour, tes membres seront paralysés.
    « Le cinquième jour, tu auras perdu définitivement l’usage de tes jambes, car le sang ne pourra plus circuler dans tes veines-artères.
    « Le sixième jour, ta gorge sera sèche, mais tu ne pourras plus avaler l’eau du biberon ; ta cervelle, si tu en as une, sera congestionnée, tu commenceras à délirer comme sous l’effet d’une plante hallucinogène ; tes yeux sortiront de leur orbite, ils seront perlés de sang et tes oreilles bourdonneront.
    « Le septième jour, les premières côtes de ton échine, écrasée sous un poids de deux

Weitere Kostenlose Bücher