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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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d’une telle cruauté. Surtout eu égard à la noblesse du cœur et à la fragilité d’Isabeau de Guirande.
    — Votre nièce serait-elle fragile ? Boiteuse ? Naine ? Parlez !
    — Ne cherchez pas, messire, à me faire dire ce que je vous ai déjà dit ne pouvoir vous révéler. Vous le saurez bien assez tôt, lorsque vous la verrez. Elle est très jeune, belle et fragile. Je l’aime de grande tendresse. »
    La conspiration du silence. Toujours la conspiration du silence autour du mystère qui enveloppait ma gente fée aux alumelles. Quel terrible secret détenait-elle ? Je m’étais déjà posé cette lancinante question, mais me heurtais à un mur de silence.
    « Quel secret Isabeau détient-elle pour inspirer une telle réponse ? Quel rapport ce secret a-t-il avec votre dot ? Ou la sienne ? m’enquis-je, non sans agacement, en me levant et en m’approchant d’un coffre qui faisait office de librairie.
    — Elle est la seule à savoir où se trouv… »
    Éléonore de Guirande n’acheva pas sa phrase sitôt qu’elle me vit saisir un volumineux codex relié par des ais de bois, négligemment posé parmi d’autres ouvrages.
    Sur la couverture, une croix d’or cléchée, vuidée de gueules et cerclée de sable, avait attiré mon attention. Le même ouvrage que celui que j’avais vu en songe dans sa main, l’autre nuit, lorsqu’elle semblait errer au clair de lune.
     
    Elle se leva brusquement, heurta l’eschaquier dont certaines pièces se couchèrent sur le plateau, alors que je venais de gagner une nouvelle partie. Elle se jeta sur moi pour m’arracher l’ouvrage des mains.
    Je brandis le codex en l’air pour l’en empêcher et je posai fermement ma main dextre sur son épaule. Son visage était décomposé. Les pupilles noires de ses yeux dilatées au centre d’un iris doré tels ceux d’une chouatte aux aguets, lançaient des espars. Sa bouche durcit, mâchoires serrées. Elle siffla entre ses dents, sans achever sa phrase :
    « Rends-moi incontinent ce codex, sinon je… sinon je… »
    En proie à un grand émeuvement, ses mains grippèrent ma chainse de caslin. Les veines de ses doigts longs et fins saillirent fortement, au point que je craignis, un instant, que le sang n’en giclât. Elle recula précipitamment, les mains toujours grippées à ma chemise, la mienne toujours fermement plaquée sur son épaule à senestre.
    Je perdis l’équilibre à l’instant où elle trébucha et bascula en arrière. J’en lâchai le codex. Il tomba sur les lattes du plancher avec un bruit sourd. Je m’étalai de tout mon long sur elle, dans une position indécente.
    Dans notre chute, j’eus juste le temps de glisser ma main sous son couvre-chef pour éviter qu’elle ne se brisât le crâne sur les fortes planches du lattis de chêne. Ses mains lâchèrent ma chemise, ses bras s’écartèrent.
    Ses beaux yeux dorés, fermés un bref instant lors de notre chute, se fixèrent sur les miens avec une étrange et subite douceur. Ses lèvres s’entrouvrirent sur des dents d’une blancheur d’ivoire. J’en fus tout émoustillé.
    Elle replia ses mains sur le creux de mes reins, un peu comme si elle souhaitait accentuer la pression des cent soixante livres de mon corps sur le sien, livré, abandonné à ma volonté. Lorsque ses cuisses s’escambillèrent, je fus pris d’une violente et irrésistible envie de baiser les lèvres qu’elle m’offrait. Ma poitrine reposait sur ses fortes mamelles. Je sentis les tétines durcir et se tendre à mon contact.
    Je tentai de prendre appui sur les mains, de part et d’autre de son corps voluptueux, offert et, ô combien désirable. Ses mains glissèrent, puis remontèrent du creux de mes reins vers ma nuque, avec une infinie et délicate douceur qui émerveilla mes sens en éveil.
    La nuque et le front moites, le corps tendu comme un arc bourguignon fraîchement bandé, je me délectai du parfum suave et pourtant délicat de cette nouvelle senteur de violette. La même que celle dont Marguerite parfumait son corps depuis quelques jours.
     
    Elle ne dit pas un mot, mais son souffle s’accéléra, gonflant sa poitrine à chaque respiration. Ses mains glissèrent de ma nuque sur mes cheveux ébouriffés qu’elle laissa filer entre ses doigts écartés.
    Son bassin, large et généreusement offert, cloué sous le mien, ondulait très légèrement, dans un mouvement d’une lenteur diablement excitante.
    Ses yeux, grands ouverts à présent,

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