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La Marquis de Loc-Ronan

La Marquis de Loc-Ronan

Titel: La Marquis de Loc-Ronan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ernest Capendu
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bien.
    Au moment où Marcof et ses compagnons gravissaient l’escalier indiqué, un roulement de tambour, appelant aux armes les hommes du poste de garde, retentit dans la première cour.
    Ils s’élancèrent plus rapides que la pensée. À la faible lueur d’une lanterne fumeuse qui éclairait le corridor, ils distinguèrent deux portes se faisant face. L’une d’elles portait le numéro 7. L’autre était surmontée de cette inscription tracée en lettres noires :
    CHAMBRE DU SURVEILLANT
    Boishardy heurta violemment à cette dernière. Elle s’ouvrit aussitôt et Piétro parut sur le seuil. Il tenait à la main une petite lampe.
    – Que veux-tu, citoyen ? demanda-t-il.
    – Le prisonnier Loc-Ronan et le prisonnier Jocelyn.
    – Le citoyen Loc-Ronan ? répéta le geôlier.
    – Eh oui, tonnerre ! s’écria Marcof en avançant.
    La figure du marin se trouvait alors en lumière. Piétro poussa une exclamation joyeuse.
    – Marcof ! s’écria-t-il.
    – Tais-toi ! répondit le marin en tirant son poignard.
    – Ne me reconnais-tu pas ? Mais regarde-moi donc ! disait le geôlier tremblant de joie. Quoi ! tu ne veux pas reconnaître Piétro le Calabrais ?
    – Piétro ?
    – Lui-même.
    – Eh bien, si tu m’aimes toujours, mon garçon, rends-moi un dernier service… Fais sortir tout de suite MM. de Loc-Ronan et Jocelyn.
    – Le marquis ?
    – Oui.
    – Ils ne sont plus dans la salle commune.
    – Où sont-ils ?
    – Là, dans ma chambre. J’ai su que cet homme était ton frère, et je voulais le sauver.
    – Brave garçon ! s’écria Marcof dont les larmes sillonnaient le visage.
    – Ainsi Philippe est là ? demanda Boishardy.
    – Oui, messieurs, répondit le marquis de Loc-Ronan qui venait de pousser la porte et se précipitait dans les bras de ses amis.
    Keinec, pendant ce temps, pénétra dans la chambre et s’approcha vivement de la fenêtre donnant sur la cour. Il aperçut des sans-culottes portant des torches, et il reconnut Carfor parmi eux.
    – Nous sommes cernés ! s’écria-t-il.
    – Allons… dit Boishardy, il ne nous reste plus qu’à mourir.
    – Mais au moins nous mourrons ensemble, répondit Philippe. Une arme ! Donnez-moi une arme ! Nous sommes quatre !…
    – Vous m’oubliez donc, monseigneur ? fit une voix émue.
    Le vieux Jocelyn s’avançait à son tour.
    – Tiens, dit Marcof, prends ce poignard.
    – Ils montent, cria Keinec.
    – Essayons toujours de vaincre, répondit Marcof.
    – Non, non, fuyons, interrompit Piétro. Venez, venez, suivez-moi. Que l’un de vous seulement éteigne la lanterne.
    Keinec brisa la lampe. Piétro alors saisit la main de Marcof et l’entraîna dans l’obscurité. Leurs compagnons les suivirent. On entendait les pas des sans-culottes qui gravissaient hâtivement l’escalier. L’obscurité pouvait encore protéger Piétro et ceux qu’il dirigeait ; mais cette obscurité allait cesser, car déjà la lueur des torches apparaissait à l’entrée du corridor.
    Piétro venait d’atteindre l’extrémité opposée. Il poussa une porte tout ouverte, et pénétra dans une petite pièce dans laquelle brûlait une bougie enfermée dans une lanterne sourde. Tous se précipitèrent. Piétro referma la porte et poussa deux verrous intérieurs.
    – La porte est doublée de fer, dit-il ; pendant qu’ils l’abattront, nous aurons le temps de fuir.
    – Par où ? demanda Boishardy.
    Piétro désigna les fenêtres. Il y en avait trois toutes garnies de barreaux de fer.
    – Nous n’aurons pas le temps de scier les barreaux, fit observer Marcof.
    – Ils le sont, répondit le geôlier. Détachez-les vite.
    Keinec, Boishardy et Jocelyn s’élancèrent. Effectivement, les barreaux des trois fenêtres, sciés habilement, aux deux extrémités, n’offrirent aucune résistance. Pendant ce temps, Piétro, ouvrant un coffre, en tirait trois cordes à nœuds.
    – Attachez cela, dit-il ; j’ai ménagé un barreau exprès. Comme il n’y a pas de prisonniers dans cette aile, on ne pose plus de sentinelle au dehors de ce côté.
    – Mais, dit Marcof, tu avais donc tout préparé ?
    – Sans doute. Puisque cet homme était ton frère, je devais le sauver.
    – Oui, ajouta Philippe, ce pauvre garçon m’avait promis de fuir avec nous.
    – Les cordes sont attachées, cria Keinec.
    En ce moment, un bruit épouvantable éclata dans le corridor, et la porte trembla sous les coups de la

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