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La Marquis de Loc-Ronan

La Marquis de Loc-Ronan

Titel: La Marquis de Loc-Ronan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ernest Capendu
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hache.
    – Partez ! fit Piétro.
    – Philippe, Jocelyn et toi, d’abord, répondit Marcof.
    – Mais…
    – Il y va de la vie. Partez, tonnerre ! ou nous périrons tous.
    L’hésitation n’était pas possible ; la porte commençait à se fendre. Philippe enjamba une fenêtre. Piétro s’élança sur l’autre, et Marcof aida Jocelyn à escalader la troisième. Tous trois disparurent.
    – À nous ! fit M. de Boishardy. Dépêchons !
    Il était temps en effet. La porte volait en éclats, les fers des piques la traversaient. Les plaques de tôle offraient seules encore une minime résistance. Pinard, l’œil en feu, l’écume aux lèvres, excitait les sans-culottes. Boishardy et Keinec étaient déjà au dehors ; leur tête passait encore au-dessus de l’appui de la fenêtre.
    – Venez donc ! cria le gentilhomme à Marcof qui restait immobile.
    Tout à coup la porte tomba, renversée dans l’intérieur. Marcof venait de saisir la corde à nœuds.
    – Vite ! cria-t-il à ses compagnons qui se laissèrent glisser rapidement.
    – Coupez les cordes, hurla Pinard en se précipitant vers la fenêtre sur laquelle venait de monter le marin. Coupez-les…
    Il ne put achever. Une balle lui fracassait la mâchoire. Marcof laissa tomber son pistolet désarmé, et se laissant glisser rapidement, il acheva de descendre. Philippe le reçut dans ses bras.
    – En avant, dit Boishardy ; du silence, et suivez-moi tous !…
    – Où est Keinec ? demanda Marcof.
    – Il est parti en éclaireur, répondit Philippe.
    – Silence ! ordonna Boishardy ; on se bat à l’une des portes de la ville.
    Keinec accourait.
    – Fleur-de-Chêne vient d’attaquer, dit-il vivement.
    – Alors, nous sommes sauvés ; en avant !
    Et tous, suivant les pas du gentilhomme soldat, s’élancèrent dans la direction de l’Erdre.
    – Comment Fleur-de-Chêne est-il déjà à Nantes ? demanda Marcof sans ralentir la marche.
    – Keinec lui a porté l’ordre de s’approcher de la ville. Tout s’est fait pendant votre absence. Seulement, Fleur-de-Chêne a attaqué trop tôt.
    – Qu’importe ! qu’il tienne jusqu’à notre arrivée, et nous passerons.
    – Oh ! il tiendra. Il a dû surprendre la garde ; il avait le mot de passe.
    – Qui le lui avait donc donné ?
    – Moi.
    – Vous, Boishardy ?
    – Sans doute. J’ai fait de la besogne de mon côté. Savez-vous quel était l’homme que j’ai trouvé chez Pinard ?
    – Non.
    – C’était le comte de Fougueray.
    – Le comte de Fougueray ?
    – Eh oui, morbleu ! le comte de Fougueray. C’est sur lui que j’ai trouvé le blanc-seing de Carrier, qui nous a servi à pénétrer dans la prison. C’est lui qui m’a donné le mot de passe que j’ai transmis à Fleur-de-Chêne, et grâce auquel Keinec a pu sortir de la ville et conduire Yvonne près de nos gars. J’ai su le faire parler. Cela a été long, mais enfin j’en suis venu à bout.
    – Et qu’est-il devenu ?
    – Il est mort.
    – Mort ?
    – Les souffrances l’ont tué.
    – Tonnerre ! Je ne saurai donc jamais la vérité ? Je ne saurai donc jamais ce qu’était réellement ce bandit ?
    – Si fait, dit Piétro qui n’avait pas quitté Marcof, et venait d’entendre cette courte conversation. Je te la dirai, moi, car je sais tout.
    – Tu connaissais cet homme ? s’écria le marin avec étonnement.
    – Cet homme se nommait Diégo, celui dont tu as détruit la bande dans les Abruzzes, la nuit même où tu nous as quittés. Rappelle-toi les deux voyageurs assassinés, la jeune fille sauvée par toi, et tu devineras la vérité.
    – Oh ! je comprends…
    – Attention ! interrompit Boishardy, nous voici en présence de l’ennemi !
    Ils venaient en effet d’arriver près de la porte de la ville d’où partait la fusillade. Un violent combat s’y livrait. Les soldats républicains, surpris dans le sommeil par la bande de Fleur-de-Chêne, opposaient néanmoins une vive résistance.
    Ils attendaient du secours de la ville. Ce secours arrivait. Goullin, à la tête des sans-culottes, déboucha sur la petite place au moment même où Boishardy et ses compagnons s’élançaient vers les leurs.
    Le tambour battant la charge annonçait en même temps la rapide arrivée d’un nouveau renfort. Marcof et Boishardy comprirent que la lutte allait devenir impossible, et qu’il fallait forcer le passage coûte que coûte. Le marin fit entendre le cri de

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