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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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d’Assas, je ne vous savais pas en compagnie… Eh ! mais… c’est le vaillant chevalier d’Assas ! Un de mes meilleurs amis !…
    Et il courut à d’Assas en lui tendant une main que le chevalier prit en frissonnant.
    Jeanne était devenue de glace.
    Mais Henri d’Etioles n’eut pas l’air de s’en apercevoir.
    Il sortit d’un élégant portefeuille en maroquin deux carrés de carton, qui, sur le recto, portaient un dessin signé Boucher et, sur le verso, quelques lignes imprimées.
    – Devinez ce que je vous apporte là ? dit-il en souriant.
    – Comment le devinerais-je, monsieur ?
    – Eh bien, ce sont… dame, cela m’a coûté gros… mais pour vous, chère amie, il n’est rien qui me coûte… et puis je sais que vous mourez d’envie de voir de près notre bon sire Louis quinzième… le Bien-Aimé !…
    – Le roi ! balbutia Jeanne en devenant très rouge.
    – Le roi ! répéta sourdement d’Assas en devenant pâle comme un mort.
    – Oui ! Le roi, pardieu !… Eh bien, ces deux cartons, ce sont deux invitations obtenues à prix d’or pour le bal que l’Hôtel de Ville offre à Sa Majesté… Vous ne me remerciez pas ?…
    En même temps, il déposa les deux cartons sur un guéridon.
    Jeanne, palpitante, les dévorait des yeux.
    – Je vous emmène, chevalier, reprit d’Etioles.
    – A vos ordres…
    D’Assas s’inclina profondément devant Jeanne qui lui rendit la révérence. Sur le pas de la porte, il se retourna et la vit qui allongeait la main vers les cartons !…
    – Cher ami, dit Henri d’Etioles quand ils furent dehors, est-ce qu’il vous plairait d’assister à cette fête ?… Je puis, si vous le voulez… vous procurer une invitation… si, si… ne dites pas non… c’est entendu, vous recevrez votre invitation aux
Trois-Dauphins…
    – 
Eh bien, oui ! fit d’Assas, les dents serrées, j’accepte !…
    Et ils partirent voir ensemble une paire de chevaux que d’Etioles voulait acheter et sur lesquels, disait-il, il tenait à avoir l’avis du chevalier.
    q

Chapitre 19 L’HOTEL DE VILLE
    U ne petite pluie fine tombait sur Paris ; mais malgré cette sorte de brouillard froid qui pénétrait et faisait grelotter les gens, la place de l’Hôtel de Ville était noire de peuple.
    De tout temps, une des grandes distractions du peuple a été de regarder les riches s’amuser.
    Il y a toujours des spectateurs transis à la porte du théâtre pour voir les gens qui entrent.
    C’est la part de ceux qui ne s’amusent pas.
    Donc, il y avait grande foule sur la place où une compagnie de chevau-légers maintenait les curieux. Et malgré la pluie qui avait éteint beaucoup de verres de couleur et de lanternes vénitiennes, les illuminations de la façade avaient fort bon air.
    A chaque instant des équipages s’arrêtaient devant la grande porte de droite et des murmures d’admiration parcouraient la foule lorsqu’on voyait quelque somptueuse toilette passer rapidement, et disparaître sous la tente qui avait été installée pour servir d’entrée.
    Vers neuf heures, dans l’intérieur de l’Hôtel de Ville, se pressaient les courtisans, les dames de la cour, les dignitaires, maréchaux en grande tenue, littérateurs célèbres, peintres, financiers, enfin tout ce qui, dans Paris, portait un nom connu.
    Les vastes salons de l’Hôtel de Ville étaient bondés, et cependant, les invitations avaient été lancées avec parcimonie ; environ quatre mille invités avaient pu pénétrer dans ces salons ; mais il faut songer que le nombre des personnes qui avaient fait valoir leurs droits à une invitation, soit à Paris, soit en province, s’éleva à soixante mille ; il faut songer que le sire de Maigret – un hobereau de l’Anjou – se tua de désespoir pour n’avoir pu obtenir d’être invité à cette fête célèbre.
    Et maintenant, qu’on se représente ces salons décorés avec cet art précieux et raffiné de l’époque, splendidement éclairés par les flambeaux de cire placés à profusion, les fleurs, les massifs des plantes rares venues à grands frais d’Italie et d’Espagne ; qu’on se figure la salle de la collation où cinq cents maîtres d’hôtel dressaient la table pour le souper que deux cents cuisiniers et marmitons avaient élaboré ; qu’on imagine les costumes somptueux des seigneurs, les robes des dames, les diamants, les pierres précieuses étincelant de mille feux, cette foule d’une suprême élégance

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