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La Marquise de Pompadour

Titel: La Marquise de Pompadour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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qui marivaudait, tournoyait lentement, tout ce monde dans l’attente de l’arrivée du roi, chacun voulant être vu, obtenir un regard du monarque ; qu’on écoute les mélodies des violons et des harpes dans les salles de danse, et on aura une faible idée du spectacle réellement magique qui se déroulait dans l’Hôtel de Ville.
    Pénétrons dans le salon central.
    Dans la foule se produisit tout à coup un remous.
    Deux groupes venaient d’y entrer, l’un par une porte, l’autre par la porte d’en face.
    Dans chacun de ces groupes il y avait une femme ; et c’étaient ces deux femmes qui produisaient cette sensation, ce remous dont nous venons de parler…
    Le premier se composait du comte du Barry, du comte de Saint-Germain, d’un seigneur étranger que nul ne connaissait, et d’une femme éclatante de beauté.
    Cette femme, c’était la fille galante… Juliette Bécu.
    Ce seigneur étranger, c’était M. Jacques… l’homme du mystère.
    Pâle sous le regard de M. Jacques, le comte du Barry donnait la main à Juliette et, s’arrêtant de groupe en groupe, murmurait quelques mots.
    Alors Juliette faisait une révérence que les plus sévères jugeaient impeccable ; on lui répondait par d’autres révérences, et le comte passait à un autre groupe…
    Du Barry présentait aux dames de la cour la comtesse du Barry !…
    La courtisane, Juliette, était profondément émue ; mais elle jouait son rôle en comédienne admirable. Sa démarche gracieuse quoique un peu imposante, sa beauté parfaite, la magnificence inouïe de son costume provoquaient des murmures d’envie et d’admiration. Elle marchait sous le feu croisé des regards sans paraître intimidée ; mais elle avait su prendre un air de modestie et presque de mélancolie qui lui seyait à ravir.
    M. Jacques, comme nous avons dit, escortait le comte et la comtesse du Barry, et sans doute ce mystérieux personnage ne pouvait se défendre d’admirer la belle créature sur laquelle il comptait pour une œuvre de ténèbres, car parfois son regard se posait sur elle avec une satisfaction non dissimulée.
    Le comte de Saint-Germain suivait ces trois personnages, très intéressé, paraissait-il, et un sardonique sourire aux lèvres. Lui aussi était le point de mire des regards. Il les supportait avec une noble aisance.
    Contre son habitude, il n’était pas chargé de diamants.
    Seulement, il portait trois émeraudes dont chacune représentait une fortune plus qu’ordinaire.
    Deux d’entre elles fixaient ses jarretières et la troisième était placée au pommeau de son épée de parade ; et ces trois pierres vertes jetaient un éclat étrange, des feux pour ainsi dire sataniques ; il avait l’air, à chaque mouvement, de s’envelopper des reflets de l’enfer.
    Le deuxième groupe dont nous avons signalé l’entrée se composait de M. de Tournehem donnant la main à Jeanne, de M. d’Etioles et de quelques financiers.
    Jeanne portait une toilette d’une exquise simplicité qui était l’exacte reproduction de celle qu’elle avait dans la clairière de l’Ermitage.
    Seulement, elle était faite des satins les plus coûteux, des dentelles les plus précieuses.
    D’Etioles la couvait des yeux. Il semblait rayonner du succès de sa femme.
    Tournehem, un peu grave peut-être, ne paraissait pas moins heureux.
    Parfois, il se penchait vers sa fille et murmurait :
    – Es tu contente, ma Jeannette ?…
    – Oui, oh ! oui… Comment ne le serais-je pas ?…
    A ce moment, les yeux de Jeanne se croisèrent avec ceux de Juliette… de la comtesse du Barry…
    M. Jacques se pencha à l’oreille de Juliette et dit :
    – Vous avez vu cette jeune femme si belle, si exquise d’élégance et de grâce ?…
    – Oui !…
    – Eh bien ! C’est votre rivale !… Tâchez de vaincre !…
    Déjà Juliette était passée. Mais le regard qu’elle avait jeté à Jeanne avait eu sans doute quelque chose de menaçant, car Jeanne avait pâli.
    – Quelle est cette femme ? demanda-t-elle à Tournehem.
    – Je l’ignore, mon enfant. Pourquoi me demandes-tu cela ?
    – Pour rien, fit Jeanne qui, à aucun prix, ne voulait inquiéter son père.
    A cet instant, elle vit quelqu’un s’incliner devant elle en murmurant :
    – Permettez-moi, madame, de déposer à vos pieds mes très humbles et respectueux hommages…
    L’homme qui parlait ainsi se redressa alors et Jeanne reconnut le comte de Saint-Germain…
    Ils

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