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La mort du Roi Arthur

La mort du Roi Arthur

Titel: La mort du Roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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d’espoir. La nuit suivante, selon son habitude et grâce à sa magie, l’enchanteur parut dans la tour et fut ahuri d’y trouver la reine tout en pleurs. Comme il lui demandait la cause de son chagrin : « C’est, répondit-elle, à cause de notre fils. Je me suis montrée bien cruelle en te demandant de le punir, et je le regrette amèrement. Que devient-il, hélas ? Est-il toujours en proie aux souffrances que lui inflige le serpent ? Que faudrait-il faire pour que cette épreuve s’achevât enfin ? » l’enchanteur soupira longuement. « Cette épreuve, dit-il enfin, c’est toi qui l’as voulue, toi qui l’as demandée. » La reine se jeta aux genoux d’Éliavrès. « Oui, c’est moi qui l’ai demandée, dit-elle, mais, aujourd’hui, je te supplie instamment d’y mettre fin. Notre fils a été suffisamment puni de son insolence envers nous et des mauvais traitements qu’il t’a infligés ! » L’enchanteur se mit à réfléchir. « Très bien, dit-il, mais, sache-le, il n’a plus que trois mois à vivre si on ne lui applique le remède que je vais te révéler. – Dieu m’en est témoin, s’écria la reine, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le sauver ! »
    Le lendemain, Cador ne manqua pas de se présenter ponctuellement au rendez-vous que lui avait fixé la reine Ysave. Elle l’accueillit avec beaucoup de courtoisie et l’entraîna à l’écart, dans un coin où ne pouvaient entendre ses servantes. « Cador, lui dit-elle, j’ai beaucoup de peine pour mon enfant, et la compassion, crois-le, m’a seule dicté ma conduite afin de savoir quel remède peut le guérir. – Sois-en remerciée, ô reine, répondit Cador. J’ai hâte d’apprendre par quel moyen on pourrait sauver Karadoc, et je t’assure que je ferai l’impossible pour mener à bien cette entreprise.
    — Je ne te cacherai rien, répondit la reine, mais je dois te prévenir qu’il ne sera pas si facile de réussir. Pour ce faire, il faudrait trouver une jeune fille incontestablement égale à mon fils, tant en noblesse qu’en beauté, et qui l’aimerait autant qu’elle-même. Il faudrait alors disposer deux cuves, ni trop grandes ni trop petites, à trois pieds l’une de l’autre. Il faudrait que cela se fît par une nuit de pleine lune. La première des cuves serait remplie de vinaigre, et la seconde de lait. Karadoc alors entrerait dans la cuve de vinaigre et, simultanément, la jeune fille, sans hésitation ni répugnance, la jeune fille, dis-je, se mettrait toute nue dans celle de lait et, après avoir appuyé son sein droit sur le rebord, devrait conjurer le serpent de lâcher le bras de son ami pour venir lui saisir le sein. En s’entendant conjurer ainsi, le serpent, fort mal à son aise dans le vinaigre, ne résisterait guère au désir d’aller saisir le sein de la jeune fille dans son lac de lait. Il bondirait donc et, à ce moment-là, un homme, armé d’une épée bien tranchante et assez audacieux pour frapper, le tuerait sans peine et immanquablement avant que le monstre n’ait pu atteindre sa nouvelle proie. Cependant, il faudrait être prompt, car il est si vif qu’il va plus vite que l’éclair. Voilà. Je t’affirme que l’on ne saurait autrement sauver Karadoc. Si tu crois possible de réunir toutes ces conditions, n’hésite pas. Je ne serai quant à moi, crois-le, délivrée de mes tourments que lorsque je saurai que mon fils a échappé au sort cruel qui sans cela l’attend. »
    Cador remercia chaleureusement la reine Ysave et lui promit, si Karadoc était sauvé, de mettre tout en jeu pour la faire elle-même réhabiliter. Et, sans plus s’attarder, il sauta sur son cheval et alla rejoindre sa sœur Guinier dans la demeure de la veuve dame. Elle, tout heureuse de le revoir, lui demanda s’il apportait quelque nouvelle encourageante. « Douce sœur, répondit Cador, j’ai retrouvé celui que tu aimes plus que tout au monde ! » Guinier sentit son cœur s’emballer. « Comment ? s’exclama-t-elle. Ne te moques-tu pas ? – Certes non ! Je t’assure, ma chère sœur, que j’ai retrouvé Karadoc ! – Où donc ? Dis-moi, dis-le-moi, vite ! – Dans un bois où, non loin d’ici, il se nourrit d’herbes et de racines. Mais je sais aussi qu’il ne peut trouver de remède à ses maux que par toi. – Comment cela, mon cher frère ? » demanda Guinier, au comble de l’exaltation.
    Cador lui narra alors par quel moyen sauver Karadoc de

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