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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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que tout ce qu’il toucherait
désormais se transformât en or. Bacchus y consentit bien qu’il prévît, bien
entendu, ce qui se passerait au prochain repas ; mais Midas n’en soupçonna
rien jusqu’au moment où, portant les aliments à sa bouche, ceux-ci se
changèrent en métal. Consterné, affamé, assoiffé, il se vit forcé d’implorer le
dieu de lui retirer cette faveur. Bacchus lui ordonna de se tremper dans la
source du fleuve Pactole — ce faisant, il perdrait ce don fatal. Midas fit
comme il lui était conseillé et ce fut la raison, dit-on, de l’or que l’on
trouve depuis dans les sables de ce fleuve.
    Plus tard Apollon imposa à Midas des oreilles d’âne, mais
une fois encore, ce châtiment lui vint de sa stupidité et non de sa
culpabilité. Parmi d’autres, il avait été choisi pour arbitre dans un concours
musical opposant Apollon à Marsyas. Le satyre tirait de son pipeau des sons
fort plaisants, mais quand Apollon pinçait les cordes de sa lyre d’argent,
nulle mélodie – sauf le chœur des Muses – ne pouvait rivaliser avec la sienne,
fût-ce sur la terre ou dans les deux. Néanmoins et bien qu’un autre arbitre,
Tmolos, le dieu de la montagne, eût donné la palme à Apollon, Midas – qui
n’avait pas plus d’intelligence en musique qu’en autre chose – préféra Marsyas
et le dit en toute franchise et honnêteté. C’était double sottise de sa part,
bien entendu. La simple prudence eût dû lui rappeler qu’il était dangereux de
prendre parti pour Marsyas contre Apollon, ce dernier étant infiniment plus
puissant. Et c’est ainsi qu’il obtint ses oreilles d’âne ; Apollon déclara
qu’il ne faisait que donner une forme appropriée à des oreilles si dures et
obtuses. Midas les cacha sous une tiare tout spécialement conçue à cet effet
mais le serviteur qui lui coupait les cheveux devait nécessairement les voir.
Il jura solennellement de ne jamais en parler mais, à la longue, ce secret
devint si pesant à cet homme, qu’il s’éloigna un jour dans un lieu isolé,
creusa un trou dans le sol et y chuchota : « Midas, le Roi Midas a
des oreilles d’âne. » Alors, il se sentit soulagé et referma le trou. Mais
les roseaux avaient entendu, et lorsque le vent les agita, ils murmurèrent les
mots enfouis – et ils révélèrent ainsi aux hommes non seulement ce qui était
arrivé au pauvre et stupide Roi, mais aussi que lorsque les dieux entrent en
compétition, la seule voie sûre est de prendre le parti du plus fort.
     
Esculape
    Il y avait en Thessalie une jeune fille nommée
Coronis ; sa beauté était si parfaite qu’Apollon s’en éprit. Mais, fait
étrange, elle ne répondit pas longtemps à la passion de son amant divin et lui
préféra un simple mortel. Elle ne se dit pas qu’Apollon, le dieu de la Vérité
qui ne ment jamais, ne peut être lui-même trompé.
    Le Seigneur Pythien de Delphes
    Possède un ami en qui se fier,
    Toujours loyal et méprisant les détours.
    Il s’agit de son esprit, qui connaît toutes
choses
    Et jamais ne s’abaisse au mensonge, celui que
nul
    — Dieu ou mortel – ne peut duper. Il voit
    L’acte déjà accompli ou qui seulement se
prépare.
    Coronis fut assez étourdie pour espérer qu’il n’apprendrait
jamais son infidélité. On dit que c’est le corbeau, l’oiseau consacré au dieu –
et dont le plumage était alors d’une blancheur de neige – qui en rapporta la
nouvelle ; Apollon fut alors pris d’une rage furieuse et avec cette injustice
flagrante dont les dieux faisaient habituellement preuve lorsqu’ils étaient
irrités, il punit le messager fidèle en teignant ses plumes en noir. Coronis
fut tuée, bien entendu ; les uns disent que le dieu s’en chargea lui-même,
d’autres qu’il persuada Artémis de décocher une flèche à la malheureuse jeune
femme.
    En dépit de sa nature impitoyable, il ressentit un chagrin
poignant en voyant déposer la jeune morte sur le bûcher funéraire et les
flammes s’élever en crépitant. « Je sauverai au moins mon enfant »,
se dit-il, et tout comme Zeus l’avait fait lorsque Sémélé périt, il se saisit
de l’enfant prêt à naître. Il le confia à Chiron, le sage et bon Centaure, en
le priant de l’élever dans sa grotte du Mont Pélion et de lui donner le nom
d’Esculape { En grec : Asclépios }. Bien
des notables lui avaient ainsi donné leurs enfants à instruire, mais de tous
ses pupilles nul ne lui était plus cher que l’enfant

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