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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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inconnue et vile – vint se joindre la vieille
prêtresse, la prophétesse d’Apollon. Dans ses mains elle tenait deux objets
dont la vue, malgré toute sa préoccupation, fit sursauter Créuse ; elle
leur jeta un regard perçant. L’un était un voile et l’autre un manteau de jeune
fille. La sainte femme dit à Xuthos que le prêtre désirait lui parler et
lorsqu’il se fut retiré, elle tendit à Ion ce qu’elle portait.
    — Cher enfant, dit-elle, tu dois emporter ces objets
avec toi lorsque tu te rendras à Athènes avec ce père que tu viens de te
découvrir. Ils t’enveloppaient quand je t’ai trouvé.
    — Oh, s’écria Ion, ma mère doit m’en avoir enveloppé.
Ce sont des indices qui me conduiront à ma mère. Je la chercherai partout – à
travers toute l’Europe – toute l’Asie.
    Mais Créuse s’était approchée de lui et avant qu’il ait eu
le temps de s’y refuser une seconde fois, elle avait jeté ses bras autour du
cou de l’adolescent ; alors, pleurant et pressant son visage contre le
sien, elle l’appela : « Mon fils, mon fils ! » C’en était
trop pour Ion. – « Elle doit être folle ! » s’écria-t-il.
    — Non, non, dit Créuse. – Ce voile, cette mante sont à
moi. Je t’en ai recouvert avant de t’abandonner. Ecoute. Cette amie dont je
t’ai parlé… c’était moi. Apollon est ton père. Oh, ne te détourne pas. Je peux
en fournir la preuve. Déplie ces vêtements… Je te décrirai les broderies dont
ils sont ornés, je les ai faites de mes mains. Et regarde… tu trouveras deux
petits serpents d’or fixés sur le manteau. Je les ai mis là moi-même.
    Ion trouva les bijoux ; son regard se posa sur eux puis
sur elle. « Ma mère », dit-il avec étonnement. « Mais alors le
dieu de Vérité pourrait-il mentir ? Il a dit que j’étais le fils de
Xuthos. O Mère, je suis troublé ! »
    — Apollon n’a pas dit que tu étais vraiment le fils de
Xuthos ! Il t’a donné à lui, s’écria Créuse, mais elle tremblait elle
aussi.
    Venant d’en haut, une lueur radieuse apparut soudain et tous
deux levèrent les yeux. Alors toute détresse fit place à l’émerveillement, car
une forme divine se tenait au-dessus d’eux, belle et majestueuse au-delà de
toute comparaison.
    — Je suis Pallas Athéna, dit la vision. – Apollon
m’envoie te dire qu’ion est son fils et le tien. Il l’amena jusqu’ici de la
grotte où tu l’avais abandonné. Emmène-le avec toi à Athènes, Créuse. Il est
digne de régner sur mon pays et ma cité.
    Elle disparut. La mère et le fils se regardèrent, Ion avec
une joie parfaite. Mais Créuse ? La tardive réparation d’Apollon la
payait-elle de tout ce qu’elle avait souffert ? Nous ne pouvons que
conjecturer ; l’histoire n’en dit rien.

VI
Les mythes de moindre importance

Midas… et d’autres
    C’est Ovide qui raconte le mieux l’histoire de Midas et
c’est à lui que je l’ai empruntée. Pindare est ma source pour celle d’Esculape,
dont il narre la vie en détail. Les Danaïdes font le sujet d’une pièce d’Eschyle.
Glaucus et Scylla, Pomone et Vertumne, Erysichthon tous sont dus à Ovide.
    Midas, dont le nom est synonyme d’homme fortuné, profita
fort peu de ses biens. Il en jouit moins d’un jour, ce qui suffit à mettre sa
vie en péril. Son cas prouve que la folie peut être aussi fatale que le péché
car il n’avait nulle intention de faire le mal ; il ne faisait aucun usage
de son intelligence, voilà tout. Son histoire suggère qu’il en était dépourvu.
    Il était Roi de Phrygie, le pays des roses, et de grandes
roseraies entouraient son palais. C’est là qu’un jour le vieux Silène, en état
d’ébriété comme toujours, s’écarta du cortège de Bac* chus dont il faisait
partie pour s’égarer dans les sentiers. Des serviteurs du palais retrouvèrent
le gros vieillard ivrogne profondément endormi dans un berceau fleuri. Ils le couvrirent
de guirlandes de roses, déposèrent une couronne de ces mêmes fleurs sur sa
tête, puis ils le réveillèrent et ravis de cette excellente plaisanterie, ils
le conduisirent ainsi accoutré devant Midas. Celui-ci fit bon accueil au
vieillard et l’entretint pendant dix jours en fêtes et réjouissances. Puis il
le rendit à Bacchus qui, enchanté de retrouver son vieux compagnon, promit à
Midas de lui accorder le moindre de ses désirs. Sans réfléchir un instant aux
conséquences inévitables de son vœu, Midas demanda

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