La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
dur que ce soit.
Le sage répond :
Tu sais que je ne mentirai point.
Jamais la bassesse ne t’avilira.
Tu connaîtras cependant un jour funeste,
Un jour de colère et d’angoisse.
Mais souviens-toi à jamais, ô meneur d’hommes,
Que la vie du héros porte en elle le bonheur.
Et jamais, sous le soleil, on ne verra vivre
Un homme plus noble que Sigurd.
Les dieux nordiques
Il n’était donné à nul dieu grec de se montrer héroïque.
Tous les Olympiens étaient immortels et invincibles ; jamais ils ne
pouvaient ressentir l’exaltation du courage ni défier le danger. Quand ils
combattaient, ils étaient assurés de la victoire et aucun mal ne les atteignait
jamais. Il en allait tout autrement dans Asgard. Les Géants, dont la cité était
Jötunheim, étaient les ennemis actifs et persévérants des Aesir, ainsi que l’on
nommait les dieux, et non seulement ils représentaient un danger perpétuel mais
ils savaient que la victoire finale leur reviendrait un jour.
Cette assurance pesait sur les cœurs de tous les habitants
d’Asgard, mais plus lourdement encore sur celui de leur chef et souverain, Odin .
Comme Zeus, Odin était le père céleste,
Drapé dans un manteau de nuages gris et recouvert d’une capuche
bleue comme le ciel
Mais la ressemblance ne va pas plus loin. Il serait
difficile de concevoir un être plus dissemblable qu’Odin du Zeus d’Homère.
C’est une figure étrange et solennelle, toujours distante. Même lorsqu’il prend
place aux festins des dieux, à Gladsheim, son palais d’or, ou encore dans le
Valhalla, avec les héros, il ne mange rien. La nourriture déposée devant lui,
il la donne aux deux loups tapis à ses pieds. Sur ses épaules perchent deux
corbeaux qui volent chaque jour à travers le monde et lui disent ensuite tout
ce que font les hommes. L’un se nomme Pensée (Hugin) et l’autre Mémoire
(Munin).
Tandis que les autres dieux festoient, Odin réfléchit à ce
que Pensée et Mémoire lui ont appris.
Plus que tous les autres dieux réunis, il portait la
responsabilité de retarder le plus possible le jour fatal, Ragnarok, où la
terre et le ciel seraient détruits. Il était le Père Universel, suprême parmi
les dieux et les hommes, et cependant il cherchait constamment à acquérir plus
de sagesse. Il descendit dans le Puits de la Sagesse, gardé par Mimir, le Sage,
afin de l’implorer de lui en accorder, fut-ce une gorgée, et quand Mimir lui
répondit qu’il devrait la payer au prix d’un œil, il consentit à perdre cet
œil. Par la souffrance encore, il acquit la science des Runes. C’était des
inscriptions magiques qui concédaient un pouvoir immense à celui qui parvenait
à les graver où que ce fut, dans le bois, la pierre ou le métal. Odin les
apprit moyennant une peine mystérieuse. Dans l’Ancienne
Edda , il raconte qu’il fut suspendu :
Pendant neuf nuits entières à un arbre secoué
par le vent,
Et blessé par une lance.
Je fus offert à Odin, moi-même à moi-même,
Sur cet arbre que nul homme ne connaît
Il transmit aux hommes cette science si durement acquise.
Eux aussi devinrent capables de se servir des Runes pour se protéger. Il mit
encore sa vie en péril pour enlever aux Géants l’hydromel scaldique, qui fait
un poète de quiconque s’en abreuve. Ce don merveilleux, il l’octroya aux hommes
comme aux dieux. En toute manière, il se montrait le bienfaiteur de l’humanité.
Sa suite était faite de jeunes filles, les Valkyries .
Elles desservaient sa table, à Asgard, et veillaient à ce que les cornes à
boire fussent toujours pleines ; mais leur tâche majeure consistait à se
rendre sur les champs de bataille et à décider, sur l’ordre d’Odin, qui serait
vainqueur ou qui succomberait, puis à porter les corps des braves devant Odin. Val signifie « tuer » et les Valkyries
étaient « celles qui choisissent les morts » ; le lieu où elles
apportaient les héros était la salle des Morts, le Valhalla. Au cours d’un
combat, le héros destiné à mourir voyait :
Des jeunes filles d’une extrême beauté
Chevauchant leurs coursiers dans une armure
étincelante,
Solennelles et perdues dans leurs pensées
Et leurs mains faisant des gestes d’appel
Le mercredi, bien entendu, est le jour consacré à
Odin ; la forme méridionale de son nom était Woden, ou Wotan. {En anglais, mercredi se dit Wednesday, jour de Woden}
De tous les autres dieux, cinq seulement avaient de
l’importance :
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