La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
divine
ou terrestre, étaient les Moires , en latin les Parques , qui, nous
dit Hésiode, distribuent aux hommes dès l’instant de leur naissance tout le
bonheur et le malheur que la vie leur réserve. Elles étaient trois, Clotho, la
fileuse, dont la quenouille déroule le fil de la vie ; Lachésis, dispensatrice
du Sort, qui assigne à chacun sa destinée ; Atropos, l’inflexible, qui
tranche sans pitié le fil de la vie.
Les dieux romains
Les douze grands Olympiens déjà mentionnés furent eux aussi
transformés en dieux romains. Sous l’influence de l’art et de la littérature
grecs, devenue toute-puissante à Rome, les anciennes divinités romaines furent
assimilées aux dieux grecs correspondants et bientôt confondues avec ces
derniers. La plupart, cependant, gardèrent leur nom romain. Ainsi en fut-il
pour Jupiter (Zeus), Junon (Héra), Neptune (Poséidon), Vesta (Hestia), Mars (Arès),
Minerve (Athéna), Vénus (Aphrodite), Mercure (Hermès), Diane (Artémis), Vulcain
ou Mulciber (Héphaïstos), Cérès (Déméter).
Deux d’entre elles gardèrent leur nom grec, Apollon et
Pluton, mais ce dernier n’était jamais appelé Hadès ainsi qu’on le faisait
communément en Grèce. Bacchus – jamais Dionysos — était le nom du dieu du
Vin, qui répondait encore à l’appellation latine de Liber.
L’adoption des dieux grecs n’offrit aucune difficulté, les
Romains n’ayant pas de divinités dotées d’une personnalité déterminée. C’était
un peuple profondément religieux mais sans grande imagination. Jamais les
Romains n’auraient pu créer les Olympiens, personnages fortement individualisés
et bien vivants. Leurs dieux – avant qu’ils ne reprissent ceux des Grecs
— étaient vagues, tout au plus « ceux qui vivent là-haut » ;
on les désignait d’un terme général, les Numina, c’est-à-dire les Puissances.
Jusqu’à la pénétration de l’art et de la littérature grecs
en Italie, les Romains n’éprouvèrent aucun besoin de dieux pourvus de beauté et
de poésie. Ce peuple pratique ne se souciait pas plus de « Muses
couronnées de violettes et inspirant le chant » que d’un « Apollon
composant de douces mélodies sur sa lyre dorée », ni de rien de semblable.
Il voulait des dieux utiles. Pour lui, un pouvoir utile était, par exemple,
« Celui qui protège les Berceaux », ou encore « Celui qui
préside à la nourriture des Enfants ». Il n’existe pas de récits consacrés
aux Numina dont on ne savait même pas s’ils étaient mâles ou femelles. Cependant
les actes les plus simples de la vie quotidienne leur étaient associés et en
prenaient de la dignité, ce qui n’était certes pas le cas pour les dieux grecs,
sauf Déméter et Dionysos.
Entre tous, les Lares et les Pénates étaient
les plus vénérés et les plus importants. Toute famille romaine avait ses dieux
Lares domestiques ou esprits des ancêtres, et ses Pénates, dieux gardiens du
foyer. Ceux-ci étaient les dieux particuliers à chaque famille, et constituaient
sa partie la plus importante, protégeant et défendant toute la maisonnée ;
jamais on ne les vénérait dans les temples, mais chaque habitation leur
réservait une place devant laquelle, à chaque repas, un peu de nourriture leur
était offerte.
Parallèlement aux Lares et Pénates domestiques, il existait
des Lares et Pénates publics, faisant pour la cité tout ce dont les autres se
chargeaient pour la famille.
D’autres Numina encore présidaient à la vie familiale ;
ainsi le dieu Terme , gardien des bornes des champs ; Priape ,
cause de fertilité, de fécondité ; Palès , gardien des troupeaux ; Sylvain , protecteur des laboureurs et des bûcherons. La liste pourrait
être encore plus longue ; tout ce qui revêtait de l’importance dans la vie
d’une ferme était placé sous la sauvegarde d’un pouvoir bénéfique, mais jamais
celui-ci n’était imaginé sous une forme définie.
Saturne comptait à l’origine parmi les Numina ; il
patronnait les semeurs, les semences, et sa femme, Ops, favorisait les
moissons. Plus tard, on le confondit avec le dieu grec Cronos et devint ainsi
le père de Jupiter, (le Zeus des Romains). Il prit alors une personnalité et un
grand nombre de récits lui sont consacrés. En mémoire du temps où il régna sur
l’Italie, période qui mérita le nom d’Age d’Or, on célébrait à Rome les fêtes
des Saturnales, inspirées par l’idée que l’Age d’Or
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