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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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un monde meilleur et à une condition
plus heureuse. Réglons donc notre conduite en conséquence, montrant une vie
extérieure ordonnée tandis qu’au-dedans de nous-mêmes, tout doit être plus pur,
plus sage, incorruptible. »

Comment furent créés le monde et l’humanité
    À l’exception du récit du Châtiment de Prométhée
raconté par Eschyle au V e  siècle, j’ai emprunté
la plus grande partie de ce chapitre à Hésiode, qui vivait trois siècles au
moins auparavant. Nul plus que lui ne fait autorité en matière de récits
concernant les origines. La rudesse d’expression de l’histoire de Cronos et la
naïveté de celle de Pandore sont caractéristiques de sa manière.
    D’abord il y eut Chaos, l’immensurable abîme,
    Violent comme une mer, sombre, prodigue, sauvage.
    Ces mots sont de Milton mais ils expriment avec précision l’idée
que les Grecs se faisaient de l’origine de toutes choses. Bien avant l’apparition
des dieux, dans un passé brumeux d’âges immémoriaux, rien n’existait que le
désordre confus et vague du Chaos sur lequel planait l’obscurité éternelle. Enfin
— mais comment, personne n’a jamais tenté de l’expliquer – enfin deux
enfants naquirent de ce néant informe. La Nuit est fille du Chaos, ainsi qu’Erèbe,
le gouffre insondable où demeure la mort. Dans tout l’univers, il n’existait
rien d’autre ; tout était sombre, vide, silencieux, éternel.
    Alors survint la merveille des merveilles. Par quelque cause
mystérieuse, de toute cette horreur vide et sans limites, la meilleure des
choses prit vie. Un grand écrivain, le poète comique Aristophane, décrit sa
venue en termes souvent cités :
    La Nuit aux ailes noires
    Déposa un œuf né du vent
    Dans le sein du sombre et profond Erèbe.
    Et tandis que passaient les saisons,
    Vint celui que tout attendait,
    L’Amour aux ailes d’or étincelantes.
    De la nuit et de la mort naquit l’Amour et dès sa naissance
l’ordre et la beauté remplacèrent la confusion aveugle. L’Amour créait la
Lumière, et avec elle son compagnon obligé, le Jour radieux.
    La création de la terre suivit mais là encore, personne ne
tenta jamais d’offrir une explication ; elle avait eu lieu et on se
contenta de l’admettre. Après la venue de l’amour et de la lumière, il semblait
naturel que la terre apparût à son tour. Hésiode, le premier Grec à chercher le
comment et le pourquoi des choses, écrivait :
    La Terre, la toute belle aux seins épanouis,
    Se leva, elle qui est la base inébranlable
    De toutes choses. Et la blonde Terre mit d’abord
au monde
    Le Ciel étoilé, son égal,
    Afin qu’il la recouvrit de tous côtés et
devînt
    La demeure éternelle des dieux immortels.
    Dans tout ce que l’on pensait du passé, il n’entrait aucune
distinction entre les lieux et les personnes. La Terre était le sol solide mais
elle avait aussi une vague personnalité. Le Ciel était la haute voûte azurée
mais en certaines occasions il agissait comme le ferait un être humain. Pour
ceux qui contaient ces récits, l’univers entier vivait de la même vie qu’ils
connaissaient en eux-mêmes ; puisqu’ils étaient des êtres individuels, ils
personnifiaient tout ce qui portait des signes évidents de vie, tout ce qui se
meut et varie : la terre en hiver et en été, le ciel avec les étoiles qui
s’y déplacent, la mer agitée et ainsi de suite. Ce n’était qu’une
personnification très floue, quelque chose de vague et d’immense qui en
bougeant amenait des transformations et donc était vivant.
    Mais lorsqu’ils parlèrent de l’apparition de l’amour et de
la lumière, les premiers conteurs plantaient les décors de la scène où
figurerait un jour l’humanité et ils commencèrent à personnifier de façon plus
précise. Ils donnèrent des formes distinctes aux forces naturelles. Ils les
présentèrent comme les précurseurs des hommes et les définirent en tant qu’individus
bien plus clairement qu’ils ne l’avaient fait pour le ciel et la terre. Ils les
montrèrent agissant en toutes manières comme le faisaient les êtres humains, par
exemple marchant, ou mangeant – ce que de toute évidence ne faisaient ni la
Terre ni le Ciel ; ces deux-là gardèrent une place à part. S’ils étaient
vivants, c’était d’une façon qui n’appartenait qu’à eux seuls.
    Les premières créatures auxquelles on accorda l’apparence de
la vie furent les enfants de la Terre, Mère

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