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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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caractéristique du poète latin et si
étrangère à tous les auteurs grecs. Nous devons à Euripide la meilleur
description du festival d’Hyacinthe, dont Apollodore et Ovide rapportent eux
aussi l’histoire. Tous les passages vifs et colorés de ma narration peuvent
être, en toute certitude, attribués à Ovide ; Apollodore ne se laisse
jamais entraîner à un style de ce genre. J’ai emprunté la légende d’Adonis à
deux poètes du III e  siècle,
Théocrite et Dion ; tendre, un peu doucereuse mais toujours d’un goût
exquis, elle est typique de la manière des poètes d’Alexandrie.
    La Grèce est parée des plus jolies fleurs sauvages. Partout
ailleurs, elles seraient ravissantes, mais la Grèce n’est pas une contrée riche
et fertile en prairies ou vergers, où les fleurs sembleraient chez elles. C’est
une terre rocheuse, avec des collines semées de pierres et des montagnes
raboteuses, et dans un tel sol, une éclosion de fleurs exquises et sauvages, de
toutes teintes et de toutes formes,
    Une profusion ravissante,
    Gaie, et d’un éclat prodigieux
    a de quoi surprendre. Les sommets les plus exposés sont
tapissés de couleurs éclatantes, des fleurs jaillissent de chaque crevasse ou
fente à flanc de montagne. L’attention est éveillée par le contraste entre
cette beauté riante et luxuriante et la grandeur austère du décor environnant. Partout
ailleurs, les fleurs sauvages peuvent passer inaperçues mais jamais en Grèce.
    Ceci était aussi vrai aux temps anciens que de nos jours. Alors,
et tandis que les contes mythologiques prenaient lentement forme, les hommes
trouvaient une source inépuisable d’émerveillement et de joie dans les
brillantes floraisons du printemps grec. Ces hommes séparés de nous par des
milliers d’années et dont nous ne savons presque rien, réagissaient comme nous
devant le miracle de la beauté – chaque fleur, si délicate, et toutes ensemble
recouvrant la terre comme une écharpe irisée jetée par-dessus les montagnes. Les
premiers narrateurs contaient mille histoires à leur sujet, ils disaient
comment elles avaient été crées et pourquoi elles étaient si belles.
    Rien n’était plus naturel que de les apparenter aux dieux. Toutes
choses, au ciel et sur la terre, étaient mystérieusement liées aux pouvoirs
divins – toutes, mais plus encore celles qui apportent la beauté. Souvent, on
attribuait la création d’une fleur particulièrement exquise à l’intervention
directe d’un dieu agissant dans un dessein personnel. C’est le cas du narcisse
qui, à l’encontre de la fleur que nous appelons de ce nom, en désignait alors
une autre toute de pourpre et d’argent. Zeus la créa pour venir en aide à son
frère, le seigneur du sombre empire souterrain, lorsque celui-ci se mit en tête
d’enlever la jeune fille dont il s’était épris, Perséphone, fille de Déméter. Avec
ses compagnes, elle cueillait des fleurs dans une prairie de la vallée d’Enna, une
prairie dont l’herbe tendre était semée de roses, de crocus, de violettes, d’iris
et de jacinthes. Soudain, elle aperçut une forme inconnue d’elle, une fleur
comme elle n’en avait jamais vu et plus belle que toutes les autres, une
merveille, tant pour les dieux immortels que pour les hommes mortels. Les
bourgeons jaillissaient par centaines de ses racines et son parfum était très
doux. Le vaste ciel et toute la terre riaient à la voir, et aussi la vague
salée de la mer.
    Seule Perséphone l’avait remarquée ; les autres jeunes
filles se trouvaient à l’autre bout de la prairie. De se voir ainsi isolée l’effrayait
bien un peu mais elle ne pouvait résister à la tentation de cueillir cette
fleur ravissante – et c’était là précisément ce que Zeus avait prévu. Ravie, elle
tendit la main vers l’objet de son désir mais avant qu’elle ait eu le temps d’y
toucher, un gouffre se creusa dans la terre et des chevaux noirs comme le jais
en jaillirent, traînant un char et menés par un être d’une splendeur sombre, majestueuse
et terrible. Il la saisit et la tint serrée contre lui. Un instant plus tard
elle quittait la terre rayonnante dans la lumière du printemps, pour entrer
dans le monde des morts, enlevée par le roi de ce royaume de la Nuit.
    Cette légende n’est pas la seule consacrée au narcisse. Il
en existe une autre, tout aussi magique bien que très différente. Elle a pour
héros un joli garçon nommé Narcisse. Sa beauté était si

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