La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
Reine des Morts, le printemps et l’été avec la déesse de l’Amour et de
la Beauté.
Pendant tout le temps qu’il était avec Aphrodite, elle ne
cherchait qu’à lui plaire. Il était fervent de chasse, et souvent elle
abandonnait son char traîné par des cygnes et avec lequel elle glissait dans l’espace,
pour le suivre à travers bois et broussailles, vêtue en chasseresse. Mais vint
un triste jour, un jour où par malheur elle ne l’accompagnait pas et où il
trouva la trace d’un grand sanglier. Avec l’aide de ses chiens, il mit la bête
aux abois, il jeta sa lance sur elle mais ne réussit qu’à la blesser. Avant qu’il
ait eu le temps de se jeter sur le côté, le sanglier, rendu furieux par la
souffrance, s’élança sur lui et lui fit avec ses défenses une profonde entaille
à la cuisse. Aphrodite, qui voguait bien au-dessus de la terre dans son char ailé,
entendit le gémissement de son amant et vola vers lui. Adonis exhalait
doucement sa vie, avec son souffle ; son sang coulait en flots rouges sur
sa chair neigeuse et ses yeux se voilaient. Elle le prit dans ses bras, mais
Adonis mourut sans savoir qu’elle l’avait embrassé. Si cruelle que fut sa
blessure, celle du cœur d’Aphrodite était plus profonde encore. Bien qu’elle
sût qu’il ne pouvait plus l’entendre, elle lui parla :
Tu meurs, ô trois fois désiré,
Et mon désir a fui comme un songe.
Avec toi est parti le joyau de ma beauté.
Mais il me faut vivre encore, moi qui suis
immortelle.
Et je ne peux te suivre.
Une fois encore, embrasse-moi,
Donne-moi un dernier et long baiser
Jusqu’à ce que j’aspire ton âme entre mes
lèvres
Et m’abreuve de ton amour.
Les montagnes appelaient, et les chênes
répondaient.
Oh, las, las, pour Adonis. Il est mort.
Et la nymphe Echo répétait : Oh, las, las,
pour Adonis.
Sur lui pleuraient tous les Amours, et aussi
toutes les Muses.
Mais du monde souterrain où il était descendu, Adonis ne
pouvait les entendre. Il ne voyait pas non plus la fleur qui jaillit partout où
une goutte de son sang avait empourpré la terre.
II
Récits d’amour et d’aventure
Cupidon et Psyché
Ce récit n’est conté que par
Apulée, auteur latin du II e siècle
de notre ère. Les noms latins des dieux seront donc employés C’est une histoire
fort joliment dite dans la manière d’Ovide. L’auteur se divertit à ce qu’il
écrit ; il n’en croit pas un mot.
Il y avait une fois un roi, père de trois filles ravissantes.
La plus jeune, Psyché, surpassait si grandement ses sœurs en éclat, qu’auprès d’elles,
elle paraissait être une déesse frayant avec de simples mortelles. La renommée
de sa beauté s’étendit sur toute la terre et de tous côtés les hommes se
mettaient en route pour venir la contempler avec émerveillement et adoration, et
aussi pour lui rendre hommage comme si, en vérité, elle était une immortelle. Ils
allaient jusqu’à dire que Vénus elle-même ne pouvait rivaliser avec cette
mortelle. Et tandis que de plus en plus nombreux ils se pressaient autour d’elle,
plus aucun d’eux n’accordait une pensée à Vénus. Les temples de la déesse
étaient négligés, ses autels recouverts de cendres froides ; désertées, ses
villes consacrées tombaient en ruines. Tous les honneurs qui lui avaient été
jusque-là réservés allaient maintenant à une simple jeune fille destinée à
mourir un jour.
La déesse, on s’en doute, ne pouvait accepter pareille façon
d’agir. Comme à chaque fois qu’elle se trouvait dans l’embarras, elle requit l’aide
de son fils, que d’aucuns appellent Cupidon et d’autres l’Amour, et contre les
flèches duquel il n’existe aucune défense, pas plus au ciel que sur la terre. Elle
lui dit ses griefs et comme toujours, elle le trouva prêt à obéir à ses ordres.
« Use de ton pouvoir », lui dit-elle, « et fais en sorte que
cette petite effrontée s’éprenne follement de la plus vile, de la plus
méprisable créature qui soit au monde ». Il l’aurait fait, bien
certainement, si Vénus – perdant de vue, dans sa fureur jalouse, ce que tant de
beauté pourrait inspirer même au dieu de l’Amour – ne lui avait d’abord montré
Psyché. Lorsqu’il la vit, ce fut comme si lui-même s’était percé le cœur d’une
de ses propres flèches. Il ne dit rien à sa mère ; en vérité, il n’avait
plus la force de proférer un mot, et Vénus le quitta persuadée qu’il
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