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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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sandales, ailés eux aussi. Ce ne pouvait être qu’Hermès, le guide, le
dispensateur du bien, et à sa vue, le cœur de Persée retrouva certainement l’espoir.
    Ce radieux personnage lui conseilla de se munir d’armes
adéquates avant de s’attaquer à Méduse, et il lui dit que celles dont il aurait
besoin se trouvaient chez les nymphes du Nord. Pour arriver au lieu où elles
demeuraient, il leur faudrait s’adresser aux Grées, qui seules en connaissaient
le chemin. Ces Grées, dont le nom en grec signifie vieilles femmes, habitaient une région où tout
était sombre et enveloppé de crépuscule ; jamais un rayon de soleil ne l’éclairait
et la lune ne s’y montrait jamais pendant la nuit. Les trois vieilles femmes
vivaient dans ce lieu terne et gris, toutes grises elles-mêmes et comme fanées
par le grand âge. C’étaient d’étranges créatures, en vérité, et surtout parce
qu’elles n’avaient qu’un œil à elles trois dont elles se servaient chacune à
leur tour, l’une le passant à l’autre après en avoir fait usage pendant quelque
temps.
    Tout ceci, Hermès l’apprit à Persée, puis il lui proposa un
plan d’action. Lui-même guiderait Persée jusqu’aux Grées ; arrivés là, Persée
resterait caché jusqu’au moment où il verrait l’une d’elles enlever l’œil de
son front pour le passer à l’une de ses sœurs. À cet instant, profitant de ce
qu’aucune ne pouvait le voir, il devait s’élancer, s’emparer de l’œil et
refuser de le rendre avant qu’elles lui aient révélé comment atteindre les
nymphes du Nord.
    Hermès lui promit alors de lui donner une épée qui lui
permettrait d’attaquer Méduse, car c’était une lame que les écailles de la
Gorgone, si dures fussent-elles, ne pouvaient ni briser, ni même courber. C’était
sans nul doute un don merveilleux, mais comment en user si la créature à
pourfendre avait le pouvoir de pétrifier à distance le sabreur ? Mais une
autre déité se tenait prête à intervenir. Pallas Athéna se montra à son tour à
Persée ; elle ôta le bouclier de bronze poli qui couvrait sa poitrine et
le lui tendit. « Dispose ceci devant toi et regarde-le lorsque tu
attaqueras la Gorgone », lui dit-elle. « Alors tu l’apercevras comme
dans un miroir et tu éviteras ainsi son pouvoir mortel. »
    Persée avait à présent toute raison d’espérer. Le voyage
jusqu’au pays crépusculaire fut long ; il fallut traverser le fleuve Océan
et longer le sombre pays des Cimmériens, mais Hermès le guidait, il ne pouvait
s’égarer. Enfin ils trouvèrent les Grées ; dans la lumière tremblotante, elles
ressemblaient à des oiseaux gris ; leur corps, en effet, avait la forme de
celui du cygne, mais leur tête était humaine et leurs ailes recouvraient des
bras et des mains. Persée suivit toutes les recommandations d’Hermès ; il
se cacha jusqu’au moment où il en vit une qui retirait l’œil de son front. Alors,
sans lui laisser le temps de le passer à sa sœur, il l’arracha de sa main. Il
fallut quelques instants au trio pour comprendre ce qu’il lui arrivait. Chacune
pensait que l’autre détenait l’œil. Mais Persée parla ; il leur dit qu’il
l’avait pris et ne le leur rendrait que lorsqu’elles lui auraient appris
comment se rendre chez les nymphes du Nord. En hâte, elles lui fournirent
toutes les directives ; elles étaient prêtes à tout pour récupérer leur
œil. Il le leur rendit, puis se mit en marche par le chemin qu’elles lui
avaient indiqué. Bien qu’il n’en sût rien, c’était aussi celui qui menait au
pays bienheureux des Hyperboréens, bien au-delà du Vent du Nord et dont il est
dit : « Nul jamais, ni par mer, ni par terre, ne trouvera la route
enchantée qui conduit au lieu de réunion des Hyperboréens ». Mais Persée
avait Hermès à ses côtés et la route lui était ouverte. Bientôt il se trouva
parmi ce peuple privilégié qui toujours festoie et se divertit en joyeuses
orgies. Les Hyperboréens lui témoignèrent une grande amitié : ils l’invitèrent
à leurs fêtes, et les jeunes filles qui dansaient au son de la lyre et de la
flûte, interrompant un instant leurs ébats, allèrent chercher ce qu’il était
venu demander. Ces objets étaient au nombre de trois : des sandales ailées,
une besace magique qui avait la propriété de prendre toujours la taille de ce
qu’elle renfermait, et enfin, plus important encore, un bonnet qui rendait

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