La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
cette vue, du cruel Roi au moindre de ses
serviles courtisans, tous furent changés en pierre. Immobiles comme une rangée
de statues, tous restèrent figés dans l’attitude qu’ils avaient prise quand
Persée s’était montré.
En apprenant qu’ils étaient délivrés de leur tyran, les habitants
de l’île consentirent sans difficulté à révéler où se cachaient Danaé et Dictys.
Persée donna la couronne à Dictys, mais lui-même et sa mère décidèrent de
retourner en Grèce avec Andromède ; ils voulaient l’un et l’autre tenter
de se réconcilier avec Acrisios ; tant d’années s’étaient écoulées depuis
le moment où il les avait enfermés dans le coffre, peut-être serait-il
maintenant adouci et se montrerait-il heureux de revoir sa fille et son
petit-fils ? Mais en arrivant à Argos, ils apprirent qu’Acrisios en avait
été banni et personne ne put leur dire où il s’était réfugié. Peu après leur
retour, Persée entendit parler d’un grand concours d’athlétisme qu’organisait
le Roi de Larissa, dans le Nord. Il décida aussitôt d’y participer. Quand vint
son tour de lancer le disque, le lourd projectile fit un écart et tomba parmi
les spectateurs. Acrisios, qui était venu rendre visite au Roi de Larissa, se
trouvait dans la foule, et ce fut lui que le disque frappa. Le coup lui fut
fatal, il mourut sur-le-champ.
Ainsi, une fois de plus, l’oracle d’Apollon se révéla
véridique. Si Persée éprouva quelque chagrin, il dut cependant avoir la
consolation de se dire que son grand-père avait tout fait pour les tuer, sa
mère et lui. Avec la mort d’Acrisios, leurs peines prenaient fin. Persée et
Andromède connurent un long bonheur. Leur fils, Electryon, fut le grand-père d’Héraclès.
La tête de Méduse devint la propriété d’Athéna qui la fixa
sur l’égide, le bouclier de Zeus, qu’elle portait toujours pour lui.
Thésée
Ce héros particulièrement cher
aux Athéniens a attiré l’attention de bien des écrivains. Ovide, qui vivait à l’époque
d’Auguste, a raconté sa vie en détail tout comme l’a fait Apollodore au I er ou au II e siècle de notre ère et Plutarque vers
la fin du I er siècle après J.—C.
Euripide a choisi Thésée pour l’un des personnages les plus importants de trois
de ses œuvres et Sophocle pour l’une des siennes. Tout comme les poètes, bien
des prosateurs font allusion à ce héros. Dans l’ensemble, j’ai suivi Apollodore,
mais j’ai pris à Euripide les récits de l’appel d’Adraste, de la folie d’Hercule
et du destin d’Hippolyte, à Sophocle celui de sa compassion pour Œdipe, à
Plutarque enfin celui de sa mort qu’Apollodore résume en une seule phrase.
Thésée est par excellence le héros athénien. Il eut tant d’aventures
et prit part à tant de grandes entreprises qu’un proverbe naquit à Athènes :
« Rien sans Thésée ».
II était le fils d’un Roi athénien, Egée. Toutefois, il
passa sa jeunesse dans la patrie de sa mère, Trézène, une ville de la Grèce méridionale.
Egée revint à Athènes avant la naissance de l’enfant mais avant de quitter
Trézène, il mit son épée et ses chaussures dans un trou qu’il recouvrit d’une
grande pierre, puis il dit à sa femme que lorsque le garçon – si ce devait être
un garçon – serait assez fort pour soulever la pierre et prendre ce qu’elle
cachait, elle devait le lui envoyer à Athènes où il se ferait reconnaître par
son père.
Ce fut un garçon qui naquit et en grandissant il se montra
tellement plus fort que ses contemporains, que sa mère se décida bientôt à lui
montrer la pierre, qu’il souleva sans le moindre effort. Elle lui révéla alors
que le temps était venu pour lui de retrouver son père, et son grand-père mit
un bateau à sa disposition. Mais Thésée refusa de prendre la mer car ce genre
de voyage lui paraissait trop sûr et trop aisé. Il caressait le rêve de devenir
au plus vite un héros et une facile sécurité ne lui en fournirait pas le moyen.
L’image d’Héraclès, le plus magnifique des héros de la Grèce, ne quittait pas
son esprit et il était décidé à imiter ses exploits, ce qui n’avait rien que de
très naturel puisqu’ils étaient cousins.
Refusant fermement le bateau que sa mère et son grand-père
le suppliaient de prendre, il leur dit que naviguer à son bord équivaudrait à
une fuite méprisable devant le danger, et, par la voie terrestre, il se mit en
route pour
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