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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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Athéna agissent comme la marraine-fée de Cendrillon et les
bissac et bonnet magiques figurent parmi les accessoires qui abondent dans les
récits de ce genre. Le mythe de Persée est le seul où l’on voie la magie jouer
un rôle décisif et il semble avoir été très populaire en Grèce. De nombreux poètes
y font allusion. La description de Danaé dans le coffre de bois est le passage
le plus fameux d’un poème célèbre de Simonide de Céos, grand poète lyrique du VI e  siècle. L’histoire tout entière est
racontée par Ovide et Apollodore ; le second, qui vécut, croit-on, un
siècle après Ovide, s’y montre de beaucoup supérieur au premier ; son
récit est simple et direct, tandis que celui d’Ovide est extrêmement verbeux – il ne lui faut pas moins de cent lignes pour
venir à bout du serpent de mer. J’ai suivi le texte d’Apollodore mais j’ai
ajouté un fragment pris à Simonide et aussi quelques courtes citations
empruntées à d’autres poètes, surtout à Hésiode et à Pindare.
    Acrisios, Roi d’Argos, n’avait qu’une fille, Danaé. Elle
était la plus belle des femmes de ce pays mais ceci ne suffisait pas à consoler
le Roi de n’avoir pas de fils. Il se rendit à Delphes pour demander au dieu s’il
lui restait quelque espoir d’être un jour père d’un enfant mâle. La prêtresse
répondit par la négative et pis encore, ajouta que Danaé, sa fille, mettrait au
monde un fils qui plus tard le tuerait. Elle dit aussi que le seul moyen pour
le Roi d’échapper à ce sort fatal était de mettre Danaé à mort – et de s’en
charger lui-même, pour plus de sûreté. Mais Acrisios s’y refusa. Comme les événements
le prouvèrent par la suite, si sa tendresse paternelle était assez tiède, il n’en
allait pas de même de la crainte que lui inspiraient les dieux ; or
ceux-ci châtiaient sévèrement ceux qui répandent le sang de leurs proches. Acrisios
n’osa pas tuer sa fille, mais il fit construire une tour d’airain dont le toit
s’ouvrait sur le ciel afin que l’air et la lumière puissent y pénétrer, et il l’y
enferma,
    Et ainsi Danaé, la toute belle,
    Passa de la lumière heureuse du jour à des
murs d’airain,
    Et dans cette chambre secrète et close comme
une tombe,
    Elle vécut en captive. Mais un jour, elle
reçut la visite
    De Zeus dans sa pluie d’or.
    En effet, comme elle vivait là depuis d’interminables jours,
sans rien à faire, sans rien voir sinon les nuages qui passaient au-dessus d’elle,
un événement mystérieux se produisit : tombant du ciel, une averse d’or
remplit sa chambre. On ne nous dit pas comment il lui fut révélé que c’était
bien Zeus qui venait à elle sous cette forme, mais pas un instant elle ne douta
que l’enfant qu’elle porta ensuite était bien le fils du dieu.
    Pendant quelque temps elle cacha sa naissance au Roi son
père, mais dans les limites étroites de cette tour d’airain, le secret devenait
de plus en plus difficile à garder, et un beau jour, le petit garçon – il s’appelait
Persée – fut aperçu par son grand-père. « Ton enfant ! » s’écria
Acrisios, au comble de la fureur. « Qui est son père ? » Mais
quand Danaè répondit fièrement : « Zeus », il ne voulut pas la
croire. Pour lui, une seule chose était certaine : la vie de cet enfant
mettait la sienne en péril. Mais la même raison qui l’avait empêché de tuer sa
propre fille valait aussi pour son petit-fils ; Zeus et les Furies
poursuivaient sans pitié de tels meurtres et il en était épouvanté. Cependant, s’il
ne pouvait les mettre à mort sur-le-champ, il trouverait bien un moyen à peu
près sûr d’amener leur fin. Il fit faire un grand coffre de bois et les y plaça
tous les deux ; puis le coffre fut emmené au large, sur un bateau, et
enfin jeté à la mer.
    Danaé et son petit garçon voguèrent donc à la dérive dans
cet étrange esquif. La lumière du jour pâlit, disparut, et ils restèrent seuls
sur la mer. Tout au long de la nuit, dans le coffre ballotté par les vagues, Danaé
écouta le bruit des eaux qui à tout moment semblaient devoir les submerger. L’aube
vint enfin, mais sans lui apporter de réconfort car elle ne pouvait la voir, pas
plus qu’elle ne pouvait savoir qu’autour d’elle des îles, beaucoup d’îles s’élevaient.
Tout à coup, elle crut sentir que les flots la soulevaient, la portaient en
avant, puis se retiraient, la laissant sur un sol immobile et ferme.

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