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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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avait sonné d’une
nouvelle livraison du tribut.
    Aussitôt Thésée se présenta et offrit de se ranger parmi les
victimes. Tous apprécièrent sa générosité et admirèrent sa grandeur d’âme, mais
personne ne soupçonna qu’il se proposait de tuer le Minotaure. Cependant, il
confia son intention à son père et lui promit, en cas de réussite, de changer
en voile blanche la voile noire que l’on hissait toujours sur le bateau
transportant la lamentable cargaison ; ainsi Egée apprendrait bien avant
qu’il ne touche terre que son fils lui revenait sain et sauf.
    Quand ils débarquèrent en Crète et avant d’être menés au
Labyrinthe, les jeunes Athéniens durent défiler devant les habitants de l’île. Ariane,
la fille de Minos, se trouvait parmi les spectateurs ; elle vit passer
Thésée et s’en éprit à première vue. Elle fit venir Dédale et lui demanda de
lui indiquer un moyen de sortir du Labyrinthe ; puis elle envoya chercher
Thésée ; elle lui dit qu’elle assurerait sa fuite à la condition qu’il lui
promette de l’emmener avec lui à Athènes pour l’épouser. On se doute qu’il ne
fit aucune difficulté pour y consentir ; alors elle lui donna ce qu’elle
avait reçu de Dédale, un peloton de fil qu’il devait attacher par une extrémité
à l’intérieur de la porte et dérouler au fur et à mesure de son avance. Ce qu’il
fit, et désormais assuré de pouvoir retourner sur ses pas, il partit hardiment
à la recherche du Minotaure. Le monstre dormait quand il le trouva ; Thésée
s’élança l’épée levée et le cloua au sol ; alors, avec ses poings – il n’avait
plus d’autre arme – il martela la bête à mort :
    Comme un chêne tombe sur la colline
    Écrasant tout sous son poids
    Ainsi fit Thésée. Il exprima la vie
    De la brute sauvage et maintenant elle est
morte.
    Seule la tête bouge encore mais les cornes sont
inutiles.
    Quand Thésée se redressa après ce combat terrifiant, le
peloton de fil était encore où il l’avait laissé tomber – il ne lui restait
plus qu’à reprendre le chemin de la sortie. Les autres suivirent, et emmenant
Ariane avec eux, ils coururent au bateau qui revint à Athènes après avoir
traversé la mer.
    En cours de route, ils relâchèrent dans l’île de Naxos et ce
qu’il advint alors nous est relaté avec quelques variantes. Un récit veut que
Thésée y ait abandonné Ariane. Elle dormait et il en aurait profité pour
reprendre la mer, sans elle. Dionysos l’aurait alors rencontrée et consolée. L’autre
version est beaucoup plus favorable à Thésée. Ariane souffrant d’un violent mal
de mer, le héros la fit déposer à terre pour qu’elle y prit un court repos
tandis que lui-même remontait à bord pour y vaquer à quelque tâche urgente. Un
vent de tempête entraîna le navire au large, l’y retenant longtemps. À son
retour, le héros apprit qu’Ariane avait succombé et il en fut grandement
affligé.
    Les deux versions conviennent qu’il oublia de hisser la
voile blanche en approchant d’Athènes ; peut-être sa joie du succès de son
voyage avait-elle chassé toute autre pensée de son esprit, ou encore son
chagrin d’avoir perdu Ariane. Quoi qu’il en soit, la voile noire resta fixée au
mât et de l’Acropole où depuis des jours il s’abîmait les yeux à observer la
mer, son père l’aperçut. C’était pour lui le signe de la mort de son fils ;
du haut d’un rocher il se précipita dans les flots et mourut. Et depuis lors la
mer dans laquelle il tomba porte son nom, Egée.
    Thésée devint donc Roi d’Athènes, et un souverain sage et
désintéressé s’il en fut. Il déclara aussitôt qu’il n’avait aucun désir de régner
mais souhaitait un gouvernement du peuple par le peuple, où tous seraient égaux.
Il renonça donc au pouvoir royal et instaura la république ; il fit
édifier une salle du conseil où tous les citoyens se réuniraient désormais et
voteraient. Il ne garda pour lui-même que la charge de Commandant en Chef. Et
ainsi Athènes devint de toutes les cités du monde la plus heureuse et la plus
prospère, l’unique foyer d’une réelle liberté, le seul endroit sur la terre où
les hommes se gouvernaient eux-mêmes. Et ce fut pour cette raison que pendant
la grande Guerre des Sept contre Thèbes, quand les Thébains victorieux
refusèrent la sépulture à ceux de leurs ennemis qui avaient succombé, les
vaincus se tournèrent vers Thésée et Athènes,

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