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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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belle femme du monde. Sans une pensée pour l’infortunée Œnone, elle mena
le jeune homme à Sparte, où Ménélas et Hélène l’accueillirent très
gracieusement. Les liens entre hôte et invité étaient alors très puissants. Chacun
d’eux se devait d’aider l’autre, de ne jamais lui causer de tort. Mais Pâris
rompit cette obligation. Ménélas, pour qui elle était sacrée, partit confiant
pour la Crète, laissant Pâris dans la maison. Alors :
    Quand il vint,
    Pâris entra dans l’accueillante demeure d’un
ami.
    Il couvrit de honte la main qui l’avait nourri
    En enlevant une femme.
    Ménélas revint pour découvrir qu’Hélène était partie, et il
appela toute la Grèce à l’aide. Les Chefs répondirent comme ils s’y étaient
engagés – ravis de cette grande entreprise, de traverser la mer et de réduire
Troie, la puissante, en cendres. Parmi ceux du plus haut rang, deux manquaient
cependant : Odysseus, Roi de l’île d’Ithaque, et Achille, fils de Pélée et
de la Néréide Thétis. Odysseus, qui comptait parmi les hommes les plus sagaces
et les plus sensés de la Grèce, répugnait à abandonner famille et maison pour s’embarquer
dans une aventure romanesque à cause d’une femme infidèle. Il simula donc la
folie, et lorsqu’un messager de l’Armée Grecque se présenta, le Roi labourait
un champ et y semait du sel au lieu de grain. Mais le messager était astucieux,
lui aussi. Il saisit le petit garçon d’Odysseus et le déposa devant le soc. Aussitôt,
le père détourna le soc, prouvant par là qu’il avait gardé tout son esprit. À
contre-cœur, il rejoignit l’Armée.
    Achille en fut empêché par sa mère. La Néréide savait que s’il
se rendait à Troie, il était voué à y succomber. Elle l’envoya à la cour de
Lycomède, le Roi qui avait traîtreusement tué Thésée, et l’obligea à porter des
vêtements féminins et à se dissimuler parmi les jeunes filles. Odysseus fut
chargé par les Chefs de découvrir sa retraite. La rumeur s’étant répandue que
le jeune homme s’y trouvait, Odysseus se rendit donc à la cour de Lycomède, déguisé
en colporteur, avec un ballot contenant de ces gais colifichets qui plaisent
tant aux femmes – et quelques fort jolies armes. Tandis que les jeunes filles s’attroupaient
autour des breloques et parures, Achille tâtait du doigt lames et dagues. Odysseus
le reconnut alors ; il n’eut aucune peine à lui faire oublier ce qu’avait
dit sa mère ni à l’emmener avec lui au camp grec.
    La grande flotte était prête à appareiller. Mille navires
transportaient l’Armée. Ils se rassemblèrent à Aulis, un lieu de vents violents
et marées dangereuses, impossible à quitter tant que soufflait le vent du nord.
Et il souffla, jour après jour,
    Il brisa le cœur des hommes,
    N’épargna ni vaisseau ni câble.
    Le temps coulait lentement,
    et l’Armée se désespérait. Enfin, Calchas, le devin, déclara
que les dieux lui avaient parlé : Artémis était irritée. Les Grecs avaient
tué une de ses chères créatures sauvages, un lièvre, et la seule façon de
calmer le vent et de s’assurer une heureuse traversée jusqu’à Troie était d’apaiser
la déesse en lui sacrifiant une vierge royale, Iphigénie, la fille aînée du
Commandant en Chef, Agamemnon. Cet holocauste parut affreux à toute l’armée, mais
pour le père, il était à peine supportable,
    S’il faut que j’égorge
    La joie de ma demeure, ma fille.
    Les mains d’un père
    Souillées du flot sombre
    Du sang de son enfant,
    Mis à mort devant l’autel.
    Néanmoins, il céda. Sa réputation était en jeu devant l’armée
entière, comme son ambition de vaincre Troie et d’exalter la Grèce.
    Il osa
    Égorger son enfant pour aider la guerre.
    Il envoya un messager la chercher et écrivit à sa femme qu’il
avait préparé un grand mariage pour sa fille – avec Achille, qui s’était déjà
révélé le meilleur et le plus valeureux de tous les Chefs. Mais lorsqu’elle
arriva pour ce qu’elle croyait ses épousailles, on la porta devant l’autel pour
y être égorgée.
    Et toutes ses prières – ses cris : Père, Père,
    Sa jeune vie virginale.
    Ils les comptèrent pour rien,
    Ces féroces guerriers, fous de batailles.
    Elle mourut, et le vent du nord cessa et les vaisseaux grecs
appareillèrent sur une mer sereine, mais le prix affreux qu’ils avaient payé
devait un jour amener le malheur sur eux tous.
    Quand ils atteignirent

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