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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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n’était autre qu’Aphrodite
elle-même, et elle se hâta de descendre sur le champ de bataille pour le sauver.
Elle le souleva dans ses tendres bras, mais Diomède — sachant qu’elle
était une déesse pusillanime et non de celles qui, telle Athéna, sont des
guerrières parmi les guerriers – bondit vers elle et la blessa à la main. Poussant
un cri de douleur, elle laissa tomber Enée et retourna en pleurant dans l’Olympe
où Zeus, souriant de voir la déesse du rire toute en larmes, la pria de rester
éloignée des batailles et de se souvenir que ses œuvres étaient d’amour et non
de guerre. Cependant, malgré l’abandon de sa mère, Enée ne fut pas tué. Apollon
l’entoura d’un nuage et l’emporta jusqu’à la sainte Pergame, le lieu consacré
de Troie, où Artémis cicatrisa sa blessure.
    Mais Diomède se déchaînait toujours, causant des ravages
parmi les rangs troyens jusqu’à ce qu’il arrivât enfin devant Hector. Là, à sa
consternation, il vit aussi Arès. Le cruel et sanglant dieu de la Guerre
combattait pour Hector. À cette vue, Diomède trembla et cria aux Grecs de se replier,
mais sans hâte cependant, et en gardant toujours leurs visages tournés vers les
Troyens. Alors Héra se ficha. Elle enleva ses coursiers vers l’Olympe et pria
Zeus de l’autoriser à chasser du champ de bataille Arès, ce fléau de l’humanité.
Zeus, qui ne l’aimait pas plus que ne le faisait Héra bien qu’il fut leur fils,
le lui accorda volontiers. Avec tout autant de célérité, elle redescendit sur
terre et se plaçant à côté de Diomède, elle exhorta à frapper sans crainte le
dieu terrible. À ces mots, la joie envahit le cœur du héros. Il s’élança sur
Arès et jeta sur lui son javelot ; Athéna dirigea l’arme, qui pénétra dans
le corps d’Arès. Le rugissement du dieu de la Guerre fut plus assourdissant que
mille cris de bataille et à ce son affreux, un tremblement saisit les armées, tant
grecque que troyenne.
    Arès, qui n’était à tout prendre qu’un bravache, incapable
de supporter ce que lui-même faisait souffrir à des multitudes innombrables, s’enfuit
vers l’Olympe et se plaignit amèrement à Zeus de la violence d’Athéna. Mais
Zeus le regarda sévèrement, lui dit qu’il était aussi intolérable que sa mère
et lui ordonna de cesser de geindre. Toutefois, après le départ d’Arès, les
Troyens furent forcés de reculer. À cet instant crucial, un frère d’Hector, habile
à discerner la volonté des dieux, l’exhorta à se rendre en toute hâte dans la
ville pour prier la Reine, sa mère, d’offrir sa plus belle robe à Athéna et de
la supplier de les prendre tous en pitié. Hector comprit la sagesse de ce
conseil et courut au palais où sa mère consentit à tout ce qu’il lui demandait.
Elle choisit une robe si précieuse qu’elle en brillait comme une étoile et la
déposant sur les genoux de la déesse, elle implora celle-ci : « Dame
Athéna, épargne la cité et les femmes des Troyens et les petits enfants ».
Mais Pallas Athéna repoussa cette prière.
    Comme Hector retournait au combat, il fit un détour pour
apercevoir une fois encore – et peut-être la dernière – son épouse tendrement
aimée, Andromaque, et son fils Astyanax. Il la rencontra sur la muraille où, terrifiée,
elle s’était rendue pour observer la bataille après avoir appris que les
Troyens se repliaient. Une servante l’accompagnait, qui portait le petit garçon.
Hector sourit et les regarda sans parler, mais Andromaque prit entre les
siennes la main de son mari et pleura : « Mon cher seigneur », dit-elle,
« toi qui es pour moi un père, une mère et un frère tout autant qu’un
époux, reste avec nous. Ne fais pas de moi une veuve et de ton fils un orphelin. »
Il refusa avec douceur ; il ne pouvait se montrer lâche, lui dit-il. Sa
place était au premier rang du combat. Mais qu’elle sache qu’en aucun moment il
n’oublierait l’angoisse qu’elle éprouverait s’il venait à mourir ; cette
pensée le troublait plus qu’aucune autre, plus encore que ses nombreux soucis. Il
l’écarta, mais avant de les quitter tous les deux, il tendit les bras à son
fils. Le petit garçon se rejeta en arrière, effrayé par le casque et son cimier
empanaché. Hector rit et retira le casque scintillant. Alors, prenant l’enfant
dans ses bras, il l’embrassa et pria : « O Zeus, dans les années à
venir, puissent les hommes dire de celui-ci, mon

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