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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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vouloir. Il ne tient qu’à toi de connaître ou de ne pas connaître
l’entière signification des merveilles qui ont été vues ici. » Vortigern
s’était ressaisi : « Merlin, tous ces hommes font partie de mon
conseil. Je désire que tu ailles jusqu’au bout et que tu nous révèles toute la
vérité, même si elle est désagréable à entendre. Et je m’engage à ne te faire
aucun mal, quoi que tu dises. »
    « Voilà de sages paroles, dit Merlin, et je vais donc
dévoiler ce mystère. Le dragon rouge, Vortigern, c’est donc toi-même. Comme tu
le sais, les fils de Constantin étaient très jeunes à la mort de leur père.
Seul Constant était presque adulte, mais il était moine, et c’est lui qui fut
choisi comme roi. Mais tu as profité de sa jeunesse et de son inexpérience. Si
tu t’étais comporté en loyal parent, tu l’aurais aidé le mieux possible. Mais
ton ambition était telle que tu voulais pour toi seul la couronne et la gloire,
et aussi la richesse. Car, tu le sais bien, tu as prélevé tout ce que tu as pu
sur les terres de tes neveux, les dépouillant ainsi d’une partie de leur héritage.
Et cela ne te suffisait pas, tu en voulais encore davantage. Il te fallait en
effet beaucoup d’or et de richesses pour t’attacher la fidélité des hommes de
ce royaume. Lorsque tu as compris que tu y étais parvenu, tu t’es retiré des
affaires, en souhaitant que, les choses allant très mal du fait de
l’inexpérience de Constant, les hommes du royaume te supplieraient de prendre
leur tête. Ils sont venus vers toi pour se plaindre du roi Constant, qu’ils
jugeaient incapable d’assumer sa fonction. Mais au lieu de promettre tes
conseils au jeune roi, tu as préféré répondre avec perfidie que tu ne pouvais
commander tant que vivrait le roi Constant. C’est ainsi que tu as trahi ta
parole. Ceux qui avaient entendu tes propos comprirent que tu leur demandais de
tuer le roi Constant : et c’est ce qu’ils ont fait. Heureusement, les deux
jeunes frères de Constant, Emrys et Uther, confiés à des gens honnêtes, sont
partis en exil, bien à l’abri de tes poursuites. Et tu es devenu roi parce que
personne ne pouvait commander ce royaume mieux que toi. Mais tu n’es qu’un
usurpateur, et tu le sais fort bien. Et quand ceux qui avaient tué le roi
Constant sont venus te demander le prix de leurs services, tu les as fait tuer
pour faire croire que tu vengeais l’assassinat de ton neveu. Ce n’était là que
faux-semblant, et peu à peu les hommes de ce royaume ont compris qui tu étais
en réalité. Tu as des ennemis, Vortigern, beaucoup d’ennemis attachés à ta
perte. C’est pourquoi tu fais construire cette tour pour te protéger, mais sache
bien que la tour ne peut te protéger tant que toi-même tu t’y refuses. »
    Vortigern avait écouté sans broncher le discours de Merlin.
Il savait que celui-ci disait toute la vérité et que Merlin avait le pouvoir de
fouiller au fond de son âme pour en dévoiler les moindres secrets. Cependant,
il dit à Merlin : « Tu es l’être le plus sage du monde, Merlin. Mais
je te prie de m’indiquer comment je pourrais me protéger et, si tu consens à me
le révéler, de quelle mort je mourrai. » Merlin lui répondit :
« Tu le veux vraiment ? » Vortigern, de plus en plus troublé,
lui affirma qu’il le voulait.
    Merlin reprit ainsi son discours : « Le dragon
rouge, qui était fort et agressif, c’est toi, avec ton orgueil, ta puissance et
tes mauvaises intentions. L’autre dragon, qui était blanc, ce sont les deux
jeunes frères du roi Constant, qui sont en exil à cause de toi. Mais le jour
viendra où ils reviendront pour réclamer leur héritage et pourchasser le tyran
que tu es. Si le dragon blanc a fini par brûler et tuer le dragon rouge, c’est
que les frères de Constant, Emrys et Uther, te pourchasseront jusqu’à ce que tu
meures dans les flammes. Et ne t’imagine pas que tu pourras, grâce à ta tour,
échapper à ton destin, car cela est écrit de toute éternité. »
    Plus Merlin parlait, plus Vortigern était saisi par
l’angoisse. Il ne pouvait plus douter des paroles de Merlin, car celui-ci avait
déjà donné de nombreuses preuves de ses connaissances. Ses conseillers se
taisaient, sachant bien, eux aussi, que les événements s’étaient ainsi déroulés,
et qu’ils en avaient été non seulement les témoins, mais les acteurs.
Finalement, Vortigern se décida à demander à Merlin :

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