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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ron Hansen
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Henry Ford, qui finançait le parti en secret, était
accroché à un mur, un beau buste de Benito Mussolini trônait sur un piédestal, et
non loin il y avait une des photographies obsédantes et fantomatiques qu’Heinrich
Hoffmann avait faites d’Hitler, le visage d’une beauté artificielle encadré de
noir, le regard hypnotique tel un assaut furieux.
    Geli passa devant une bonne représentation à l’huile
de la première attaque dans les Flandres en 1914 du 16 e régiment d’infanterie
de réserve de Bavière, puis alla se planter devant une des nombreuses peintures
du XVIII e siècle de Frédéric le Grand que possédait
Hitler. Elle se rendit compte soudain que le roi de Prusse avait posé la main
gauche sur sa hanche dans un geste efféminé, ainsi que son oncle le faisait
souvent.
    — Ce vieux Fritz, fit Hitler, et elle se
retourna.
    Il était assis dans son fauteuil à haut
dossier au cuir moelleux tel un pudding, les mains croisées devant lui comme si
elle était son théâtre, son amusement.
    — Le vieux Fritz a enlevé une jolie
danseuse italienne, Barbara Campanini, pour qu’elle danse pour lui en privé
tous les soirs. Mais elle devint plus que ça. Elle fut sa bouteille de Leyde, sa
source d’énergie. On l’appelait « la Barbarina ». Une force odique
émanait d’elle et électrifiait le souverain prussien, dont les nombreuses
obligations et les longues heures de travail auraient pu saper la puissance.
    — Pourquoi n’avez-vous pas son portrait à
elle ?
    — Je t’ai, répondit Hitler, imperturbable.
    Elle le regarda sans ciller.
    — Ah, oui ! j’avais oublié.
    — Tu n’as jamais observé, Geli, que la
santé, la vigueur et le goût de la vie surgissent d’un homme mûr quand il est
avec une charmante jeune fille ? Tu ne peux qu’être d’accord. Ce n’est pas
du tout la même chose avec les épouses. Les épouses doivent être avant tout des
mères. Un homme mûr a besoin d’une maîtresse.
    Et tu as Eva, pensa-t-elle.
Elle fit tourner un globe terrestre sur son axe et sentit son oncle s’assombrir.
    Il se leva brusquement, claqua des talons, et
leva haut sa main droite en faisant le salut fasciste.
    — Je peux rester le bras levé ainsi
pendant des heures ! Uniquement grâce à mon incroyable volonté de fer !
Au congrès du parti à Nuremberg, Göring a essayé de rester aussi longtemps que
moi, mais a échoué lamentablement. Il en était tout épuisé. Les autres n’ont
même pas essayé.
    Elle se contenta de le fixer.
    — J’ai des lettres ! s’exclama-t-il.
    Il farfouilla dans ses tiroirs et produisit un
épais dossier rempli de cartes et d’enveloppes. Il chaussa ses lunettes et se
mit à lire.
    — Celle-ci vient d’une fanatique appelée
Hildegard, qui m’a envoyé également un gâteau. « Mon cher Adolf en sucre, je
regarde tes photos constamment, je les étale devant moi et je les embrasse. Oui,
oui, mon cher, mon doux, mon bon Adolf, l’amour est solide comme l’or, et je n’y
peux rien. » Et ainsi de suite.
    — Et vous ne savez pas du tout qui c’est ?
    — Celle-là vient d’une certaine Melita.
« Mon cœur, j’ai fait faire une clé de la maison et une clé de ma chambre
pour toi. Dans la prochaine lettre, je joindrai la première ; et dans la
suivante, tu auras l’autre. Nous devons faire très attention car le salaud
voudra nous tuer. Mais viens dès que tu peux, quand tu veux. »
    — Elle a envoyé les clés ?
    — Qui sait ? C’est Hess qui s’occupe
de mon courrier. J’en ai une autre d’une lycéenne.
    Il chercha la lettre, lut quelques lignes pour
lui-même, et sourit.
    — Elle m’appelle « Mon chou ». Elle
parle de rencontre. « Si le pire devait arriver, nos parents (parce que ce
sont les tiens aussi maintenant) t’autorisent à venir à la maison n’importe
quand et à passer la nuit avec moi. »
    — Prenez-la au mot, oncle Alf, dit-elle
avec un sourire insolent. Je sens d’ici sa force odique.
    Il ôta ses lunettes, replia la lettre, la
rangea dans le dossier, et fourra le dossier dans le bureau.
    — Il y a des centaines de femmes qui me
trouvent désirable, dit-il.
    — En effet, nous en avons la preuve à
présent.
    Hitler la fixa jusqu’à ce qu’elle détourne le
regard.
    — Baldur von Schirach va donner une
soirée de carnaval ici pour la Ligue national-socialiste des étudiants
allemands. Tu aimerais y aller ?
    Elle refréna son enthousiasme avant

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